The Family of Man
Exposition de photographies composée par
EDWARD STEICHEN
"T A
" 1|
13S
A (y
IS TO
Fr
4
À
£.
"
h
D7
J
X Ay V
VES | es
CoucHé DE»
MUSEE D'HISTOIRE ET D'ART
LUXEMBOURG
The Famıly of Man
Exposition de photographies composée par
EDWARD STEICHEN
hé / ^T.
MK. Q9 “o GN
S 5 | *
i à
© = | 7 ©
La 5 <
RIN s
D'H:stO
t
é
DU 10 JUILLET AU 15 AOUT 1965
Le Musee d’Histoire et d’Art exprime ses vifs remerciements au
Gouvernement des Etats-Unis qui a bien voulu lui faire don de l'ad-
mirable collection de photographies réunie par Monsieur Edward
Steichen sous le titre : The Family of Man. Il remercie en outre tous
ceux qui ont permis de réaliser cette manifestation, et en premier
lieu Monsieur Steichen lui-méme.
Le seul nom d’Edward Steichen, ne Luxembourgeois, fait citoyen
des Etats-Unis d’Amerique et parvenu, gräce à son art, aux honneurs
d'une renommée mondiale, devrait nous inviter à confesser une fierté
de bon aloi au sujet d'un homme qui, au terme de sa vie, se souvient
de ses origines et, avec la permission de sa plus grande patrie qui
nous accorde des faveurs, s’offre in effigie à ses compatriotes : voici
sa fameuse collection de photos, réunies sous le nom de « Family
of man », bien installée dans nos Musées et témoignant, en même
temps, du talent d’un artiste, qui, en maître absolu, domine la tech-
nique de son métier, ainsi que de la grandeur d’une nation d’outre-
mer, dont l’amitié n’est pas dispensée en proportion de la puissance
du peuple qui reçoit !
Il serait facile de présenter Steichen en rappelant tous les poncifs
chers aux fabricants de biographies. Je préfère m’en passer et recourir
à un procédé qui me permettra de saisir son tempérament à travers
ses œuvres et de mesurer les dimensions de son talent dans l’ampleur
de la beauté qu’il sait fixer à l’aide d’une pellicule. La théorie, émise
par Vincenzo Gioberti, il y a cent-vingt-cinq ans, dans l'« Essai sur
le Beau », me parait encore valable pour l'entreprise que je vais ten-
ter, afin de déceler, dans les différentes prises de vue, tout ce qui est
de nature à retenir mon attention, à me plaire et, le cas échéant, à
me fasciner par les péripéties d’un processus, qui, d’un bel objet,
fait un « fantôme intérieur vivant », dont la feuille reproductrice ne
constitue que l'expression extérieure. La beauté, pour moi, ne réside
pas dans le chef-d'oeuvre que je contemple, mais dans le « fantóme »
produit par mon imagination et causé par la sensibilité active de
l'artiste qui crée. Le plaisir que j'éprouve, en regardant les sujets
retenus par le présentateur, est proportionné à la force imaginative
de celui qui les a vus à travers la caméra, d'abord, et de celui qui
les a sélectionnés d’après certains critères, ensuite. Les deux se con-
fondant parfois, pour ne faire valoir que les vertus d'une seule per-
sonnalité, s'obstinant à rechercher le captivant et le séduisant, il me
sera donné de découvrir, sans trop d'effort, dans l'ensemble des images
coordonnées, selon les impératifs d'une idée centrale, les traces de
l'intelligence, avide de perfection, et les manifestations du cœur qui
éclaire, en s'éclairant. Certes, il peut y avoir, de la part de l'admira-
teur moderne, des oscillations dans les sensations que provoque une
exposition, conforme à l'esprit du siècle, tout comme il peut y avoir
des ballottements dans les sentiments que fait naître la variété des
themes qui se veulent actuels: étant de mon temps, je dois subir,
nécessairement, l’emprise tantôt du machinal et tantôt du sentimental.
Edward Steichen, homme de son epoque, produit admirable du
monde humain, humaniste technique avant la lettre, parvient, tout
naturellement, pour ainsi dire, à nous offrir un cadeau multiforme,
par lequel il semble faire appel, sans cesse, à deux courants sauveurs,
trop profondément cachés sous les assises de l'égoisme et de la haine :
l'énergie créatrice et l'amour ou le désir de l'harmonie et la passion
de l'unité.
Sa collection sera pleinement comprise par ceux qui auront vu
jaillir de la cruauté et du carnage de notre ére ce témoignage vivant,
equivalant à un consentement public au grand destin de l'Homme.
Et c'est là la plus belle lecon qu'il puisse nous donner.
Pierre Gregoire
Ministre des Affaires Culturelles
L'exposition The Family of Man, réalisée et présentée d'abord
au Musée d’Art Moderne de New York, et qui fait actuellement (1955)
le tour de monde, est, je pense, la manifestation la plus ambitieuse et
la plus hardie qui ait jamais été suscitée par la photographie.
Elle démontre que l'art photographique est un moyen dynamique
de donner une forme à des idées et d'expliquer l'homme à l'homme.
Elle fut congue comme un miroir des éléments universels et des
emotions qui se rencontrent dans la vie de tous les jours — comme
un miroir de la profonde unité de l'humanité sur toute la surface de
la terre.
Nous avons cherché et sélectionné des photographies exécutées
dans toutes les régions du globe et qui reflétent tous les états de la
vie, depuis la naissance jusqu'à la mort, l'accent étant mis sur les
rapports que l’homme entretient quotidiennement avec lui-même, avec
sa famille, sa communauté et le monde dans lequel nous vivons. C'est
dire que le visiteur passe des bébés aux philosophes, des jardins d'en-
fants aux universités, des peuples primitifs aux conseils de l'O.N.U.
Des amoureux, des mariages, des femmes enceintes, l’unité familiale
avec ses joies, ses épreuves et ses peines, ses actes de dévouement
profond et ses antagonismes; le foyer avec toute sa chaleur et sa
splendeur, avec ses douleurs et ses exaltations; l'individu et la famille
en présence de la vie qui commence et de celle qui se termine dans
le deuil; l'homme dans ses relations avec le monde environnant, avec
la beauté et la richesse de la terre dont il a hérité, mais aussi ce que
l'homme a fait de cet héritage, les bonnes et les grandes choses, les
choses stupides et exécrables, voilà ce qui est montré dans ces photo-
graphies.
Par ailleurs, elles ont trait à la religiosité plutót qu'aux religions;
à la conscience fondamentale de l'étre humain plutót qu'à sa conscience
sociale. Elles rendeni compte de ses réves et de ses aspirations, des
ardentes forces créatrices de l'amour et de la vérité ainsi que du mal
corrostf qui réside dans le mensonge.
Pendant presque trois ans, nous uvons été occupés à choisir ces
images. Plus de deux millions de photographies nous ont été envoyées
de tous les coins du monde — par des particuliers, des collections
privées et officielles. Nous les avons triées de façon à en retenir dix
mille. Puis nous avions à résoudre ce problème extrêmement ardu :
les réduire à 503 photos provenant de 68 pays. Parmi les auteurs
des œuvres retenues (273 hommes et femmes), il y a des amateurs
aussi bien que des professionnels. des gens célèbres de même que des
inconnus.
Tout ce travail n’aurait pu être accompli sans les efforts diligents
de mon assistant, Wayne Miller, et l’infatigable dévouement de notre
équipe.
The Family of Man a ete creee dans un esprit ardent d’amour et
de foi en l’homme.
Edward Steichen (1955)
(Traduit de l’anglais, extrait de
The Family of Man published for
the Museum of Modern Art, New
York, by the Maco Magazine Cor-
poration, New York)
EDWARD STEICHEN est ne le 27 mars 1879 ä Bivange pres de
Berchem. En 1881, sa famille quitte le Luxembourg pour s’installer
d'abord à Hancock (Michigan), puis à Milwaukee (Wisconsin). C'est
là que Steichen commence en 1895 à se tourner vers la photographie.
Quatre ans plus tard, il expose pour la première fois au Salon de la
Photographie à Philadelphie.
Au début de ce siècle, il s’installe à Paris, où il fréquente les
milieux de l'avant-garde artistique. La peinture l'attire non moins que
la photographie, et ce n'est qu'apres la guerre de 1914-1918 qu'il
optera définitivement pour cette derniere. Entre temps il a fait la
connaissance d'Alfred Stieglitz, il a collaboré avec lui, et tous les
deux ont puissamment contribué à faire apprécier l'art moderne aux
Etats-Unis.
De 1917 à 1919, Steichen dirige le service de reconnaissance
photographique aérienne de l'armée américaine en France. Au cours
de la deuxiéme guerre mondiale, il exerce les mémes fonctions dans
la marine du Pacifique. Entre les deux guerres il travaille notamment
pour les revues Vogue et Vanity Fair, et se fait considérer, dans le
domaine du portrait, comme le photographe le plus important des
Etats-Unis.
En 1947, il devient le directeur du departement des photogra-
phies au Musée d'Art Moderne de New York oü, pendant quatorze
ans, il compose soixante-cinq expositions.
La plus grande d'entre elles est The Family of Man. Réalisée
en 1955. elle a été présentée dans une quarantaine de pays et visitée
par quelque dix millions de personnes.
^ ^L
”
AUANT
ya
Ap
En 1961, à l'occasion du quatre-vingt-deuxième anniversaire de
l'artiste, le Musée d'Art Moderne de New York a réuni sous le titre
Edward Steichen — photographe, un ensemble de 163 photographies
qui retracent soixante-cinq ans de travail. Cette exposition, que l'on
a également fait circuler, a été présentée au Musée de l'Etat à
Luxembourg du 10 au 25 aoüt 1963.
Les photographies qui composent The Family of Man ont été
groupées par Edward Steichen et ses collaborateurs sous les titres
suivants :
Prologue : 1-4, 6, 9-11
lovers: 12-25
Marriage: 26-32
Pregnancy: 33-41
Childbirth : 42 - 44
Nursing mothers: 45-47
Births: 48-50
Mothers and babies: 51-65
Children (A): 66-83
Family activities: 84-87, 89, 91, 92
Children (B): 93-106
Fathers and sons: 107-114
Family groups: 116-120
Land : 121-141
Work (A): 142-144, 146 - 148, 150 - 167, 505
Work (B): 169-188
Woman’s work: 189-193
Adult play: 195-215, 217-221
Classical music : 222.226, 194
Jazz and blues: 227 - 232
Dance : 233 - 244
Folk music: 247-253
Food: 254-260, 262.268
Ring around the Rosy : 270, 272, 274, 275, 277 - 287
Relationships : 269, 288, 290 . 3i1, 313, 314, 316 - 327, 358
Learning: 328-336, 338 - 344, 346, 347
Death : 348-357, 359, 360
Religious expressions : 361-374
Aloneness and compassion : 375 - 385
Aspirations : 386 - 389
Hard times : 390 - 394
Famine: 395-398, 400
Inhumanities : 404 - 405
Revolt : 406 - 413, 422
Teens: 414-421, 423, 424, 426 - 433
Man’s judment : 434 - 436
Voting : 437 - 439
Government : 441 - 445
Faces: 446-455
Bomb: 456
e
"3
t^;
Couples : 457 - 464
Childhood magic : 465-503
Lat
y
: «
7
TYY
71°
*
e^
+
AE
a
7 A
SAUXEN ao P^
VOTHEU
©. IMPRIMERIE P. LINDEN ‚>
x LUXEMBOURG ;
THE FAMILY
OF MAI
Exposition de photographies
composée par
EDWARD STEICHEN
CHATEAU DE CLERVAUX
+
gH
F
=
x." ^
ad
=
Y
=F
Photo: Marcel Schroeder
L'exposition The Family of Man, réalisée et présentée
d'abord au Musée d'Art Moderne de New York, et qui fait
actuellement (1955) le tour du monde, est, je pense, la
manifestation la plus ambitieuse et la plus hardie qui ait
jamais été suscitée par la photographie.
Elle démontre que l'art photographique est un moyen dyna-
mique de donner une forme à des idées et d'expliquer
l’homme à l’homme. Elle fut conçue comme un miroir des
éléments universels et des émotions qui se rencontrent dans
la vie de tous les jours — comme un miroir de la profonde
unité de l'humanité sur toute la surface de la terre.
Nous avons cherché et sélectionné des photographies exé-
cutées dans toutes les régions du globe et qui reflétent tous
les états de la vie, depuis la naissance jusqu'à la mort,
accent étant mis sur les rapports que l'homme entretient
quotidiennement avec lui-méme, avec sa famille, sa com-
munauté et le monde dans lequel nous vivons. C'est dire
que le visiteur passe des bébés aux philosophes, des jardins
d'enfants aux universités, des peuples primitifs aux conseils
de l'O.N.U. Des amoureux, des mariages, des femmes en-
ceintes, l'unité familiale avec ses joies, ses épreuves et ses
peines, ses actes de dévouement profond et ses antago-
nismes; le foyer avec toute sa chaleur et sa splendeur, avec
ses douleurs et ses exaltations; lindividu et la famille en
présence de la vie qui commence et de celle qui se termine
dans le deuil; l'homme dans ses relations avec le monde
environnant, avec la beauté et la richesse de la terre dont
il a hérité, mais aussi ce que l'homme a fait de cet héritage,
les bonnes et les grandes choses, les choses stupides et
exécrables, voilà ce qui est montré dans ces photographies.
Par ailleurs, elles ont trait à la religiosité plutót qu'aux
religions; à la conscience fondamentale de l'étre humain
plutót qu'à sa conscience sociale. Elles rendent compte de
ses réves et de ses aspirations, des ardentes forces créatrices
de l'amour et de la vérité ainsi que du mal corrosif qui
reside dans le mensonge.
Pendant presque trois ans, nous avons été occupés à choisir
ces images. Plus de deux millions de photographies nous ont
été envoyées de tous les coins du monde — par des parti-
culiers, des collections privées et officielles. Nous les avons
triées de facon à en retenir dix mille. Puis nous avions à
résoudre ce probléme extrémement ardu: les réduire à 503
photos provenant de 68 pays. Parmi les auteurs des oeuvres
retenues (273 hommes et femmes), il y a des amateurs
aussi bien que des professionnels, des gens célébres de
méme que des inconnus.
Tout ce travail n'aurait pu étre accompli sans les efforts
diligents de mon assistant, Wayne Miller, et l'infatigable
dévouement de notre équipe.
The Family of Man a été créée dans un esprit ardent d'amour
et de foi en l'homme.
Edward Steichen
Traduit de l'anglais, extrait de The Family
of Man published for the Museum of Modern
Art, New York, by the Maco Magazine
Corporation, New York, 1955
EDWARD STEICHEN est né le 27 mars 1879 à Bivange prés
de Berchem. En 1881, sa famille quitte le Luxembourg pour
s'installer d'abord à Hancock (Michigan), puis à Milwaukee
(Wisconsin). C'est là que Steichen commence en 1895 à se
tourner vers la photographie. Quatre ans plus tard, il expose
pour la première fois au Salon de la Photographie à Phila-
delphie.
3*4
Au début de ce siécle, il s'installe à Paris, oü il fréquente
les milieux de l'avant-garde artistique. La peinture l'attire
non moins que la photographie, et ce n'est qu'aprés la
guerre de 1914-1918 qu'il optera définitivement pour cette
dernière. Entre temps il a fait la connaissance d'Alfred
Stieglitz, il a collaboré avec lui, et tous les deux ont puis-
samment contribué à faire apprécier lart moderne aux
Etats-Unis.
De 1917 A 1919, Steichen dirige le service de reconnaissance
photographique aérienne de l'armée américaine en France.
Au cours de la deuxiéme guerre mondiale, il exerce les
mémes fonctions dans la marine du Pacifique. Entre les
deux guerres il travaille notamment pour les revues Vogue
et Vanity Fair, et se fait considérer, dans le domaine du
portrait, comme le photographe le plus important des
Etats-Unis.
En 1947, il devient le directeur du departement des photo-
graphies au Musée d'Art Moderne de New York oü, pendant
quatorze ans, il compose soixante-cinq expositions.
La plus grande d’entre elles est The Family of Man. Realisee
en 1955, elle a été présentée dans une quarantaine de pays
et visitee par quelque dix millions de personnes.
En 1961, à l'occasion du quatre-vingt-deuxiéme anniversaire
de l'artiste, le Musée d'Art Moderne de New York a réuni
sous le titre Edward Steichen — photographe, un ensemble
de 163 photographies qui retracent soixante-cinq ans de
travail. Cette exposition, que l'on a également fait circuler,
a été présentée au Musée de l'Etat à Luxembourg en 1963.
Edward Steichen est mort aux États-Unis en 1973.
Die Ausstellung The Family of Man, die im Museum of
Modern Art in New York zusammengestellt und zuerst
gezeigt wurde, und die jetzt (1955) durch die ganze Welt
reist, ist, glaube ich, die anspruchvollste und die anregendste
Schau, die je auf dem Gebiet der Photographie veranstaltet
wurde.
Sie beweist, daß die photographische Kunst ein dynamisches
Mittel ist, Ideen eine Form zu geben und den Menschen
dem Menschen verständlich zu machen. Sie wurde gedacht
als Spiegel der universalen Elemente und der Gefühle, die
zum alltäglichen Leben gehören — als Spiegel der grund-
sätzlichen Einheit der Menschheit auf der ganzen Erde.
Wir suchten und wählten Photos aus, die in allen Teilen der
Welt gemacht wurden, und die alle Stufen des Lebens, von
der Geburt bis zum Tode, zeigen. Die Betonung sollte darauf
liegen, wie der Mensch sich im Alltag verhält zu sich selbst,
zu seiner Familie, zu der Gemeinschaft und der Welt, in
der er lebt. Die Themen führen also vom Baby zu den
Philosophen, vom Kindergarten zur Universität, von den
primitiven Völkern zu den Sitzungen der UNO. Verliebte,
Hochzeiten, Frauen, die gebären, Familien-Einheiten mit
ihren Freuden, ihren Prüfungen und Leiden, ihren Zeichen
der Hingebung und ihren Gegensätzen; das Heim mit all
seiner Wärme und seiner Pracht, seinen Schmerzen und
seinen Begeisterungen; das Individuum und die Familie in
ihren Reaktionen beim Beginn des Lebens und bei seinem
Ablauf bis zum Tod und zum Begräbnis; der Mensch im
Verhältnis zu seiner Umgebung, zu der Schönheit und dem
Reichtum der Erde, die er geerbt hat, aber auch das, was er
aus dieser Erbschaft gemacht hat, die guten und die großen
Dinge, die stumpfsinnigen und die zerstörerischen — all das
kommt in diesen Photos zum Ausdruck.
Im übrigen haben sie mehr mit Religiosität als mit
Religion zu tun, mehr mit fundamental menschlichem als
mit sozialem Gewissen. Sie befassen sich mit den Träumen
des Menschen und mit seinem Streben, mit den schöpfe-
rischen Kräften der Liebe und des Vertrauens, sowie mit
der zersetzenden Macht des Bösen, das in der Lüge liegt.
Fast drei Jahre haben wir darauf verwendet, diese Bilder
zusammenzubringen. Über zwei Millionen Photos aus allen
Winkeln der Erde sind uns zugesandt worden — von Ein-
zelnen, von privaten und offiziellen Sammlungen. Zehn-
tausend haben wir ausgesondert. Dann kam die fast unlös-
bare Aufgabe, uns auf 503 Photographien aus 68 Ländern
zu beschränken. Ihre Urheber — 273 Männer und Frauen —
sind Amateur- oder Berufsphotographen, berühmte Leute
oder Unbekannte.
All diese Arbeit hätte nicht gemacht werden können ohne
die ständige Hilfe meines Assistenten Wayne Miller, und die
unermüdliche Hingabe unserer Mannschaft.
The Family of Man wurde geschaffen in einem leidenschaft-
lichen Geist von Liebe und Glauben an den Menschen
Edward Steichen
Dieser aus dem Englischen übersetzte Text
steht in The Family of Man, dem Werk,
das 1955 für das Museum of Modern Art,
New York, veröffentlicht wurde von The
Maco Magazine Corporation, New York
EDWARD STEICHEN wurde am 27. März 1879 in Biwingen
bei Berchem geboren. 1881 verließ seine Familie Luxemburg,
um sich zuerst in Hancock (Michigan), dann in Milwaukee
(Wisconsin) niederzulassen. Hier wendet Steichen sich 1895
der Photographie zu. Vier Jahre später stellt er zum ersten
Mal im Photo-Salon in Philadelphia aus.
Zu Beginn unseres Jahrhunderts begibt er sich nach Paris,
wo er Beziehungen zur künstlerischen Avant-garde unterhält.
Die Malerei interessiert ihn nicht weniger als die Photo-
graphie; für letztere entscheidet er sich endgültig erst nach
dem Krieg 1914-1918. Inzwischen hat er Alfred Stieglitz
kennengelernt, hat mit ihm zusammengearbeitet, und beide
haben in großem Maße dazu beigetragen, die moderne
Malerei in Amerika zu verbreiten.
Von 1917-1919 leitet Steichen den photographischen Luft-
aufklärungsdienst der amerikanischen Armee in Frankreich.
Während des zweiten Weltkrieges hat er dieselbe Aufgabe
bei der amerikanischen Marine im Pazifischen Ozean. Zwi-
schen den Kriegen arbeitet er besonders für die Zeitschriften
Vogue und Vanity Fair, und er gilt als der bedeutendste
Porträtphotograph der Vereinigten Staaten.
1947 wird er der Leiter der Abteilung Photographie im
Museum of Modern Art in New York. Während vierzehn
Jahren baut er hier fünfundsechzig Ausstellungen auf.
Die größte ist The Family of Man. Seit ihrem Entstehen
(1955) wurde sie in etwa vierzig Ländern gezeigt und von
rund zehn Millionen Menschen besichtigt.
1961, anläßlich des 82. Geburtstages von Edward Steichen,
veranstaltete das Museum of Modern Art in New York eine
Ausstellung, in der 163 Photographien des Künstlers selbst
seine Arbeit während 65 Jahren zeigten. Diese Ausstellung
war 1963 auch im Staatsmuseum Luxemburg zu sehen.
Edward Steichen starb 1973 in den USA.
Les photographies qui composent The Family of Man ont
été groupées par Edward Steichen et ses collaborateurs
sous les titres suivants:
Die Photos wurden von Edward Steichen und seinen Mit-
arbeitern folgendermaßen gruppiert:
Prologue: 1-4, 6, 9-11
Lovers: 12 - 25
Marriage: 26 - 32
Pregnancy: 33-41
Childbirth: 42 - 44
Nursing mothers: 45 - 47
Births: 48 - 50
Mothers and babies: 51 - 65
Children (A): 66 - 83
Family activities: 84 - 87, 89, 91, 92
Children (B): 93 - 106
Fathers and sons: 107 - 114
Family groups: 116 - 120
Land: 121 - 141
Work (A): 142 - 144, 146 - 148, 150 - 167, 505
Work (B): 169 - 188
Woman's work: 189 - 193
Adult play: 195 - 215, 217 - 221
Classical music: 194, 222 - 226
Jazz and blues: 227 - 232
Dance: 233 - 244
Folk music: 247 - 253
Food: 254 - 260, 262 - 268
Ring around the Rosy: 270, 272, 274, 275, 277 - 287
Relationships: 269, 288, 290 - 311, 313, 314, 316 - 327, 358
Learning: 328 - 336, 338 - 344, 346, 347
Death: 348 - 357. 359, 360
Religious expressions: 361 - 374
Aloneness and compassion: 375 - 385
Aspirations: 386 - 389
Hard times: 390 - 394
Famine: 395 - 398, 400
Inhumanities: 404 - 405
Revolt: 406 - 413, 422
Teens: 414 - 421, 423, 424, 426 - 433
434 - 436
Man’s judgment:
Voting: 437 - 439
Government: 441 - 445
Faces: 446 - 455
Bomb: 456
Couples: 457 - 464
Childhood magic: 465 - 503
ST-PAUI. -LUXEMBOURG
Cdi e dl Er Ee EE Re EU C P SU C OE i S47
=
freedom of the City of Clervaux
As an expression of their admiration and gratitude
the City of Clervaux has the proud privilege to
confen the meedom of the City of Qenvaux upon
Ar. Edward Steichen
who created in a passionate spirit of devoted love
and Faith in man the world's greatest photographic
exhibition - The Family of Men - and whose photo-
graphic work provided an example for and
inpfluenceó photognaphens thnoughout €he conlo.
in vintue of these outstanding performances and
merits Mr. Steichen is hereby accorded the
honour of the Freedom of the City og Clenvaux.
Ry decision of the Board of Aldermen of the City of
Clervaux, €bís 1O* day of July 1967.
The Boand of Albenmen
f=
A
7l
CEE,
QU —
4
Apr
4*€*
.
A
rk
T
2^
m L-
e
bu
iL
Zu
#t.
IJ
,.
EI i IB IEE I n
x
L'exposition The Family of Man a été offerte à l'État
luxembourgeois par le Gouvernement des États-Unis, en
raison du fait qu'Edward Steichen est d'origine luxembour-
geoise. Elle fut d'abord présentée au Musée de l'État (juillet-
août 1965), puis au Théâtre Municipal d'Esch (juin-juillet
1967), enfin au Lycée classique d’Echternach (juillet-août
1974). En 1966, lors d'une visite qu'il fit au Luxembourg,
Edward Steichen visita le cháteau de Clervaux oü il se
felicita que le Gouvernement luxembourgeois ait envisage
d’exposer The Family of Man de facon definitive. A cette
occasion, il fut nommé citoyen d'honneur de la ville de
Clervaux.
Edward Steichen au chäteau de Clervaux
Photo: Marcel Schroeder
Die Ausstellung The Family of Man wurde dem Luxembur-
ger Staat von der amerikanischen Regierung geschenkt,
weil Edward Steichen aus Luxemburg stammt. Sie wurde
zuerst im Staatsmuseum gezeigt (Juli-August 1965), dann im
Theater der Stadt Esch (Juni-Juli 1967) und im Lyzeum in
Echternach (Juli-August 1974). 1966, anläßlich eines Be-
suches im Großherzogtum, besuchte Steichen das Schloß in
Clerf und nahm mit Befriedigung davon Kenntnis, daß
beschlossen war, seine Sammlung dort unterzubringen. Bei
dieser Gelegenheit wurde er zum Ehrenbürger der Stadt Clerf
ernannt: