AMUSEE D'HISTOIRE ET D'ART LUXEMBOURG
ARMES
FORTERESSE
I I I
Épée de chef (Altrier) à pommeau tréflé
(Epoque de «La Tene»)
ROBERT HUMBERT
ARMES, FORTERESSE
Objets exotiques
Musée d'Histoire et d'Art Luxembourg
COLLABORATION
Conseil: M. J.-E. Müller
Dessins:
Forteresse: Maquettes exécutées par M. J.-P. Probst sur les données de l'auteur (qui en assume la responsabilité)
Armes: (couverture 3 et 4) J. Zimmer
Frontispice: Ad. Deville (Composition originale sur des objets de la collection)
Photos: A. Biwer
LP ||
© 1979 by Musee d’Histoire et d’Art, Luxembourg —
Imprimerie Saint-Paul, societe anonyme, Luxembourg
)
Histoire de l'armement à travers les collections
du Musée de l'Etat
Ui
De la préhistoire jusqu'à l'heure actuelle, l'arme joue dans l'histoire de l'humanité un róle d'une importance peut-étre
pas toujours saisie dans son ampleur: pour l'homme primitif elle fut l'un des premiers moyens d'action sur son
environnement; aujourd'hui elle dicte méme les conditions d'existence ou de destruction de la totalité de l'espèce
humaine (sinon de toute vie sur terre).
Au cours de son évolution, l'arme a contribué à l'établissement, l'expansion et la disparition de civilisations et devient
par là un facteur essentiel d'action historique: La pierre s'incline devant le métal; le métal dur brise l'alliage mou; le
monopole de l'arme aux mains d'une caste impose sa loi aux «non-armés»; l'arme à feu détróne le chevalier bardé de fer,
tout en entamant la marche vers une espéce de «démocratisation» de l'instrument meurtrier et dominateur.
En face de cet aspect politico-social du róle de l'arme, il reste le premier róle essentiel de l'«arme-outil» aux mains de
l'homme, lui communiquant le moyen d'action sur son entourage. L'arme est avant tout (surtout pour l'homme primitif)
l'un des tout premiers instruments d'acquisition et de secours capital pour sa survie dans un milieu naturellement hostile:
l'arme lui procure une part essentielle de la nourriture et le défend contre des étres que la nature a équipés beaucoup
mieux qu’elle n’a pourvu l’homme.
C’est sur ce point que commence l’histoire de l’armement avec la question: Quelle était la première arme, et contre qui
a-t-elle servi?
4
PREHISTOIRE
L'intelligence primitive a pu amener l'homme à «imiter» la béte en utilisant par exemple ses «armes» naturelles: mais la
défense du mammouth ou le bois du cerf (sans avoir été préalablement travaillés) n’ont jamais pu avoir une efficacité
quelconque entre les mains de l'homme chétif, ne disposant pas de la masse requise pour produire un «impact»
dangereux. Une branche cassée «en pointe» naturelle, un galet ramassé aux caractéristiques du biface-«coup de poing»
étaient sans doute plus à la portée de l'homme primitif.
Ne presentant aucune preuve d’action humaine de tels «outils» ne peuvent compter comme document.
Du paléolithique ancien nous détenons aujourd'hui un document sérieux et incontestable: il s'agit du fameux javelot-
épieu de Lehringen trouvé dans la poitrine d'un squelette de mammouth remonté d'un marais prés de Verden (R.F.). La
pointe durcie au feu et le füt lissé appellent la comparaison avec des armes semblables repérables aujourd'hui encore
aux mains de certains «primitifs» (Afrique et Océanie surtout).
Utilisée par l'Homo Heidelbergensis, cette arme continua sa carriére avec le Neanderthalien qui y ajouta fort
probablement l'arc et la fléche (en bois affuté et durci, des pointes en silex n'étant pas repérables) au paléolithique
moyen. La méme ére nous fournit aussi des échantillons d'outils de matériel osseux: pointes et masses. De tels objets ont
été trouvés dans le site d'Oetrange, sont datés du 15* millénaire av. J.-C. et par conséquent attribuables au Périgordien
(Aurignacien Final) donc au paléolithique supérieur. Cette période offre une richesse inattendue de matériel de chasse (et
de défense). Le site d'Oetrange nous fournit des pointes foliacées et des lames en matériel lithique; une foule de lames et
pointes osseuses diverses, faisant entrevoir une spécialisation poussée du métier du chasseur dans d'autres régions
d'Europe, — des harpons à double rangée de barbelures (p. ex. Ahrenburg dans la région de Berlin) confirment une telle
supposition.
Le mésolithique et ses produits sont représentés chez nous surtout par les résultats des fouilles du gisement du Loschbour
(vallée de l'Ernz Noire). Une série trés représentative de microlithes Tardenoisiens s'ajoute à des objets osseux rescapés
des périodes antérieures (pointes affutées). Certains de ces microlithes trahissent leur fonction par leur aspect méme:
pointes de fléche de différents types parmi lesquels des formes trapézoidales (dont l'usage est fort discuté, mais un
rapprochement avec des pointes métalliques africaines récentes laisse subsister peu de doutes). D'autres éclats dont le
retouchage ne laisse pas deviner immédiatement l'utilisation, auraient pu servir de lame de glaive, moulés de part et
d'autre sur un manche de bois (à la facon des glaives d'obsidienne centraméricains). Une telle arme ne saurait avoir
connu un usage cynégétique, que comme couteau de dépecage. Des documents d'autre nature (gravures rupestres)
attestent le mésolithique comme période riche en conflits; une telle constatation ne contredit aucunement la supposition
avancée. La spécification arme de chasse — arme de guerre pourrait donc remonter à cette époque.
L'homme néolithique conquiert de nouvelles dimensions dans le travail du matériel lithique. D'abord il a reconnu les
qualités d'autres espéces que le silex (comme les pierres mi-précieuses). A la suite du retouchage, il a développé le
polissage. Mais pour notre théme, l'apport le plus précieux est fourni par le perfectionnement d'objets hérités des
époques antérieures et l'invention d'améliorations notables dans l'équipement du guerrier-chasseur.
Les pointes des fléches se diversifient: aux foliacées s'ajoutent les triangulaires et les cordiformes. Elles adoptent le
pédoncule permettant un mode de fixation plus durable (devenant ainsi des «pointes máles» déclarées). Le bord opposé à
la pointe se rabat de plus en plus pour former des barbelures fort accusées. L'archer protége son avant-bras par un
brassard typique (pièce rectangulaire perforée aux deux extrémités). . .
Deux exemples d'innovations citées au hasard pour illustrer le pas considérable franchi par l'esprit inventif de l'époque.
Les fouilles de l'Atsebach, surtout du Marscherwald (aussi du Titelberg) apportent les documents matériels de cette
période pour notre région.
/
Pointe triangulaire foliacée, cordiforme
4 pointes à pédoncule
Lame (de lance?) en silex entre deux haches de matériel
lithique divers
Utilisation du brassard
2 pointes à barbelures (au centre)
— Brassard d'archer
Hache
en jadeite de
Graulinster
-
LES AGES METALLIQUES
La découverte et l'utilisation des métaux améneront des bouleversements dans notre monde et ses civilisations. L'arme
métallique est de tous les points de vue supérieure à celle en matériel lithique. La production, plus complexe, appelle
déjà des spécialistes, «des métallurgistes»; l'absence de minerais dans certaines parties d'Europe privilégie les régions
miniéres: le résultat en est, que les deux millénaires sont une époque de contacts commerciaux intenses, de migrations et
de conquétes plus guerriéres que pacifiques. La peuplade dotée de l'armement «plus moderne» impose sa loi aux voisins,
ce qui explique l'apparition dans pratiquement tous les coins de l'Europe de civilisations uniformisées (comme celle «des
champs d'urnes», de «Hallstatt» ou méme à l'époque historique, la «période mérovingienne».)
L’AGE DU BRONZE* (1800-750 av. J.-C. pour l'Europe Centrale et Occid.).
Au début on remarque une simple «substitution»: le couteau lithique est remplacé par le poignard triangulaire en bronze,
la «hache plate» en pierre deviendra hache plate en bronze. Dans la suite, gráce à la découverte des possibilités
autrement variées du métal, une foule de types nouveaux feront leur apparition:
- |a hache à rebords (Randleistenbeil): son talon est prolongé de part et d'autre en angle droit (la coupe transversale
présente un profil en H) offrant ainsi une glissiére-guide pour le manche fendu qui s'adapte entre les rebords
- la hache à talon en palier (Absatzbeil): les rebords s'arrétent sur un palier en direction de la «lame» proprement dite,
empéchant le métal de pénétrer le bois du manche sous le choc des coups assénés
la hache à lobes (Lappenbeil): les rebords sont prolongés en arc de cercle pour mieux épouser le bois du manche
fendu
la hache ä douille (Tüllenaxt): les lobes se sont refermes, le talon a disparu ouvrant une cavite dans laquelle s’engage
le manche. Un anneau permet de lier celui-ci solidement au metal.
A We
* Nous utilisons cette subdivision, parce que plus adaptée à notre propos que les classements: «Métallique |, Il, IIl.»
Haches: plate, à rebords, à lobes, à douille:
Poignard, épée, pointe de lance
Technique de rivetage sur un poignard
^
D |
La hache (comme l'herminette) reste un outil polyvalent (se prétant autant à l'utilisation pacifique que martiale). Sa
fonction en tant qu'arme de guerre ne se spécifiera qu'au Haut Moyen Age, entrainant par là une diversification de
formes plus appropriées au combat. Pour l'époque qui nous concerne ici elle ne saurait donc valoir qu'accidentellement
comme arme. La fonte du bronze, révélant pas à pas de nouveaux horizons à l'esprit inventif, appellera des outils, dont la
mission sera plus exclusivement guerriére et cynégétique. Le couteau (lithique) encore polyvalent, une fois mué en
poignard, ne servira plus qu’au combat: les différences de formes entre l'un et l’autre (à l’âge du bronze) ne laissent
aucun doute sur la mission respective. Le poignard (arme d’estoc) sera d’abord triangulaire (s'’approchant de la «langue
de boeuf» ou de ce que certains auteurs désignent par «parazonion» en se référant à une arme grecque pas clairement
définie). La poignée est retenue par des rivets sur un évasement du talon (ricasso) de la lame, une solution pas tellement
heureuse.
La grande innovation de l’âge des métaux fut le prolongement de la lame du poignard qui finit par se métamorphoser en
épée: le type même des premiers modèles constitue à lui-seul la preuve pour l'affirmation que l'épée (ou le glaive) n'est
qu’un poignard allongé. Cette paternité n’est en rien préjudiciable à la fonctionnalité du nouvel outil: la lame s’évasant
en partant du talon pour se rétrécir sur la pointe destine l’arme d’abord à «la taille» et ensuite seulement à «l’estoc». Par
sa forme, cette arme est à rapprocher des types antiques «Xiphos» ou «Ligula», peut-être aussi de la spatha primitive. Rien
de changé pour le mode de fixation de la poignée: elle se rattache toujours au talon de la lame par rivetage, technique
plus déficiente encore pour l'épée que pour le poignard. (Le choc de «taille» se transmet aux rivets et contribue
rapidement à leur «fatigue»).
La civilisation «des champs d'urnes» apporta le nouveau système de fixation de la poignée: «la soie». La lame se
prolonge au delà de son talon en une espèce de «langue» («Griffzungenschwert») sur laquelle se fixent les plaquettes
formant la fusée. Poignée et lame deviennent ainsi une unité homogène à l'épreuve des siècles: la soie classique (Angel)
remonte à cette origine et se mantient jusqu’à nos jours dans la monture des armes blanches de poing.
La civilisation de Hallstatt (750-450), ä la reléve des «Champs d'urnes», enrichira l'arsenal du guerrier tout en annoncant
la transition vers l'áge du fer. De cette époque date la diversité des fers de lance parmi lesquels domine le type
«piriforme» (en forme de poire) toujours à aréte médiane fort prononcée. Courte et trapue, elle peut se prolonger en
largeur comme en longueur mais restera toujours plutót massive par rapport à la hampe, semblant indiquer par là son
utilisation autant pour le jet (donc javelot) que pour «l'estoc à distance» (pique, épieu ou lance de cavalier).
Pointe de lance
Epée «à soie à rebords» et talon à lobes
L’«AGE DU FER» (750 jusqu’à la conquete romaine, ou, du Hallstatt inferieur a La-Tene)
Alors qu'il était relativement facile de couler le bronze dans des moules aux fantaisies et dimensions souhaitées, le travail
du fer présenta une diversité de problémes autrement complexe.
Certains peuples, comme les Germains, ne réussirent que fort tard à couler des piéces assez longues. Cette déficience
explique le monopole de la lance dans la vie politique de la tribu comme la vénération mythique de l'épée. Elle explique
peut-être aussi la supériorité guerrière de ces tribus-là (comme les Francs) qui détenaient tous les secrets de la fonte et de
la forge de ce métal...
L'époque du fer connut ses débuts sur le substrat du bronze avec lequel il se confondit à ses débuts. Apparu sur des armes
de bronze pour des motifs décoratifs, le fer se substitua pas à pas à l'alliage du cuivre pour l'évincer finalement. Il n'est
pas rare de trouver d'abord les mémes types en version-bronze comme en version-fer. Un type de transition peut étre vu
dans l'épée composite: la poignée est coulée de bronze, la lame, forgée en fer.
A la suite de débuts hésitants, une foule de variantes se développera. Elles aboutiront toutes au type standardisé à lame
droite, longue (de 80 à 100 cm) à double tranchant et à pointe arrondie. (D'autres modéles survivront, notamment l'épée
à pointe accusée et tranchant unique, appelée à un avenir fort différent). En régle générale la fonction de l'arme s'est
spécialisée: l'épée sert à «la taille», le poignard, fort pointu (et affuté) à l'«estoc». Le couteau évincé du champ de
bataille, attend son retour en force.
L'épée de «La Téne» se reconnait à des détails fort caractéristiques:
- lame droite à pointe peu ou pas du tout prononcée (accusant même — sur le tard — une crète)
l'épaule du talon (passage de la lame à la soie) se bombe en arc vers la poignée. Elle deviendra droite dans la suite
pour former un embryon de garde
la fusée (enveloppe de la soie) a toujours dû être en matériel assez tendre (végétal ou animal) pour ne pas avoir survécu
ensemble avec ie reste de l'arme
AL.
- le fourreau est richement décoré aux endroits privilégiés que constituent la cuvette et la bouterolle
- la bride de support (sur la chape du fourreau) est ajustée avec des détours fantaisistes de décoration
C'est ainsi que se présente l'épée celtique dans ses généralités. La description fournie ne tend à rien d'autre qu'à offrir
une «moyenne statistique» capable d'orienter le profane. D'autres types se présentent à cóté de celui décrit, tout en
contribuant à l'explication de l'évolution des armes blanches (v. p.ex. l'épée du chef d'Altrier - à pommeau recherchant
la forme tréflée).
Pour ce qui est de la qualité objective de la fameuse «épée gauloise» il s'impose de noter les commentaires des
historiens. Selon Polybe, cette arme se serait déformée dés les premiers coups portés. Le légionnaire romain n'avait
aucun problème à maîtriser le guerrier gaulois occupé à réajuster de ses pieds une lame pliée en cercle: le «gladius»,
arme d’estoc, courte, trapue et pointue, quoique d’une même qualité de fer tendre que l'épée gauloise, ne risquait pas —
en vertu de sa masse compacte — une mésaventure de cette envergure. || n’est donc pas déplacé d'affirmer que l’épée
gauloise, malgré tous ses avantages apparents (longueur, légèreté, maniabilité) échoua en raison des déficiences de son
matériel. Une exception doit être retenue: l'épée provenant du Noricum (région danubienne de l’Autriche actuelle). La
réputation des armes fabriquées dans cette province était proverbiale pour leur qualité exceptionnelle. L'épée gauloise
s'y maintenait pour ses caractéristiques apparentes (longueur de la lame surtout) pour étre adoptée de part et d'autre par
les nouveaux ennemis: le Romain (avec la spatha du cavalier) et le Germain (pour son épée droite du type «normand»).
Epee du type «La Tene»
«FIN DE L'ANTIQUITE - DEBUT DU MOYEN AGE»
Les Germains, nouvelle force dans le concert politique européen, avaient longtemps — semble-t-il — chéri comme arme
principale, la «lance-javelot». Le nom-méme de la nation serait à dériver de cette arme: Ger-manen — (hommes au
javelot). Nous avons déjà évoqué les faits objectifs, tendant à soutenir cette thése. Faisant irruption dans l'Empire romain
(et par celà méme dans l'histoire), les hordes germaniques ne se sont sans doute pas contentées du javelot pour perforer
le territoire impérial dans tous les sens. L'archéologie se tient à notre disposition pour compléter l'armement du
conquérant germain:
A
E n
Armes blanches:
«spatha» (épée longue et droite à double tranchant)
scramasax (coutelas à un tranchant convexe)
poignard-couteau
Armes d'hast
framée (lance-javelot à fer recherchant le contour de la feuille)
angon (fer à barbelures — celles-ci se retireront dans la suite vers la douille pour former des ailetons distincts du fer
proprement dit)
Les haches:
la hache merlin (à tranchant se prolongeant vers le bas)
la francisque (hache au fer élégamment étiré et effilé)
Divers:
pointes de fléche (franchement femelles pour épouser le bois)
garnitures de bouclier, de casque et de ceinturon.
5 scramasax
Fers de lance et francisque
2 «spathae» entre 4 scramasax
Q
Il est entendu que tout cet arsenal ne naquit pas de génération spontanée: il s'agit le plus souvent d'emprunts qui
vécurent un développement original.
La «Spatha» (espata — espé — épée), est l'épée longue des Gaulois, qui, améliorée, armait le cavalier de la légion
impériale. C'est ce dernier qui la transmit au «laetus» franc. On n'admet pas que le Germain aurait développé (une demi
douzaine de siécles plus tót) le patron de Hallstatt ou de la Téne: il est probable que les Nordiques n'étaient pas encore
capables de travailler des lames de cette dimension!
Le «Scramasax». Depuis la fin de «Hallstatt», le couteau-poignard s'était éclipsé pour réapparaitre quelques siécles plus
tard avec des dimensions et des contours nouveaux. Il s'est renforcé et allongé, devenant ainsi coutelas pointu à un
tranchant et dos droit, se prolongeant naturellement en soie. C'est ce coutelas de «La Téne» qui se popularisa dans le
monde germanique sous le nom de «Sax». Le préfixe Scrama (apparenté à l'allemand actuel «Scheren» = couper aux
ciseaux) marque bien son emploi spécifique: la taille «coupante» ou «tranchante» du sabre du type oriental.
La «Framée», d'après Tacite «au fer étroit et court» (angusto et brevi ferro) découle directement de son précurseur du
«bronze», la lance «piriforme». L'auteur romain mentionne son emploi pour la mêlée comme pour le combat à distance
(donc lance et javelot). Le fer s'allonge ou se rétrécit avec les siècles, pour aboutir à cette richesse de formes, telles que
les archéologues continuent à les découvrir dans les tombes de guerriers mérovingiens (ou carolingien:).
L'«Angon» est le javelot que les Germains ont copié sur le «pilum» romain. Plus fin, plus léger avec une hampe plus
courte, cette arme d'hast semble avoir été utilisée exclusivement pour le jet.
Les différents modèles de la «hache merlin» ne sont que des développements de précurseurs du «bronze». Elle n'a jamais
connu auprès des Germains méridionaux la faveur que lui ont apporté les cousins du Nord (continuant son
développement en Scandinavie, elle sera popularisée par la conquête normande). Elle se propose en deux variantes:
l’une à fer prolongé vers le bas, l’autre allonge son tranchant symétriquement dans les deux sens.
La «Francisque», invention originale des Francs, est une arme de jet. Le manche est adapté au fer avec un angle qui
provoque pour l'arme lancée un effet tel, qu'elle touche la cible toujours avec son tranchant. L'habileté du guerrier franc
le faisait, semble-t-il, toucher au but à une distance de 30 métres. Comme précurseur du type il y a peut-étre lieu
d'évoquer certains modèles de haches à douille ou à lobes fort allongés. La courbe élégante qui marque le fer, rapproche
l'arme de certains types illvriens ou caucasiens datant eux-aussi du «bronze» (il n’est pas connu si ces haches-là servaient
au jet).
Pour les attributs du guerrier germain il faut surtout mentionner le bouclier parmi les armes défensives. Archéologique-
ment il a survécu par l'«Umbo» (bosse de bouclier) en fer. L'écu du Franc était en bois, seul le centre (en face de la main
qui le tenait) était renforcé par cette armature métallique. Ensemble avec d'autres garnitures, cette bosse deviendra un
élément constitutif du bouclier médiéval, support du blason.
«Umbo» (bosse de bouclier)
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Le MOYEN AGE: EVOLUTION - INNOVATIONS
A) Les Armes blanches:
L'Epée: la spatha romaine, puis franque, est adoptée par les Germains du Nord et réapparait chez nous au Haut Moyen
Age. C'est l'épée normande qui est au départ de l'arme blanche classique du chevalier: lame lourde à double tranchant,
garde à deux quillons, pommeau massif tendant à faire contrepoids. Arme ambivalente (de taille et d'estoc) sa lame
s'amenuise et l'épée finit en rapiére.
Le Scramasax, écarté de l'usage guerrier, se maintient sur la scéne cynégétique. Aprés diverses altérations, il aboutit au
couteau de vénerie. Le coutelas étant la seule arme accordée au roturier, un autre descendant de l'ancétre franc, se
retrouve au ceinturon du paysan, comme «Bauernwehre» («défense paysanne»).
Le Poignard connaît de nouvelles faveurs. Il complète l’armement du chevalier au combat, et, plus léger et plus élégant
que le glaive, il s'ajoute à son costume civil. Le fantassin l'aimera avec une lame mince et effilée capable de percer
l'armure à ses défauts.
B) Les Armes d’hast
La Framee se retrouve entre les mains du cavalier et contribue ä en faire le chevalier. Deux types majeurs se presentent au
bout de l'évolution: la version «sport» pour le tournoi (à fer «démilitarisé»), la version «guerre» (dont la pointe reste celle
de l'ancétre franc). Entre les mains du fantassin la hampe s'allonge (3 à 6 métres) et la lance devient «pique». A la chasse,
l'ancienne framée s'est maintenue telle quelle: comme épieu il «force» l'ours et le sanglier. Doté d'un garrot à la base du
fer, cet épieu de chasse rappelle l'ancien angon.
L'Angon évolue dans des directions diverses pour finir d'un cóté comme javelot, de l'autre comme arme d'estoc, (par
exemple en «lance aléne» — Ahlspief3).
C) La Hache
Sa carriére se poursuit entre les mains du chevalier comme hache d’armes. Le modele massif (hache merlin),
perfectionné par les Scandinaves, finit par se retrouver dans l'équipement du fantassin. Seule arme capable de «couper»
la cuirasse, elle se trouve complétée par une pointe et un crochet pour devenir «hallebarde».
D) Les Armes à longue portée
L’Arc et les Fléches restent longtemps sur le niveau atteint a la fin de I’antiquité. La portée de l'arc reste médiocre (vers les
50 m) les pointes des fléches, bien que diversifiées (foliacées ou a barbelures), n'apportent aucune nouveauté. La
supériorité énorme de l'arc tartare reste sans répercussion en Europe (sauf pour la Turquie): le matériel manquant —
longues cornes de bovin — interdit le progrès dans cette direction.
Réservé à l'emploi cynégétique par la noblesse (c'est une arme de combat indigne), le fantassin s'en charge pour la
bataille et le perfectionne sans se soucier des exigences pratiques du cavalier. Le résultat en est le Long Bow du Franc-
Archer britannique: portée et force de pénétration augmentées, mais surtout, cadence de tir supérieure à tout ce qui
pourrait le concurrencier dans ce domaine (arbaléte, armes à feu).
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E) L'Armement défensif: Rudimentaire à la fin de l'antiquité (casque, bouclier, embryons de curiasse), se limitant à des
piéces héritées de l'áge du bronze, cet armement se compléte et se perfectionne dans la mesure qu'on approche des
temps modernes. Cette évolution n'est rien d'autre que la réponse aux nouveaux standards de l'armement offensif. Aprés
le cuir, la cotte de maille protège le corps du combattant pour des siècles. Ce «tricot» de fil de fer (semblable à celui des
casques orientaux) ne résiste pas à l'impact du carreau de l’arbalète, ce qui force le guerrier de, d’abord, se couvrir de
plaques de fer plus massives pour finir par s'enfermer dans l’armure articulée du XV" siècle.
Le Casque; d'abord bonnet de cuir dur, ensuite bois cloisonné de fer en croix, puis en cóne tronqué en fer s'articule pour
s'adapter à l'armure complète.
Le Bouclier rond de l'antiquité est abandonné au profit du modèle normand (triangulaire) aussi peu encombrant à cheval
qu'efficace pour le fantassin. En bois renforcé d'armatures métalliques, il finit par être complètement forgé en fer.
F) Les Innovations
Le chevalier fait renaitre des armes oubliées depuis le métallique ou le bronze:
le maillet d'armes, marteau (souvent de plomb) destiné à déformer l'armure de l'adversaire;
la masse d'armes, à ailetons de fer au bout d'un manche, héritier de la massue préhistorique
le «fléau d'armes», masse dont le poids, détaché du manche, y est relié par une chaine; le poids (boule ou cylindre
massif) peut étre muni de pointes.
Pour équiper le fantassin, on fait preuve de plus d'esprit inventif. A cóté des innovations mentionnées à d'autres endroits
(coutelas, hallebarde) nous retenons surtout l’arbalète. Cet arc monté sur un fût, tendu par un dispositif à levier, réalise
des forces beaucoup plus élevées que l'arc traditionnel malgré ses dimensions inférieures. La puissance de l'impact du
carreau d'arbaléte oblige le chevalier de renforcer son armement défensif.
LES NOUVEAUTES DEPUIS LA FIN DU MOYEN AGE
A) Armes Blanches:
Le Sabre. Apporte en Europe par les conquerants asiatiques (Huns, Magyars, Tartares et Turcs) il ne sera popularise que
par les guerres napoléoniennes. Son avantage sur I'épée classique (ou son descendant, la rapiére) est tout relatif et
subordonné aux exigences tactiques. La lame courbe, moins encombrante que celle de la rapiére, obtient un impact de
«taille» au moins aussi important que celui de l'épée médiévale, mais y ajoute encore l'effet «coupant». La pointe
recourbée exclut l'estoc et l'escrime. Dés que la tactique oblige le cavalier de se reconvertir à l'effet perforant de l'estoc,
la lame du sabre se redressera de nouveau: ce sera le «pallache» ou «latte», sabre à lame droite.
La Baïonnette. Les unités d'arquebusiers (plus tard de mousquetaires) devaient être encadrées et protégées par des
piquiers ou hallebardiers: leur cadence de tir ne suffisait pas à arréter la charge ennemie. Un seul coup de feu nécessite
une quarantaine de mouvements (illustrés par J. de Gheyn au début du XVII® siècle). En fixant une pointe au bout du
canon, on transforme l'arquebuse en pique. Cette idée matérialisée, permet de renoncer aux piquiers qui seront convertis
à d’autres tâches.
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Cette pointe est une sorte de poignard dont la poignée «plonge» dans le canon, l'obturant ainsi: (baionnette plongeante —
Spundbajonett). On pallie cet inconvénient (la baionnette empéche l'arquebusier de tirer) en montant la lame sur une
douille épousant l'extérieur du canon. (Baionnette à douille — Tüllenbajonett). Entretemps le mousquetaire s'est mué en
fusilier, ou grenadier, portant dans son équipement une seconde arme blanche, le «briquet» ou le «coutelas». Ce dernier,
affublé du dispositif d'attache adéquat, peut se fixer sur le canon, évinçant ainsi la baionnette à douille: c'est le sabre-
baïonnette, étape finale de la carrière mouvementée du Scramasax. . .
B) Les armes à longue portée (Armes à feu)
Apparue sur les champs de bataille (début XIV" siécle) comme tube primitif (de l'italien —- canna, d'ou canon; allemand
— Büchse — boîte) l’arme nouvelle emprunte pour son évolution deux chemins divergents: en grossissant, elle devient
pièce d'’artillerie (par exemple: mortier, du fait que ce récipient solide de cuisine ou de laboratoire, était souvent converti
à cet emploi martial) — en s'affinant il en résulte l'arquebuse ou «boite à crochet» (Haken-büchse pour le crochet
«antirecul» sous la bouche).
Des que l’arme ä feu est devenue arme individuelle, le progres s’identifie avec l’amelioration de la mise à feu de la
poudre propulsive: c'est l'histoire des systemes d’allumage ou d’ignition.
1) La méche plongée «à la main» dans la poudre d’allumage dans son bassinet.
2) La platine à mèche: un serpentin répondant à l’appel d’un levier porte la mèche allumée.
3) La platine à rouet: une roue dentée tire par friction une étincelle d’un éclat de pyrite.
4) La platine à chenapan: l'étincelle est produite par le choc d'un éclat de silex sur une batterie d'acier
Les améliorations du chenapan:
— le chenapan méditerranéen (Miquelet, Romain, Turc)
— la platine à silex (ou française).
5) La platine à percussion: l’ignition se fait par explosion d’un produit chimique détonant au choc.
L’allumage ramené à cette simplicité, d'autres innovations s'accomplissent quasi immédiatement:
— le chargement par la culasse
— «l'emballage» de tous les éléments (amorce-charge-projectile) dans une cartouche compacte.
De la combinaison de ces deux inventions naitra le tir répété, puis automatique, rendant possible l'invention d'armes
meurtriéres, au plus haut degré, comme la mitrailleuse.
NOTE:
— Les armes franques sont exposées au rez-de-chaussée
- Les obiets pré- et protohistoriques se trouvent au second étage
13
Salle 107 — Empl. A (Armoire)
La vitrine (A) documente le développement du fusil vers le tir répété en partant du chargement par la culasse. Certaines
idées aussi diversifiées que géniales (blocs obturateurs basculants, pivotants ou tombants) répondirent parfaitement aux
besoins du moment: elles permirent au tireur d'approvisionner son arme par l'arriére; mais elles ne seront pas appelées à
fournir la condition requise pour doter l'arme d'un chargeur, rendant possible le tir répété. En vue de ce résultat, seule
l'obturation par culasse cylindrique coulissante ouvrit des perspectives satisfaisantes:
Les armes exposées peuvent étre classées en 4 groupes principaux:
A) à bloc obturateur basculant sur une charnière (en avant, en arrière, de côté).
No 15 Wänzel 1866 (Autriche)
Le bloc muni d'une languette sur sa droite et l'arriére bascule en avant.
No 14 Merckelbagh 1845 (Belgique)
Le bloc cylindrique s’engage par un mouvement basculant et rotatif; muni d’un levier pointant
vers le haut.
No 18 Albini-Brändlin 1867 (Belgique)
Le bloc basculant en avant est muni d'un levier de manoeuvre sur la droite.
No 13 Terssen 1868 (Belgique)
Le bloc bascule vers l’avant et se verrouille par le pivotement du levier de manoeuvre
Bloc obturateur basculant en avant
(systeme «Wänzel»)
15
i
3
U
FI
|
Mouvements d'armement du «Merckelbagh»
À
Opération du «Terssen»
16
B) à bloc pivotant
No8 Werndl 1867 (Autriche)
Le bloc cylindrique prolongé par une languette pivote de la gauche à la droite dégageant une
rainure continuant l'ouverture de la chambre.
C) à bloc tombant (ou glissant)
No 17 Sharps 1863 (USA)
La sous-garde de la détente commande au bloc de glisser perpendiculairement pour dégager la
chambre.
No 16 Werder 1868 (Baviére)
La seconde détente, abritée par le pontet, relâche un ressort qui projette le bloc vers le bas.
No 19 Martini-Henry 1861 (Gde-Bretagne)
La tige prolongeant la sous-garde forme levier de commande.
No 7 Comblain 1871 (Belgique)
Fonctionnement comme pour Sharps
Armement du «Werndl»
«Werder» à chambre dégagée
17
Operation du «Comblain»
18
D) à systéme coulissant
No 12 Ghaye 1850 (Belgique)
Le crochet en avant du pontet actionne un jeu de leviers faisant avancer le canon avec le füt pour
dégager la chambre.
No 11 Podewils 1854 (Baviére)
Fusil des chasseurs bavarois. Un mouvement rotatif sur le piston (par le levier) libere le
verrouillage et permet de retirer la culasse pour dégager la chambre.
No 9 La Buire 1854 (France)
Le bloc obturateur cylindrique s'engage par des cames de verrouillage. Le mouvement rotatif
d'un quart de cercle par le levier dégage le verrou; le retrait du cylindre ouvre la chambre et tend
par le même mouvement le ressort commandant le percuteur (système autotendeur).
No 10 Wilson 1821 (Gde-Bretagne)
Action comme pour La Buire, mais commandée par une rotation de l'anneau (denté) sur l’arriere
du piston.
No 6 Beaumont 1861 (Pays-Bas)
Action analogue à La Buire
No4 Vetterli 1868 (Suisse)
Action: v. La Buire
Différence: la douille vide s'éjecte par une ouverture spéciale. Le levier de manoeuvre est placé
sur l'arriére du piston.
No 5 Mauser 1871 (Allemagne)
Action: v. La Buire
Nouveauté: un aileton sur l'arriére du piston permet de bloquer le systeme de percussion armé
(verrouillage de süreté).
"MUI
«t
Gha Vi
Oy)
Piston «Mauser» (71) avec son aileton
19
«Podewils»
«Wilson»: vue sur le piston
et la sürete de detente
«Wilson» à chambre dégagée
20
E) Les armes ä tir repete
No 1 Vetterli 1878 (Suisse)
L'action de tension et de percussion est identique au modéle précédent. L'approvisionnement de
la chambre se fait en trois mouvements soumis à l'opération de déverrouillage, de tension et de
verrouillage.
Un tube disposé sous le canon, est alimenté en cartouches par une ouverture dans le boitier.
Les cartouches introduites dans le magasin compriment, en agissant sur un piston intermédiaire, un ressort à boudin
épousant l'intérieur du tube.
Le déverrouillage, évacuant la douille vide, libére une plaque d'ascension (actionnée par ressort), transportant une
nouvelle cartouche sur un plan parfaitement aligné entre le cylindre de culasse et la chambre à alimenter.
Par le mouvement d'armement-verrouillage le piston-culasse pousse la cartouche pour la faire entrer dans la chambre.
No 2 Mauser 1871-84 (Allemagne)
Magasin et alimentation: analogue au Vetterli
Combine le chargeur-tube au mécanisme du modèle 1871
No 3 Spencer 1860 (USA)
Opération de verrouillage: a bloc basculant vers le bas et l’arriere (a l’interieur du boitier)
actionne par la sous-garde qui forme levier.
Alimentation: un magasin tubulaire à l'intérieur de la crosse contient la munition sous la pression d'un ressort à boudin.
La culasse déverrouillée ouvre le passage pour une cartouche, qui, logée sur la téte du bloc obturateur, s'engage dans la
chambre par l'action de verrouillage.
«Spencer»: tube-magasin et bloc «tombé»
21
Operation du «Vetterli» 78
«Spencer»: chambre degagee
4
«Spencer»: culasse «remontée» et chien tendu
|
22
REMARQUE SUR LA MISE A FEU
Les armes construites sur la percussion par capsule détonante, montée sur piston, prolongent la cheminée à travers tout le
bloc obturateur. La flamme de l'explosion d'amorcage est ainsi guidée jusqu'à la charge de la poudre propulsive.
Les fusils utilisant des cartouches solides ont le bloc obturateur percé sur toute sa longueur. Dans le creux ainsi obtenu
loge la broche de percussion enroulée dans son ressort récupérateur visant de sa pointe l'amorce de la cartouche.
Les blocs cylindriques coulissants contiennent un dispositif analogue, mais ä ressort inverse (propulseur et non
recuperateur).
Un certain nombre des objets décrits sont des piéces transformées; il s'agissait primitivement d'armes à silex ou à
percussion, ce que trahissent encore leurs platines et leurs garnitures.
Douille en carton, à corps compact en laiton,
à bande de laiton enroulée
Douilles en carton ä culot metallique
23
Salle 107 — Empl. B (vitr.)
Armes blanches
Les piéces exposées ont été sélectionnées pour leur qualités esthétiques. Datant du XIX* siécle, elles documentent en
outre la diversité de production dans ce domaine.
No 20 Lame damasquinée montée sur poignée et garde napoléoniennes. La lourde lame du
type Kilidj, à contretranchant Jelman, a peut-étre été ramenée de l'expédition d'Egypte. Ce ne fut
pas rare de trouver sur des officiers du corps expéditionnaire de tels hybrides, trahissant le goût
de l’exotisme de leur propriétaire.
No 22 Sabre anglais; le médaillon entre les branches de garde porte la marque de fabrication:
Woolley and Deakins, et la devise Crux Mihi, Grata Quies
Nos 23, 24 et 26 Variantes de sabres allemands, reconnaissables à leur branche de garde en
demi-accolade.
No 25 Epée romantique de conception hybride
Caractéristiques gothiques: fusée, pommeau, quillons, lame droite.
modernes: coquilles, bleuissage, gravures et dorures de la lame.
Nos 27 et 28 Sabres européens (confection liégeoise probable) du type Shamshir (ou
Mamelouk).
Dés le début du XIX* siécle les modéles exotiques connurent une vogue incontestable dans
certains pays occidentaux (Gde-Bretagne, Belgique, USA).
No 21 Sabre genre Hussard à deux branches de garde.
Type de gravure d'épée allemande
24
Salle 108
Exposition disposée autour du théme central: la forteresse de Luxembourg.
Elle est représentée par:
1) La maquette des fortifications des 3 sections du Bock (Etat du milieu du XIX* siécle).
2) Le plan-relief en cuivre reproduisant les aménagements militaires jusqu'en 1867, année du Congrés de Londres,
stipulant le demantélement de la forteresse.
Les objets exposés se rapportent plus ou moins immédiatement à l'histoire militaire de la place.
Le mur à la droite du visiteur entrant présente des armes en usage en Europe à l'époque du demantélement.
Le mur à sa gauche retrace l'histoire de l'armement militaire du milieu du XIX* siécle jusqu'au début du XVIII*.
Le mur à la sortie propose des piéces qui auraient pu étre utilisées par les troupes du Roi de France lors du siege et de la
prise de 1684.
Les pieces d’artillerie ne provenant pas de Luxembourg, sont neanmoins assez representatives pour communiquer une
idee assez juste des defenses d’une place forte primitive.
Empl. A (Panneau)
Cinq fusils militaires à chargement par la culasse, systéme dit «Tabatiére».
L’invention due à /ac. Snider consiste en un bloc basculant de gauche à droite sur une charnière. Vu de côté, ce
mouvement rappelle le couvercle d’une tabatière qu’on ouvrirait, d’où cette appellation curieuse.
De tels fusils sont généralement d'anciennes armes à percussion ou à silex adaptées à l'invention (voir les platines et les
garnitures).
Apres les catastrophes de l’année 1870, les forces françaises de la Défense Nationale furent surtout équipées de ce genre
de mousquets.
Fonctionnement de la «Tabatiére»
25
No 4 Fusil Snider, version Remington à ressort revétu d'une douille (fabrication grecque).
No 1 Les 3 baïonnettes à douille se montent sur les Nos 3, 5, 6.
Empl. B (Panneau)
Variantes des systemes Remington et Doersch
L'invention Remington applique à la chambre un bloc obturateur, pivotant vers l'arriére. Le chien armé rend possible le
maniement du bloc, qui dégage la chambre pour l'extraction et l'alimentation. La mécanique simple et solide, bien que
d'origine américaine, connut une faveur européenne certaine. Les Volontaires Luxembourgeois furent équipés du
Remington fabriqué sous licence par Nagant de Liége. Le méme mécanisme fut aussi appliqué à des pistolets.
Les Doersch sont les inventeurs d'un fusil dit à «aiguille». Le principe de base est le méme que pour les 2 classiques dans
ce genre: Dreyse et Chassepot. Le piston obturateur contient dans son âme un percuteur enroulé d'un ressort. Cette
broche de percussion se termine en aiguille, destinée à percer le culot de la cartouche en papier, pour faire exploser
l'amorce localisée au milieu de la charge propulsive. La culasse Doersch se distingue de ses cousins par le procédé
d'armement et de verrouillage.
Le petit levier dégage le percuteur ce qui permet le déverrouillage (par le grand levier) du piston et son rappel en arriére
pour dégager la chambre. La culasse Doersch se préta facilement à l'adaptation sur des armes se chargeant par la bouche
(percussion et silex).
Nos 7 et 8 Remington-Nagant
Le No 7, une carabine de cavalerie ou de maréchaussée. Le No 8, l’arme équipant les Volontaires Luxembourgeois, est
destinée à recevoir une baïonnette-sabre du type français, dit Yatagan ou Chassepot.
No 9 Remington original de fabrication américaine.
Nos 10 et 11 Doersch originaux
Le No 11, modele en usage auprés de la société des Arquebusiers Luxembourgeois.
No 12 Carabine Hollandaise (Mod. 1874) adaptée au mécanisme Doersch.
Operation du «Remington»
26
Salle 108 — Empl. C (Panneau)
Le tableau oppose les deux ennemis de la guerre 1870-71: Le soldat prussien était équipé du fusil à aiguille Dreyse — le
fantassin francais portait le Chassepot. Les deux modèles sont actionnés sur le même principe de base (celui décrit à
l'endroit des Doersch du panneau précédent).
La percussion à aiguille du Chassepot se présente néanmoins comme une amélioration de l'invention de Nicolas Dreyse.
Pour les deux armes, l'opération d'armement se fait en six temps.
— degagement et armement du percuteur
— deverrouillage
— ouverture de la culasse
— introduction de la cartouche
— obturation
- verrouillage
Le Chassepot l'emporte par la simplicité et une obturation plus efficace.
No 14 Mousqueton Dreyse de la cavalerie. Mod. 1857
No 15 Carabine Dreyse. Mod. 1865
a
No 16 Fusil Dreyse. Mod. 1841
Nos 17 et 18 Fusils Chassepot. Mod. 1865
No 19 Carabine Chassepot à levier de manipulation replié.
Cartouche «en papier»
du Chassepot
= |
Pistons à aiguille:
— Dreyse
— Chassepot
— Doersch
27
No 13 Les armes blanches représentent deux modèles de baïonnettes pour le Chassepot,
copiées aussi à l'étranger. Leurs lames rappellent la forme courbe, caractéristique du sabre turc,
ce qui leur valut l’appellation de «yatagans».
La filiation
du piston autotendeur
(de son pere,
le piston à aiguille)
;
/
ba
3
A
|
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|!
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Pre
«Deux siecles
de baionnettes»
28
Salle 108 — Empl. D (Panneau)
Assortiment de fusils militaires à percussion (milieu du XIX* siécle). L'ignition se fait par
l'explosion du fulminate de mercure, se trouvant dans le fond des amorces, et détonant sous
l'impact du chien percutant. Bien que fonctionnant toutes sur ce méme procédé, ces armes
présentent des divergences de détail.
Nos 20, 21, 22, 23 et 26 Platine dite «en avant»
Nos 24 et 25 Platine dite «en arrière»
Nos 20 et 23 Cheminée d'ignition munie d'un dispositif de sûreté (sorte de chien s’abaissant
sur la cheminée d'amorcage armée pour l'épouser et la protéger de l'impact du chien percutant.
Nos 24 et 25 Aménagés pour recevoir une baionnette épée. (C'est vers cette époque qu'on
rationalisa l'équipement en armes blanches du soldat, qui portait jusque-là un sabre ensemble
avec la baionnette. La baionnette-épée ou le sabre-baionnette combinent ces deux armes à
usage différent).
Les objets décrits ci-dessus sont aménagés pour tirer des balles à culot expansif. Le projectile de plomb, introduit dans le
canon rayé, s'arréte sur une espéce de broche obtuse, qui fait saillie au milieu de la culasse. Le tireur, au moyen de coups
répétés par la baguette de chargement, aplatit la balle sur cette broche, qui forme enclume à cet effet. Le projectile ainsi
obtenu aura le double avantage de garantir une meilleure étanchéité aux gaz d'explosion, et une plus parfaite adaptation
au profil des cannelures du canon rayé.
No 26 Carabine (à füt et canon raccourcis) à l'usage de la cavalerie.
Modele typique pour le début du siécle (la platine primitivement à silex fut adaptée à la
percussion).
No 27 Les deux armes blanches recherchent intentionnellement la forme du glaive romain,
lancée par la Révolution Francaise, et imitée depuis à travers l'Europe. Popularisé par l'Ecole de
Mars, ce genre se répandit dans d'autres pays pour équiper surtout des unités d'artillerie et de
génie.
Baguette systeme «Thouvenin» pour aplatir le projectile
29
Fonctionnement de la «sûreté de cheminée»
30
1
Elements pour le tir «a percussion»: amorces, bourre, projectiles
Salle 108 — Empl. E (Panneau)
Armes de Poing militaires documentant le passage de l'ignition à silex vers la percussion.
Rangée supérieure 28-34 — pistolets à piston (variantes de platines en avant et en arrière).
Rangée inférieure 35-43 — pistolets à silex.
Le patron de base (francais) se retrouve (avec de légéres variantes) dans les armes produites par
d'autres pays.
No 28 Signe Ronge (Liege).
No 30 Fabrication néerlandaise.
Nos 32 et 34 France; Mod. 1822.
No 37 Fabrication belge.
No 39 France; Mod. 1775.
Nos 41 et 43 France; Mod. An 9.
Les numéros 28 et 31 sont des modèles primitivement à silex adaptés à la percussion.
Les armes blanches (de haut en bas).
Nos 44 et 45 Epees, type allemand (cadres civils et militaires).
No 46 «Coupe-chou»: arme blanche de l'artilleur et du pontonnier.
No 47 Sabre-épée (Haudegen) de la Prusse frédéricienne.
No 48 «Briquet», sabre d’ordonnance des troupes de la Revolution. (La designation de briquet
est due à la taille réduite de la lame, qui évoquait la tige d'acier, servant à «battre» le feu.)
31
Platine en avant: les traces de la conversion restent visibles
32
Salle 108 — Empl. F (Panneau)
Fusils militaires à silex
Le panneau propose plusieurs versions possibles d'armes fonctionnant toutes sur le mécanisme de la patine à silex. La
poudre propulsive et le projectile sont introduits dans la bouche du canon et repoussés jusqu'à la culasse à l'aide de la
baguette de chargement. Les deux éléments peuvent se présenter séparés, la poudre est alors transportée dans une corne
ou une poire, qui se ferme sur un dispositif de mesure. La balle et sa charge peuvent étre réunies en une seule unité,
enveloppées dans une feuille de papier: c'est la cartouche. Celle-ci ne peut étre utilisée que pour les canons lisses, offrant
des tolérances suffisantes entre le diamétre de l’âme et le calibre du projectile.
No 49 Mousqueton de chasseur ä cheval (Allemagne)
Le canon est rayé et aménagé à la culasse pour recevoir une balle du systéme Thouvenin ou
Delvigne. C'est le quillon (fortement concave) de la baguette qui normalement trahit ce genre de
dispositif. Son évidement ogival s'adapte à la téte du projectile, que la baguette dirige alors avec
plus d'assurance, surtout lorsqu'il s'agit de l'aplatir sur la broche dans le fond de la culasse.
Nos 50 et51 Lourdes arquebuses à platine combinée (fusils de rempart). L'ignition de la charge
d'amorce se fait normalement par silex. Le serpentin à méche (actionné par le pontet prolongé en
levier) est en «réserve» si la mécanique principale est en panne, ou si les stocks de silex sont
épuisés (ce qui arrivait dans les places assiégées).
Fabrication autrichienne du début du XVIII siécle.
Nos 52, 53 et 54 Fusils militaires à silex. Genre d'arme individuelle en usage à l'époque des
guerres napoléoniennes.
Calibre: envir. 20 mm
Poids: envir. 5 kg.
Le No 52 est de fabrication néerlandaise.
No 55 Mousqueton de cavalerie
Le soldat monté était muni d'une arme à feu de dimensions réduites. Elle ne se portait que
rarement sur bretelle, mais normalement avec une laniére reliée au baudrier et rattachée par un
«mousqueton» (Karabinerhaken) à la tige aménagée sur l'arme, du cóté de la contreplatine. Ce
dispositif, ainsi que la taille réduite, facilitait la manipulation à cheval. Modèle français de 1816
(Maubeuge).
33
Salle 108 — Empl. G (Panneau)
Le tableau réunit des armes militaires et surtout civiles de la fin du XVII, début XVIII siécle, donc
du temps de la prise de Luxembourg par les Francais (Siége 1684; occupation jusqu'en 1697.
No 56 Pistolet à platine méditerranéenne (dite aussi à la Miquelet).
Pour le principe cette mécanique rappelle la platine classique à silex (chien armé d'un éclat de silex s'abattant contre une
batterie), mais s'en distingue par: la forme générale (chien plus court et ressort extérieur), la détente, (n'opérant pas sur
une noix, mais une tige sortant du fer de platine.)
No 57 Pistolet à silex à platine dite «à la française». Le mécanisme classique de l’ignition par
l'éclat résultant du choc du silex contre la batterie d'acier. L'arme est signée H. Feyet.
No 58 Fusil à platine dite à la Chenapan.
Le Chenapan est le précurseur de la «Miquelet» autant que de la «Française». Il s'en distingue par la batterie, qui, montée
sur une espèce de bras, est nettement séparée du couvre-bassinet.
Le nom Chenapan de l’allemand Schnapphahn (ou du néerlandais Snaphan) pourrait se ramener à l’action du chien
déclenché qui rappelle le mouvement du coq piquant; d’après une autre version, les brigands, voleurs de volaille,
équipés de cette arme, auraient rapporté le nom au système (parce qu'ils «piquaient des coqs»).
No 59 Fusil à la Miquelet signé C. Rodrigue (nom figurant dans les listes de l'Armeria de
Madrid).
No 60 Mousquet à silex de fabrication francaise.
Lourde arme militaire datant de l'époque oü dans la troupe l'allumage par méche fut remplacé par la platine à silex. Ce
mousquet est monté d'une baionnette d'époque; le premier modele de cette arme blanche était du type rentrant, c'est-à-
dire, que la poignée était fichée dans le canon (baionnette dite plongeante). La baionnette permit d'utiliser le mousquet
comme pique, ce qui entraina l'élimination de cette arme d'hast.
No 61 Fusil à la «Miquelet» de fabrication italienne.
No 62 Epée des Gardes Ecossaises du Roi de France.
La garde présente les caractéristiques typiques pour l'épée écossaise: le «baskethilt» enveloppant complétement la main.
Le pommeau sphérique forme contrepoids pour faciliter le maniement. La lame porte différentes gravures, exaltant le
dévouement au roi.
No 63 Epee de parement (fin du XVII: siècle).
34
Salle 108 — Empl. H (Mur)
Nos 64, 65 et 66 Debout contre le mur: 3 fusils de rempart à aiguille (milieu XIX* siécle) de
fabrication allemande. La culasse est refermée par un lourd bloc rectangulaire contenant
l'aiguille de percussion, et s'ouvrant pour le maniement du levier de manoeuvre.
Le percuteur est arme par la manette devant le pontet.
Calibre: 20 mm.
Operation du fusil de rempart ä aiguille
35
Salle 108
Armes d’hast
«Arme d'hast» est le terme générique pour toute arme dont la partie métallique est montée sur une hampe ou un manche
de bois. Son usage remonte à la plus haute antiquité (javelot, lance, hache) et se maintient jusqu'à la fin du XVIII siécle.
Elle connait une fortune variée surtout depuis la fin du Moyen Age, oü, sous les deux formes de pique et d'hallebarde,
elle passe entre les mains des fantassins. Supplantée par l'arme à feu, elle survit par les fonctions spécifiques qu'elle
symbolisa. Dans les cours elle est l'arme préférentiellement portée par les «trabants» (les gens entourant ou suivant les
princes); à la troupe elle marque le grade d'officier ou de sous-officier. Au XVIII siècle c’est surtout la partisane (aussi
pertuisane) qui assume cette derniére fonction. Elle est appelée alors «Esponton», dans le monde germanique:
Kurzgewehr (de Kreuzgewehr = Arme en croix).
Les Nos 67 et 70 sont deux modèles d’esponton autrichien du règne de Marie-Thérèse (aigles et
couronnes impériales des Habsbourg, monogramme M-T). Leurs bases montrent des restes de
dorures.
Le No 68 est le modéle que Frédéric Il, le Grand, introduit dans l'armée prussienne, et qui
depuis fut imité par d'autres pays. Cet esponton se distingue du modéle classique par les six
ailetons (au lieu de 2) à la base.
No 69 Pertuisane dans le style allemand, datée de 1621 portant des devises comme:
Temere nec timide
si Deus pro nobis tuis contra
etc...
No 71 Hallebarde Louis XIV. Le fer de hache est repercé en fleur de lys, le bec de corbin en L
(pour Louis). Entre les deux, un soleil en relief, motif préféré du roi de France.
No 72 Pertuisane de campagne, remarquable pour sa pointe démesurée par rapport aux
ailetons. La forme rappelle la lame d'un glaive d'Italie connu sous le nom de «langue de boeuf»,
elle date du début du XVII° siècle (fabrication française probable).
No 73 Hallebarde de parement. Le modele est typique pour le genre et l’&poque (milieu du
XVII* siécle). La forme se caractérise par le repercement en motifs décoratifs de la hache et du
bec de corbin. La forme est générale pour l'Europe occidentale à cette époque.
No 74 Hallebarde française du XVIII* siècle. Elle peut valoir comme arme combinée par les 4
contre-crochets qui rappellent l’une des caractéristiques de la pertuisane, les ailetons.
36
Salle 108
ARTILLERIE
Nos 1, 2,3 et 4 Obusiers à élévation fixe.
Placées sur les remparts, ces piéces lancent des grenades à courte distance sur les positions ennemies et les mouvements
d'approche.
Son élévation est de 45°, le calibre de 120 mm, celui de la chambre à poudre de 35 mm. Poids avec assise en bois: 120
kg.
No 5 Canon d'une pièce allemande de 75 mm. Bronze coulé en 1834 à Karlsruhe.
Le chargement s'effectuait par la bouche, la mise à feu par méche. Les Volontaires Luxembourgeois utilisaient ce genre
de piéces en batterie pour tirer des salves de salut.
No 6 Bombardelle ou «petit pierrier».
Ces pieces lancaient des pierres et se composent de 2 sections distinctes:
la partie arriére, la chambre, au diamétre inférieur, destinée à recevoir la poudre
la partie avant, la volée, logement du projectile.
Le rapport des dimensions de la présente piéce approche de celui de piéces similaires en fer forgé (la longueur de la
chambre est de deux fois le calibre de l'obus, celle de la volée de une fois et demie ce méme calibre).
No 7 Bombarde en fonte (Pierrier).
XV“ siecle; fabrication indigene. L’un des deux anneaux pour le transport subsiste. La forteresse de Luxembourg, d’où la
pièce provient, était équipée de ces canons dès la fin du XIV“ siècle.
No 8 Canon ä manche.
Fabrication indigene du XV“ siecle.
Les deux brides sont destinées à recevoir un manche de bois, qui, formant levier, facilitait là manipulation de la piéce sur
le rempart. Un crochet appliqué par une frette s'apposait à l'extérieur du mur qui ainsi absorbait le recul. Conques sur le
méme systéme, d'un calibre inférieur, mais toujours munies du crochet d'arrét (bien que plus en avant sur le canon) ces
piéces devenaient des armes individuelles appelées arquebuses (mutilation de l'allemand Hakenbüchse («tube à
crochet»); ce modèle est le précurseur du mousquet.
Le crochet d'arrét pouvait étre remplacé par un tourillon s'adaptant à une ouverture dans le support (muraille ou
bastingage de navire) communiquant une mobilité supérieure.
37
No 9 Volée d'une veuglaire.
XVe siècle, fabrication indigène, trouvée au château de Clervaux. La veuglaire est la première arme à feu se chargeant par
la culasse. La chambre et la volée sont deux pièces séparées. En service, une volée est accompagnée de plusieurs
chambres, se chargeant séparément, et permettant ainsi une cadence de tir accélérée. Les deux parts couchées dans un
seul berceau, étaient agencées entre elles au moyen de cales de bois.
No 10 Chambre de veuglaire.
Origine allemande, XV‘ siecle. Il s’agit de la culasse amovible devant contenir la charge de poudre de la pièce. Une anse
facilite son transport et sa manipulation.
No 11 Couleuvrine ou Serpentinelle en fer forge.
De confection indigène (XVI siècle) provenant du château de Vianden. En face du desordre de leurs parcs d’artillerie, les
souverains, François |, pour la France, et Charles Quint, pour l'Empire, éditérent des ordonnances afin de systématiser la
production future. Les catalogues ainsi établis font figurer la couleuvrine, dans l’hiérarchie des calibres, en dernière
place: le diamètre du projectile sera inférieur à 2 pouces. Vers la même époque on renonca aux crochets pour munir les
canons de tourillons se fixant dans le berceau de l’affût.
No 12 Fauconneau du type espagnol.
Milieu du XVI siècle. Bien que gravée du chiffre 1323, la pièce doit être de fabrication ultérieure.
Dans les ordonnances sur l'artillerie, le fauconneau, pour son calibre, se retrouve avec 2 pouces, immédiatement devant
la serpentinelle. Le modéle présent est assez courant pour les fortifications et y a été confirmé archéologiquement (une
piéce similaire a été dégagée lors des fouilles du Mt.-St.-Jean).
No 13 Buse («Büchse») en fonte.
XIV* siécle, de fabrication indigène provenant de la forteresse de Luxembourg.
L'áme est tronconique, semblant déjà accuser la forme ultérieure de la bombarde. En rase campagne les canons de ce
genre furent généralement calés dans la terre plane. La culasse de la piéce présente est forée en filet pour y adapter une
tige reliée a un bloc en bois fonctionnant comme affût.
No 14 Bombarde explosee du modéle bourguignon du XV^* siécle.
L'explosion était un accident fréquent pour ces piéces. Leur matériel, la fonte, y était prédisposé pour
— les défauts de coulée,
— |a «fatigue» par usage consécutif.
Le résultat de «l'accident» nous offre des facilités de compréhension par la comparaison des composantes.
— chambre plus longue, mais plus étroite que la volée,
— parois de la chambre plus épaisses (c'est là que se fait l'explosion).
Les débris en question ont été trouvés prés du Fort St.-Josse (aujourd'hui Place de Bruxelles).
38
LE PLAN-RELIEF
Le capitaine Weydert est l'auteur du plátre original du plan-relief, qui fut jugé d'un intérét recommandant sa
reproduction dans un matériel capable de supporter le poids du temps. Les Forges d'Eich (usines Metz) firent l'offre de
couler le plátre dans la fonte, projet, qui, exécuté dans un délai de 3 mois, aurait coüté 2 500 francs, y compris une
«couche de minium». L'intention fut de placer l'oeuvre sur le Bock («sur la proéminence vers Pfaffenthal» ajoutera M.
Arendt, architecte de l'Etat, dans son avis du 8 janvier 1891). M. Arendt fit valoir dans ce méme avis que ce montage en
fonte nécessiterait des peintures répétées qui finiraient par masquer tous les détails. Une protection élémentaire contre
les intempéries et le vandalisme devrait étre réalisée par un «dais à colonnes» clóturé par un solide quadrillage, le tout au
prix de 7 500 francs. Il proposa donc de couler le plan dans l'«airain, métal monumental et durable par excellence» (ce
qui coüterait 4 500 F). Selon lui il serait d'ailleurs plus urgent de verser pareille somme (12 000 F en tout) à la restauration
d'un cháteau féodal, mais au cas qu'on tiendrait absolument à l'exécution du proiet, il serait indiqué de la réaliser en
bronze et de l'exposer au «futur musée national».
Dix ans plus tard s'engagea la correspondance avec la «Galvanoplastische Kunstanstalt à Geislingen» (Württembergische
Metallfabrik). Entretemps le plâtre avait subi un premier transport, du Palais Grand-Ducal au second étage du
«Kórnermagazin» (magasin de grains) à son extrémité est.
Afin de pouvoir se prononcer sur un devis, la «Kunstanstalt» demande un échantillon (empreinte en plátre de 100 x 70
cm) tout en suggérant déjà d'exécuter l'oeuvre de 12 m? en 4 plaques de 3 m? chacune. En octobre 1901 la fonderie
accuse la réception de l'«empreinte» et propose 400 Marks par m? ce qui avec les frais de transport aboutirait à la somme
globale de 5 000 Marks. Probléme pour le Gouvernement: sur quel article du budget pourra-t-on comptabiliser pareil
chiffre? || y aurait peut-étre un moyen, si le travail ne dépassait pas 4 000 Marks (équivalent à 5 000 Francs). Cette
décision fut retenue comme base de discussion en concédant à la «Kunstanstalt» qu'elle «ne serait tenue à aucun délai»
et qu'en outre le client assumerait les frais de transport. On se déclare d'accord pour 4 150 Marks («franco Bahnhof
Luxembourg») tout en conseillant d'envoyer le plátre en wagon fermé sur un coussin de «laine de bois» et d'isoler les
piéces par le méme matériel. L'emballage en boite ne serait pas nécessaire, et, afin de réduire encore les frais, il suffirait
de déclarer 1 000 kg au lieu de 5 000 kg.
Cette réponse est acceptée; entretemps M. Zimmer, stucateur à Hollerich, avait réparé le plátre-Weydert (parce que de
«qualité inférieure»).
Le 19 janvier la Kunstanstalt annonce que le plátre est arrivé à destination avec quelques défauts («Defekte») qu'ils
peuvent réparer sans difficultés et qu'en outre les travaux ont commencé, mais qu'on ne livrerait pas les parois latérales.
Une année plus tard M. Funck, architecte de l'Etat, s'étant déplacé à Geislingen, fait savoir que «l'endommagement du
plátre a nécessité la confection d'un second original que l'on a recoupé à arétes vives», ajoutant que le travail pourra étre
livré vers mai-juin (1903).
La couleur à donner au relief devint l'objet de nouveaux débats, à la suite desquels on se décida pour le rouge-cuivre
(rótlich-brauner Kupferton). Une plaque à inscription («Inschrifttafel») à suppléer reviendrait à 90 Marks.
Le 20 mai, Geislingen transmet que le départ par chemin de fer a eu lieu; à Luxembourg les autorités proposent que le
plan-relief serait placé «provisoirement» dans un des magasins de la Hoehl au Pfaffenthal.
L'ordonnance de payement de la Chambre des comptes nous apprend que la moitié du prix a dü étre assumée par les
Travaux publics (à savoir 2 650 F).
Explication du plan-relief avec références géographiques et historiques: voir annexe
39
Salle 110 — Empl. A (Panneau)
Une composition de brevets du milieu du XIX* siécle (complétant et continuant la vitrine de la salle 107 et les 3 premiers
panneaux de la salle 108). Nous y trouvons d'une part des améliorations et simplifications de la percussion à piston, et,
d'autre part, des ébauches de chargement par la culasse.
No 81 Fusil double à piston à charges superposées (permettant 4 coups).
Les 2 charges sont logées l'une sur l'autre dans chacun des canons, les chiens sont verrouillés l'un par rapport à l'autre, et
soumis à un sélecteur, qui déclenche toujours le plus rapproché de la bouche par la première détente sur la gâchette. Les
deux charges de poudre superposées sont suffisamment isolées entre elles par la balle et la bourre pour empêcher un
accident par explosion consécutive en chaîne.
Fabrication /.B. Ansiaux et Dewalle à Liège.
Mecanisme de la platine «Ansiaux»
B
^
Détente à sélecteur
40
No 82 Fusil à percussion Heurteloup à amorçage automatique, par amorces sur bande dans un
magasin.
Le mécanisme de mise à feu se trouve entiérement sous la culasse offrant ainsi une ligne de mire sans encombrement.
L’armement du chien fait avancer la bande à amorce vers le piston et économise par là le parfois délicat travail
d'armement de la cheminée.
«Heurteloup»: magasin à amorces ouvert
«Heurteloup»: mecanisme vu de cöte, noter la roue dentee pour la bande ä amorces
41
No 85 Fusil ä piston ä chien latéral de fabrication liégeoise.
Le chien se prolonge en ressort à lame; son armement tend ce ressort qui s'abat dans sa position initiale en entrainant le
chien pour son mouvement de percussion.
No 87 Fusil à piston à mise à feu simplifiée.
Le chien se situe au bout d'un ressort à lame. Pour armer le piston, ce chien s'écarte vers la droite. L'action de la gáchette
(annulaire) sur la première partie de son mouvement, soulève la lame, et, le mouvement continuant, la relâche en la
faisant se rabattre ensemble avec le chien. Cette canardière est de fabrication liégeoise.
Nos 83 et 84 Carabines Flobert.
Le systéme Flobert de chargement par la culasse (à cartouches métalliques de calibre réduit) est reconnaissable au chien
volumineux qui par sa masse propre suffit à l'obturation et à la neutralisation des effets néfastes du recul. Le No 84 est
une variante de ce principe: le canon pivote latéralement pour ouvrir la culasse pour l'extraction et l'alimentation.
Operation du «Flobert»
47
Le «Warnant», variante du Flobert
43
No 86 Fusil double Brevet Pauly.
Ce brevet obtenu en 1812 par l'inventeur suisse J.J. Pauly (résidant à Paris) apporte un tournant décisif à l'histoire de
l'armurerie.
1) II propose une cartouche métallique compacte.
2) Il offre un chargement par la culasse qui, quoique compliqué, n'aura pas moins un avenir garanti.
Le levier, sur le col de la crosse, souléve le bloc obturateur et arme en méme temps les chiens intérieurs. En revenant dans
son emplacement initial la culasse se verrouille.
Fabrication francaise signée Robert à Paris 1831.
En complément, ce panneau offre trois belles épées d'apparat. Les Nos 88 et 89 sont de
fabrication belge. Le No 90, de confection allemande, chante dans un médaillon les louanges
des armes et de leur producteur («Ruhm den Waffen, Ehre dem Meister»).
«Pauly»: culasse ouverte
44
Salle 110 — Empl. B (vitr.)
Les deux vitrines offrent un échantillonnage de revolvers. Ce motif constitue donc la suite logique de la vitrine F. Rendue
populaire par les succés de Samuel Colt, cette arme à poing à répétition se vit imitée en Amérique comme en Europe. Les
réglementations internationales sur les brevets, imposent aux techniciens une activité inventrice d'une fertilité jamais
vécue jusque-là. Les fabricants d'armes de poing, s'ils veulent rester concurrentiels, se voient devant l'alternative de
payer les droits du brevet, ou de le contourner par une innovation. Ces conditions font apparaitre sur le marché des
imitations serviles, mais aussi la matérialisation d'idées parfois saugrenues conques avec le seul but d'économiser les
droits. De telles conceptions pouvaient aller jusqu'à faire oublier l'essence méme de ce qui fait le revolver: le barillet.
Nos 1, 2, et 3: 3 versions du revolver allemand («Reichs-Revolver»), les deux premiers
fabriqués à Suhl, le dernier par Dreyse a Sömmerda.
L'opération de mise à feu se fait en deux mouvements distincts: l'armement du chien et la pression de la détente (tout
comme pour les classiques du genre, les produits Co/t jusqu'au modéle 73).
Mw
Les six chambres du barillet sont chargées aprés l'ouverture du portillon à la droite de l'arme.
Nos 4, 5 et 6 Revolvers d’ordonnance francais, par ordre M' 92, 74 et 73. Le premier du
calibre 8 mm est communément appelé Lebel; les deux autres sont connus, d’après le nom de
leur concepteur, comme Chamelot-Delvigne.
Le mécanisme est classique pour le revolver et comparable à celui des modèles précédents. Il s’en distingue par:
1) le «double effet» de la gâchette: la première partie du mouvement de détente arme le chien, la deuxième le relâche
pour la mise à feu.
2) une broche d'extraction destinée à repousser les douilles vides du barillet.
3) une manipulation beaucoup plus aisée par la douceur des mouvements de la mécanique.
Les trois armes ont été fabriquées à St.-Etienne, le calibre des deux derniéres est de 11 mm.
No 7 Revolver a «double effet» brevet «Spirlet» (Liege).
La conception normale du revolver basculant, serait de voir le canon se plier vers le bas (Smith and Wesson-Webley).
Cette mécanique se trouvant protégée par brevet, force fut à l'inventeur belge d'inverser l'action en pliant le canon (avec
le barillet) vers le haut.
No 8 Revolver «Galand» (liegeois).
Le pontet mobile communique avec un systéme de leviers qui, actionné, fait coulisser en avant le groupe canon-barillet.
L'anneau-extracteur s'arréte alors que le barillet continue à glisser, retenant les douilles qui sont ainsi extraites. Un verrou
bloque la mécanique d'extraction, pour empécher son actionnement inopportun par le recul du tir.
45
«Chamelot-Delvigne»:
chien tendu apres «premier effet»
«Chamelot-Delvigne»:
portillon ouvert
pour l’alimentation du barillet
46
Salle 110 — Empl. B (vitr.)
No 9 Revolver Nagant.
Actionnement de tous points de vue classique pour le revolver, sauf pour le dispositif de süreté: Un levier-ressort peut
s'engager dans l'une des chambres du barillet qui, bloqué de cette facon, empéche tous les autres mouvements du
mécanisme de s'accomplir.
No 10 Revolver russe (système Nagant «à barillet avançant» (brevet 1894).
L'armement du chien (par action isolée ou mouvement de la détente) fait coulisser en avant le barillet.
La chambre, alignée avec le canon, enveloppe l'ouverture de celui-ci: La cartouche (à balle noyée dans la douille)
compléte l'étanchéité de cet ensemble, réalisant ainsi un minimum de «perdition de gaz». Le revolver, trés populaire en
Russie, fut produit en Union Soviétique jusque dans les années 40.
No 11 Revolver Enfield (Mod. 1881 MK 2)
Ce revolver est le précurseur de la gamme classique des Webley et Enfield britanniques. Le canon pliant annonce déjà les
caractéristiques des modèles ultérieurs (groupe canon-barillet basculant avec éjecteur automatique).
No 12 Revolver allemand WDW.
Se distingue du modele classique (allemand) du fait que la détente est à double effet.
No 13 Revolver «Harrington and Richardson» à double effet.
Le mécanisme du groupe barillet-canon pliant est inspiré par les deux classiques du genre: Enfield et Smith and Wesson.
Calibre. 44, usuel pour les Etats-Unis.
«Nagant»: portillon basculé de cóté
«Nagant»: cran de süreté engagé
47
Nos 14 et 15 Deux versions du revolver anglais Webley équipant l'armée britannique depuis le
début du siécle.
Un levier (à la gauche du chien) commande le verrou de bascule du groupe canon-barillet. L'extracteur sort du tambour
en entraînant les douilles (première partie de l’action pliante), revient à la suite dans sa position initiale facilitant ainsi le
chargement. L'une des caractéristiques de ces armes est le canon hexagonal. Le No 15 dit «Albion» se différencie par son
calibre réduit (.380 contre .450 du MV) et son chien sans éperon d'armement (excluant par là la possibilité de tir par
«effet simple»).
No 16 Revolver italien Glisenti à gâchette pliable (sans protection par pontet).
No 17 Revolver liégeois réunissant toutes les caractéristiques de l'arme à barillet, dans une
simplicité fonctionnelle exemplaire.
«Webley»: Chien arme
verrou-pontet engage
48
«Webley»: deux phases de l'éjection
Revolver Colt: les mouvements du barillet sont similaires ä ceux des «Smith & Wesson»
49
Salle 110 — Empl. C (vitr.)
Nos 18, 19 et 20 Revolvers «Smith & Wesson» Mod. 1899, 1917 (cal. .45) et 1917 (cal. .38).
Caractéristique commune: le barillet pivote sur la gauche pour sortir du cadre-boitier. Une broche actionne l'éjecteur qui
revient à son emplacement par l'effet d'un ressort à boudin dans l'axe du barillet.
No 21 Revolver liégeois du type «Smith & Wesson»:
Les mécanismes sont des applications des caractéristiques du Mod. 1869 de «Smith & Wesson»: le groupe barillet-canon
bascule autour d'une charniére bien visible devant le pontet.
No 22 Revolver «Harrington & Richardson».
Le mécanisme suit de prés celui du No 21, s'en distingue du fait que l'éperon du chien manque. Le revolver ne permet
que le tir par «effet double» de la détente.
No 23 Revolver «Smith & Wesson».
On notera surtout la ressemblance avec le No 21 auquel il a servi de patron. (Ce genre d’armes de poing n’est pas rare
pour notre pays: les polices de certaines communes en étaient équipées avant la deuxiéme guerre mondiale).
Nos 24 à 29 Pistolets de poche civils.
ud
Caractéristique commune: gáchette pliante escamotable ou noyée. Les Nos 24, 25, 28 et 29 sont de fabrication liégeoise.
Noter que les Nos 24 et 28 sont «hammerless», c.-à-d. à chien invisible parce que, soit noyé, soit inclus dans le boitier à
mécanisme.
Le No 26 est une copie anglaise d’un modèle Colt (fabriquée par Reilly de Londres).
Le No 27 (noter la ressemblance avec le No 25) est du méme type que le plus répandu des modèles liégeois, le «Lincoln».
Il convient de noter à cet endroit que la ville de Liège eut sur la fin du dernier siècle un nombre appréciable d’ateliers,
offrant chacun sa spécialité de revolver de poche, contribuant ainsi à la réputation de ce grand centre d’armurerie.
Nos 30 et 34 Deux versions de revolvers «Bull-Dog» (copiées sur des originaux anglais) de
calibre .44.
Le No 30 est conçu sur le mécanisme Webley à canon basculant et anneau-éjecteur bien visible. Le No 34 fait pivoter
son barillet du côté droit de l’arme.
No 31 Revolver Devisme (Paris).
L'ensemble canon-barillet bascule autour d'une charniére (en arriére du tambour) entrainant dans son mouvement une
partie du cadre. Le chien, partiellement noyé dans la crosse, est un autre aspect typique de cette arme.
No 32 Revolver civil allemand (fabriqué par la firme Karl Pfistor de Zella-Mellis prés de Suhl en
Thuringe).
L'Allemagne ne connait pas, dés le début du 20* siécle, le méme engouement pour le revolver que d'autres pays
(Belgique, France, USA). La production en est donc moins abondante et moins diversifiée. Le petit nombre de modèles
fabriqués trahissent généralement le souci de la simplicité qui marque aussi l’arme présente. Les ensembles mécaniques
n’ont aucune originalité mais suivent les classiques du genre.
_
50
No 33 Revolver Lepage-Moutier (Paris).
La particularité de ce brevet réside dans le pivotement latéral du groupe barillet-canon.
No 35 Pistolet a répétition Bar.
Un magasin rectangulaire, évidé pour recevoir quatre cartouches, s'aligne pour deux de ses chambres avec les deux
canons superposés. La mise à feu successive des deux chambres est réglée par un sélecteur interne. Aprés avoir fait partir
les deux premiers coups, le tireur fait pivoter le magasin de 180° pour aligner les deux chambres restantes. (Le cran
d'arrêt, qui avait dégagé le chargeur, le fixera de nouveau dans l'alignement). Le magasin doit être retiré du boîtier pour
le rechargement.
L’invention Bär établit un lien entre le revolver et le pistolet à répétition (ou automatique). Elle contient les traits de l'un
(magasin à chambres révolvant) comme de l'autre (chargeur-boitier rectangulaire).
No 36 Pistolet ä repetition Jarre
Dix canons sont alignés en table devant le mécanisme de mise à feu. Alors que pour le revolver, l'armement du chien fait
tourner le barillet pour aligner une nouvelle chambre entre le percuteur et le canon, il entraine ici la table dans un
mouvement rectiligne, pour présenter le prochain canon à la percussion. En fin de course la table de canons pivote d'un
quart de cercle pour permettre le réapprovisionnement (en cartouches à broche systéme Le Faucheux).
Certains éléments de ce systéme curieux (appelé «Harmonica» pour sa ressemblance avec l'instrument de musique
populaire) se retrouveront un jour dans le mécanisme d'approvisionnement des mitrailleuses, alimentées par bande-
chargeur latérale.
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«Jarre»: la «table-canons» est retirée et retournée pour former un méme plan avec le boitier et la crosse
51
Salle 110 — Empl. D (Panneau) COUTEAUX DE VÉNERIE
Le couteau de vénerie (ou de chasse) est une arme blanche évoluant de modéles remontant jusqu'à l'antiquité (comme le
Sax des anciens Germains). Sa fonction est expliquée par le terme utilisé par les Allemands pour le désigner: «Hirsch-
Fänger». || est employé pour «attraper le cerf». Le verbe «fangen» (attraper) signifie porter un coup d'estoc à l'animal,
pour le tuer. Depuis le Moyen Age, la chasse à tous les genres de gros gibier se pratiquait plus souvent par des armes
blanches et d'hast (comme l'épieu) que par la fléche ou la balle. De toutes ces pratiques allait survivre jusqu'à notre
siécle celle qui consiste à courir le cerf. Cette «chasse à courre», c'est suivre la meute sur la piste du gibier jusqu'à
l'épuisement de celui-ci. Le cerf «aux abois» (arrété par la meute), devait étre terrassé à l'arme blanche par le chasseur. A
cet effet il devait immobiliser la téte de l'animal (le plus souvent en plaquant ses défenses, d'un cóté, contre le sol) et lui
porter droit au coeur, par la gorge, le coup meurtrier.
Attribut du chasseur «noble» par excellence, le couteau de vénerie est resté jusqu'à nos jours le signe distinctif du
chasseur à cheval et se retrouve dans l'uniforme des «équipages» et des «sonneurs» actuels. Dans les pays germaniques il
symbolisa jusqu’au début du siècle la fonction spécifique du garde-chasse, à qui, en tant que spécialiste dans la matière,
incombait la tâche de dépecer le gibier, (travail exécuté lui-aussi à l’aide du «couteau»). Il survit donc ici dans
l'équipement officiel du garde forestier.
Parfois on retrouve le «couteau de vénerie» sur les soldats de certaines unités (comme les fusiliers ou les chasseurs).
Le No 47 rappelle ce fait par sa gravure: « Vivat Pandur (le «Pandur» est un soldat d’une unité magyaro-croate du XVII:
siècle).
La carrière militaire du «couteau» se développa surtout depuis le milieu du siècle passé. Les dimensions du «couteau» se
prétaient parfaitement pour une arme blanche pouvant servir à la fois comme sabre et comme baionnette. Il n'est donc
pas faux de conclure qu'une grande partie des baionnettes-épées ou -sabres sont ses descendants.
Un autre trait marque le «couteau de vénerie»: arme d'aristocrate, il est aussi arme d'apparat et se distingue souvent par
un souci tout particulier de l'esthétique à la mode. Ainsi on distingue facilement sur le No 41 la présence du baroque
alors que les Nos 43 et 44 trahissent le rococo.
Caracteristiques du «couteau de venerie»
Lame de 30 à 50 cm, généralement droite (à lame courbe, l’arme est appelée Plaute en
Allemagne: Nos 37, 39, 44 et 45).
Fusée à pommeau révélant parfois son origine de coutelas (N° 48) pouvant aussi être travaillé en
motif cynégétique (tête d’aigle des Nos 37 et 39).
2 quillons le plus souvent figuratifs (sabots de cerf 37, 39, têtes de chiens 42, dragon 44).
1 coquille rabattue sur la lame (Nos 38 et 43) portant souvent des motifs cynégétiques (trophée,
massacre etc.).
Les deux derniers éléments peuvent être plus ou moins développés ou même s’évanouir complètement. Ainsi le No 40
est dépourvu de coquille, le No 47 (couteau de «Pandur») est sans quillons. Le modèle 42 est particulièrement intéressant
pour sa lame à contretranchant et la coquille se confondant avec les quillons. La lame gravée peut aussi porter des versets
exaltant l’art cynégétique, ainsi le No 46 chante:
«Ein Jäger unverdrossen
hat manches Wild genossen».
52
Salle 110 — Empl. E (Panneau)
Le panneau se compose d’une vingtaine de variantes d’armes de poing, fonctionnant sur la
percussion à piston, témoignant ainsi de la diversité de la production civile et militaire vers le
milieu du XIX* siécle. La sélection a été dictée par des critéres esthétiques autant que techniques.
Nos 48 et 49 Paire de pistolets de duel signés J.B. Rongé Fils à Liège.
Les canons sont polis et bleuis à la perfection, le bois cannelé et sculpté, les platines gravées. Les armes offrent une
balance étonnante pour le pointage. Le crochet terminant le pontet sert de reposoir pour le médium.
No 50 Pistolet à canons doubles en table.
Les canons sont d'un beau damas en relief; les platines et chiens gravés en arabesque, la crosse sculptée en motif
géométrique.
No 51 Pistolet tromblon à platine convertie.
Le canon en bronze s'ouvre en s'élargissant en une bouche ovale afin de garantir apparemment une dispersion optimale
à la charge de plomb haché.
No 52 Pistolet à platine convertie. Les garnitures sont dorées et gravées.
No53 Pistolet incrusté d'or sur son bois et ses parties métalliques. Il porte la signature Uchner à
Dessau.
CO
No 54 Pistolet ä canon octogonal dans le «nouveau style francais».
Au début du XIX* siécle les grands armuriers de Versailles construisirent suivant un patron dont la piéce ici est une
exécution en plus sobre: la crosse guillochée forme pratiquement un angle droit avec le fût. Le poinçon révèle qu'il s'agit
d'une arme liégeoise.
No 55 Pistolet ä canons superposés.
Les montures sont gravées d'arabesques; les deux canons sont damasquinés alternativement en ruban et en rose.
Nos 56 et 59 Pistolets de poche ä canon devissable (de fabrication anglaise).
La détente escamotable s'intégre dans le boitier à mécanisme et n'apparait que par l'armement du chien.
Nos 57 et 58 Pistolets à canons doubles de fabrication liégeoise;
le No 58 à canons superposés termine sa crosse en réceptacle pour amorces. Un sélecteur permet la mise à feu de
chaque canon séparément.
Nos 62 et 63 Paire de pistolets miniatures à canons rayés dévissables (pour le chargement) et
détentes escamotables.
Nos 64 et 65 Pistolets à canons rayés.
Les rayures trés fines (dites à cheveux) devaient assurer une meilleure étanchéité aux gaz propulseurs. Les deux armes
sont de confection liégeoise, le No 64 est signé G. Berleur.
53
No 66 Pistolet à baïonnette lançante de fabrication liégeoise.
La baionnette repliée est retenue par le pontet mobile, qui, en coulissant en arriére, la fait sauter en position.
Nos 67, 68 et 69 3 pistolets de poche à canons dévissables et mécanique contenue dans un
boitier; le chien du No 69 est légérement excentrique pour permettre le pointage.
No 70 Pistolet à piston à feu central (systéme Rissack).
La cheminée à amorces est munie d'une couronne dévissable. Le pommeau contient un réceptacle pour amorces.
No 71 Lourd pistolet double liégeois avec platines en arriére à l'anglaise.
Nos 60 et 61 Paire d'épées de duel.
54
Salle 110 — Empl. F (vitr.)
Autour de l'écrin aux pistolets de duel (avec ses accessoires) est disposé un choix d'armes de poing datant du milieu du
siécle passé. Certaines sont encore montées sur la percussion à piston, mais, (sauf pour les armes dans l'écrin) elles ne
suivent pas la conception classique de cette mise à feu (chien percutant de haut vers le bas). Par ailleurs nous découvrons
quelques inventions nouvelles d'ignition et de chargement.
Nos 21, 26 et 27 Pistolets à piston central.
Pour les trois armes, le piston destiné à recevoir l'amorce se trouve dans le prolongement de l'áme du canon. L'action du
chien se développe donc comme pour une arme à percussion centrale, c.-à-d. en arc de cercle ascendant (et non plus
descendant.
No 21 Brevet Rissac:
La culasse se déplace en arriére sur un filet de vis. Le chien ne touche pas la cheminée d'amorce; c'est une aiguille reliée
au chien qui transmet la percussion.
Brevet «Rissac»: culasse ouverte
55
Pistolet à percussion à verrou additionnel
No 26 La cheminée est noyée à l'intérieur de la culasse.
Le chien porte un ressort additionnel de verrouillage.
No 27 Le canon de ce pistolet (de fabrication belge) est pliant pour rendre la cheminée
accessible pour l'armement.
Nos 24, 25, 28, 29 et 30 Pistolets ä percussion centrale.
La percussion centrale sur cartouche compacte constitue le degré de développement consécutif aux systémes décrits plus
haut. Elle entraine fatalement le chargement par l'arriére qui est rendu possible aprés un mouvement, détachant le canon
de la culasse. Ce mouvement est le plus souvent pliant ou basculant (comme pour tous les Nos mentionnés) mais peut
aussi être pivotant. Les trois premiers pistolets sont de fabrication belge (le No 25 breveté Beringen; les deux autres, de
fabrication allemande, sont des armes de précision pour tir de compétition.
No 22 Pistolets à percussion annulaire (systéme Flobert).
Le chien massif forme culasse et suffit par son inertie ä obturer efficacement la chambre.
No 23 Pistolet Gaubert a percussion latérale et canon basculant.
56
No 20 Pistolet «Collette» à répétition. Les balles de forme ogivale sont forées à leur base; la
cavité résultante contient la poudre propulsive et l’amorce. Le magasin tubulaire monté sur le
canon se charge de ces projectiles pour alimenter la chambre; le canon de l'arme doit pointer
vers le haut, faisant glisser les balles par leur poids propre.
L'armement du chien souléve le bloc de culasse sur la hauteur du magasin, oü il recoit un
projectile, qu'il aligne (en descendant de nouveau) avec le canon.
Paire de pistolets de duel signés «Lassence et Rongé» à Liége (firme réputée pour la fabrication
d'armes blanches).
Les canons octogonaux se distinguent par leur joli damas rubane. Le coffret contient tous les
accessoires nécessaires au tir et à l'entretien. De gauche à droite:
maillet en bois
baguettes
(en bois et en metal)
cuillére de plomb
manche à cuillére
boite à amorces
poire à poudre
moule à balle (à 2 cavités)
mesure à poudre réglable
Clef à piston et tournevis
brosse, tire-bourre, grattoir
(à visser sur la baguette).
57
«Colette»: 3 mouvements d’armement
et d’approvisionnement
58
Salle 110 — Empl. G (vitr.)
La vitrine retrace l'histoire du revolver de ses débuts au XIX siècle jusqu'à ses premiers achévements (fin XIX* siécle,
début XX* siécle). L'idée de tir répété, par l'usage du principe révolvant, fut l’une des toutes premières venues aux
chercheurs, à la quête de moyens appropriés pour accélérer la cadence du feu. Depuis de XVI siécle on nota l'apparition
sporadique d'armes basées sur le mouvement rotatif. Plusieurs canons étaient soudés ensemble en cercle ou méme des
chambres isolées (forées dans un barillet), s'alignaient séparément (et manuellement) avec un canon unique. Tant que
l'ignition reposait sur la flamme ouverte de la poudre d'amorce, présentée dans le bassinet, le maniement de telles armes
révolvantes constituait un danger évident pour le tireur téméraire (al lumage accidentel de plusieurs charges à la fois). Le
perfectionnement de l'invention restait donc strictement soumis à la découverte d'un systéme d'amorcage, capable
d'apporter une étanchéité suffisante des différentes charges propulsives entre elles. Cette condition allait étre remplie
avec une satisfaction relative par l'amorce chimique: la cheminée du piston se coiffe plus ou moins hermétiquement
avec l'amorce en forme de calotte tronconique. Le fulminate de mercure, explosant, dirige donc sa flamme en sens
unique, en direction de la chambre. Cette disposition n'élimine pas systématiquement l'accident, mais en réduit
considérablement les chances, et, par l'aménagement de parois isolantes entre les pistons, l'exclut pratiquement. Un tel
arrangement se découvre fort bien sur le pistolet à canons tournants («poivriére» — parce que rappelant le mouvement
rotatif de cet ustensile), mais aussi sur les deux revolvers à piston 12 et 13.
Un nouveau pas fut à franchir pour aboutir au revolver proprement dit. Il suffisait pour cela d'imaginer une coupure entre
la chambre (mobile) et le canon (rigide). Ce tour de main (oublié depuis le XVII* siécle) fut redécouvert au début du XIX:
siécle en Amérique du Nord, mais ne semblait pas étre promis à un grand avenir, si un certain Samuel Colt ne s'était
occupé de sa promotion. Son nom n'est donc pas tellement lié à l'originalité de brevets, mais beaucoup plus à la
popularisation d'un genre d'arme, qui, aprés avoir conquis l'Ouest, les Etats-Unis entiers, partit à la conquéte du reste du
monde, pour concurrencier jusqu'aujourd'hui des inventions beaucoup plus récentes et plus raffinées. Ce succès
s'explique par la simplicité et la solidité d'un mécanisme capable de résister aux plus rudes exigences d'un service pas
toujours confortable: certains modèles centenaires n’ont rien perdu de leur popularité à l’heure actuelle.
L'évolution décrite se retrouve illustrée dans la vitrine qu'on devra alors lire de gauche à droite (de 15 à 1). Les armes
seront décrites dans l'ordre de leur apparition chronologique en tant qu'étapes de l'histoire du revolver.
Nos 15 à 19 Pistolets ä canons tournants (« Poivriéres»).
No 15 Poivriére «Allen and Thurber», dite «Forty-Niner» à cause de sa popularité auprés des
chercheurs d'or du premier «Rush» californien en 1849. Cette arme fut lancée en versions
multiples (de 4 à 18 canons) et se distingua par une imprécision supréme. L'action de la détente
est à double effet: un premier temps lève le chien (sans éperon d'armement) et fait tourner le
barillet de 72 degrés; le deuxième temps fait s'abattre le chien sur une pastille de fulminate de
mercure. Le barillet est à 5 forages, formant autant de canons sans aucune possibilité de
pointage.
La pièce exposée a été produite en Angleterre sur le brevet Allen (de 1846).
59
No 16 «Poivriére» de Mariette. Cet inventeur de Cheratte (banlieue Nord de Liege) deplaca le
chien (toujours sans éperon) en-dessous de l'arme devant la gáchette annulaire. Afin de faciliter
la pose des amorces, le boitier à mécanisme est creusé concavement sur son côté droit. Les
«Mariette» furent aussi offertes en diverses versions: le modèle présenté est à 4 canons; l’action
est dans son ensemble comparable à celle du «A//en».
Nos 17 et 19 «Poivrières» à percussion à broche (système Lefaucheux). Les barillets sont à 6
forages; un portillon latéral s'ouvre pour l'alimentation du barillet. Les gáchettes sont pliables. Le
No 17 de fabrication belge (cal. 6, 35) est à chien sans éperon et ne tire qu'à «double effet». Le
No 19, produit allemand, de calibre 9 mm, permet aussi le tir à «effet simple». Les poignées
contiennent une baguette d'extraction.
No 18 Revolver-Apache (Brevet Do/ne Belgique) se composant d'une poivriére, d'un poignard
à lame ondulée et d'un coup de poing américain. Les deux derniers éléments sont repliables
pour former un groupe compact s'adaptant à la main, à la facon d'un coup de poing.
Cette arme combinée s'est vu affubler du nom «Apache» à cause de la faveur qu'elle a connue à Paris auprés des
habitués de la «Java», dans le quartier de la Bastille. L'accumulation de tant d'éléments disparats contribue plus à la
curiosité qu'à l'efficacité de l'objet.
La «Poivriére» à six chambres de calibre 6,35 s'alimente de cartouches à broche (système Lefaucheux) par extraction du
barillet; la détente est repliable, le chien sans éperon ne permet que le tir à «double effet».
)
A
x
X
i
«Jarre» complétement escamoté pour servir de «coup de poing»
60
Nos 12 et 13 Revolvers ä percussion de calibre .44 (10,5 mm).
Il s’agit de deux spécimens montrant l'aboutissement d'une trentaine d'années d'améliorations continues. Les deux
armes (aux détails près) présentent les caractéristiques typiques du revolver vers le milieu du siècle passé.
1) Action à «effet simple»: la mise à feu nécessite l’armement préliminaire, par action séparée sur le chien; ce
mouvement (en retrait) se communique au barillet (par l'action montante d'un cran, dans un anneau denté à l'arriére du
barillet). L'arrét du chien (dans sa position «armé») appelle le blocage du barillet par l'engagement d'un tenon sur ressort,
dans l’une des six concavités aménagées sur sa circonférence. Les emplacements sont calculés de façon à aligner chaque
chambre, à tour de rôle, avec le canon.
2) Mise à feu: la pression sur la gáchette dégage le chien du cliquet d'armement; un ressort dans la crosse lui
communique son action vers sa position de repos, le faisant s'abattre (avec une force allant jusqu'à 5 kg) sur le piston
coiffé de l'amorce.
3) Chargement: les cartouches (poudre-balles) ou les éléments séparés sont introduits par l'avant dans les forages du
barillet. Le diamétre des balles étant légérement supérieur au calibre des chambres, il est nécessaire de forcer les
projectiles dans leur logement. Ceci se réalise au moyen du levier à charniére aménagé sous le canon (et retenu par un
crochet dans sa position repos). Pour faciliter cette opération, le chien s'engage dans un cran (dit de sûreté), qui en plus
dégage complétement le barillet, le libérant pour une course sans obstacle. Une échancrure pratiquée sur la droite de la
culasse massive facilite l'accés des pistons pour la pose des amorces.
No 12 Revolver Starr, à cadre fermé et portillon de culasse (pour l'accés aux pistons).
No 13 Colt new model army. Le dernier et le plus achevé de la série des revolvers à piston de l'inventeur américain.
Sorti en 1860 il constitua l'arme de poing favorite des troupes nordistes à la guerre de Sécession. Son mécanisme simple
et sa parfaite balance lui valurent une réputation mondiale, entrainant sa fabrication sous licence dans plusieurs pays
d'Europe. La firme Centaure de Liége le produisit jusqu'en 1975. Le spécimen exposé est de fabrication anglaise. Le
«Colt» présente sur le «Starr» le désavantage d'avoir son cadre ouvert (au-dessus du barillet). Calibre: tous les deux .44
(10,5 mm).
Revolver ä percussion: alimentation en poudre
61
Pose de la balle
Cylindre libere
(vue sur les pistons, amorces et balles)
Noter l’anneau dente servant ä traduire
le mouvement rotatií
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No 14 Imitation européenne de l'une des plus fameuses armes de poing de l'histoire: Le Colt
M. 1873 S.A.A. (Single Action Army).
Adopté par l'armée américaine, le revolver vit son premier service dans les guerres contre les Indiens. Son maniement
simple et sür, sa construction solide à toute épreuve en firent l'arme préférée de l'Ouest ou elle fut affublée d'une foule de
sobriquets, comme Peace-Maker («Faiseur de paix» — d'ailleurs son nom de commercialisation), Equalizer («Egalisateur»)
etc. L'éjection des douilles vides se fait au moyen d'une broche coulissante sur la droite du canon. Le barillet se charge
par un portillon, également sur la droite (dans la culasse). L'action de mise à feu est classiquement (comme pour tous les
Colts antérieurs) à simple effet. Primitivement du calibre, 44 l'arme a été depuis fabriquée dans tous les calibres courants
pour revolvers. Une bonne douzaine de firmes, à travers le monde, continuent à produire des imitations sous les noms les
plus divers. L'arme exposée, marquée Hunter Frontier, est du calibre «.357 Magnum» (9 mm surpuissant). Les cartouches
«Magnum» sont remplies d'une poudre à combustion ralentie, ce qui permet de quintupler le poids absolu de la charge
et de multiplier par là les effets de vitesse, de pénétration et d'arrét.
Nos 11 a 4 Série de revolvers «Lefaucheux».
Le Faucheux est l'inventeur d’une cartouche compacte englobant en une seule unité les 3 éléments requis pour le tir:
balle, poudre, amorce. Cette dernière, à l’intérieur de la douille, communique avec l'extérieur par une tige dépassant le
culot de quelques millimètres.
C'est sur cette tige, appelée encore «broche» (d'oü «percussion à broche»), que s'abat le chien et la projette contre le
mélange détonant pour le faire exploser. La broche, afin de pouvoir recevoir le coup du chien, doit toujours se retrouver
pointant vers le haut. Cette condition limite l'usage de la cartouche à des armes à canons en table ou à barillet, ce qui
explique justement l'abondance de ces deux genres d'armes, jadis sur le marché, aujourd'hui dans les musées.
No 11 Revolver militaire anglais.
Nos 9, 8 et 7 Revolvers de fabrication belge (calibre 9 mm).
Nos 10, 4 et 5 Revolvers belges (de calibre inférieur 8-6 mm), à détente pliable.
No 6 Revolver allemand avec barillet pour 12 cartouches à broche signé «Sachsenróder».
Toutes les armes mentionnées sont alimentées par un portillon à la culasse, les douilles, éjectées par une tige latérale.
No 3 Revolver à piston à double effet.
Se charge suivant la description détaillée du No 13. La mise à feu s'opére par une pression continue sur la gáchette (sans
nécessiter l'armement préliminaire du chien). Fabrication américaine, barillet à 5 balles du calibre .44 (10,5 mm).
No 2 Revolver a percussion annulaire.
Les cartouches à percussion annulaire apparurent (surtout le modèle lancé par l'inventeur parisien F/lobert) au milieu du
siècle pour concurrencier le système Lefaucheux. La cartouche, unissant toujours les trois éléments déjà évoqués, est
évasée dans son culot, formant ainsi un bord rempli du mélange détonant. Ce bord plié doitcéder sous l'impact du chien
et ne suffit donc pas aux exigences de solidité et de résistance requises par des charges propulsives élevées. Ces
considérations marquèrent les limites de l’emploi de ces cartouches: elles survivent aujourd’hui dans les «bosquettes» et
le calibre «.22 long rifle» (5,6 mm). Le pistolet exposé du calibre 9 mm est signé Rissak, le nom d'un des nombreux
inventeurs liégeois, de l'époque de prolifération de cette espéce d'armes. La manipulation répond en tout au schéma
classique du genre.
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Revolver «LeFaucheux»:
approvisionnement du barillet
Revolver «LeFaucheux»:
chien tendu
devant une chambre armee
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No 1 Revolver militaire anglais «Enfield» Albion.
L’exemplaire illustre un nouvel aboutissement d’un développement séculaire. Conçue uniquement pour l’action «à
double effet» par absence d’éperon au chien, l’arme répond à des exigences spécifiques adressées aux constructeurs:
destinée au combat rapproché (de rue ou de tranchée) elle devait empêcher le soldat de perdre du temps à armer le
chien, ceci d'autant plus que le chien tendu, plus aisément rabattable, offre un surcroît d'insécurité dans le maniement.
Cal .380 (9 mm), fabrication Enfield (arsenal de la banlieue Nord de Londres).
Types de cartouches ä broche
Types de cartouches primitives; à droite: une «bosquette»
à charge et calibre réduits (percussion annulaire)
65
Salle 110 — Empl. H (Panneau)
Ce tableau offre divers échantillons du talent de l'arquebusier-artiste vers le milieu du XIX" siécle (sauf pour le No 79 qui
est du tournant des siécles). La décoration, vers cette époque, s'est dépouillée d'une grande partie de l'extravagance qui
la marquait depuis un siécle et demi. Elle se concentre sur les formes proposées par les différents éléments de l'arme,
qu'elle évite au possible de surcharger sans pour autant renoncer à la minutie, la recherche et l'imagination créative. La
sobriété délimite une exubérance freinée par le goüt et les exigences techniques.
Les mécanismes, eux aussi, sont caractéristiques pour l’époque évoquée: percussion par piston et à broche (système Le
Faucheux).
No 72 Fusil double à piston, signé Savary à Bernay, remarquable pour le travail du bois de la
crosse (sculptée en tête de cerf) et les incrustations en argent sur les platines, tonnerres et chiens.
Les garnitures (avec la plaque de couche) sont en argent sculpté, les canons en damas rubané.
No73 Fusil double (de fabrication belge) à piston, sur platine en arriére (à verrou de sécurité).
Le bois est, à la crosse, sculpté en tête de cerf, et ailleurs agrémenté de clous d'argent. Les garnitures sont en maillechort
ciselé.
No 74 Carabine à piston signée Seiler in Ehingen.
Magnifique illustration de l'art de l'arquebusier (surtout pour le travail sur bois). Crosse de noyer clair sculptée d'une téte
de cerf, incrustée de nacre et de filigranes d'argent tordus et battus. Le füt guilloché et agrémenté de clous d'argent. Sous-
garde, plaque de couche et de pouce, en argent massif sculpté. Le canon bruni est damasquiné d'argent. Les garnitures
d'argent sont poinconnées: Schumann.
No 75 Fusil double ä piston, signe J.B. Lepage.
Les canons rubanés sont damasquinés d'or avec la marque «J.B. Lepage, Fourbisseur du Roi des Pays-Bas.» Un écusson
sur la crosse au chiffre «W» ainsi que l'inscription sur les platines évoquent ce fabriquant parisien au service du Roi
Guillaume des Pavs-Bas.
Cartouchiere pour cartouches de chasse «LeFaucheux»
La cartouche de chasse (fin XIXe siecle)
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No 76 Carabine de precision à piston.
Canon rayé monté sur un bois joliment sculpté à la crosse. Mire de précision à oeilleton pour le tir de compétition.
L'alvéole pour accessoires, fermé par un couvercle, porte les mémes gravures (avec incrustation d'argent — un cerf) que le
pontet. Canon signé /. Segers
No 77 Fusil double LeFaucheux de fabrication francaise.
La mise à feu, comme la clef de verrouillage sont conçues suivant des brevets obtenus par LeFaucheux. Sauf le canon
damasquiné, toutes les parties métalliques sont richement ciselées ou méme sculptées (comme les chiens).
No 78 Fusil double LeFaucheux.
Canons en damas rubané; bascule, platines et chiens finement sculptés à motifs cynégétiques et floraux.
No 79 Carabine de précision modèle courant des «Schützenvereine» allemands.
Le nom du fabricant Ed. Kettner (de Suhl) reste jusqu’aujourd’hui attaché à une maison établie à Cologne et ayant
diverses succursales en Europe.
La crosse orthopédique porte un canon rayé de 9 mm de diamétre, s'obturant par un bloc tombant, actionné par la sous-
garde, qui forme levier. Le boîtier à mécanisme est ciselé dans le style allemand (scène cynégétique).
No 80 Fusil LeFaucheux de fabrication francaise à garnitures incrustées d'argent et d'or.
Fusil de chasse reunissant deux brevets LeFaucheux
— clef de verrouillage des canons
— mise à feu par broche
67
Salle 111
L'exposition est consacrée aux «Militaria» c.-à-d., à ce qui se rapporte aux motifs de la notion «militaire». Le théme
central en est la Révolution Francaise et le Premier Empire avec les répercussions que ces périodes ont eues sur le plan
local. Ce sujet se fonde, d'un cóté, sur l'époque autrichienne dans notre pays, et se prolonge, de l'autre, vers le Second
Empire et au-delà sur l'histoire nationale (représentée par des objets belges, néerlandais, nassoviens et luxembourgeois).
La collection ne prétend pas étre exhaustive, mais se propose de donner un choix qui essaye de caractériser les
différentes époques impliquées sur le plan militaire. On notera deux traits généraux
1) Le strict parallélisme dans l'équipement pour les différentes nations comparées
2) La logique dans la continuation des pieces apres 1815.
Empl. A (Mur)
Le premier panneau se voit encadré, à gauche, par une banniére régimentaire et un chapeau
chinois, à droite, par un éventail de piques.
No 76 La banniére
est montée sur une hampe à pertuisane, expliquant par là la coutume toujours actuelle de couronner les drapeaux d'une
pointe métallique.
No 77 Le chapeau chinois
est un instrument de musique militaire porté à la mode par les guerres napoléoniennes, et imité depuis jusqu'à un passé
récent. Celui-ci couronné d’un lion rampant révèle des rapports avec la maison de Nassau.
Nos 78, 79, 80, 81 et 82 La pique a son origine dans la nuit des temps.
Les modèles historiques sont pratiquement tous dérivés de la framée des Francs. Equipant les fantassins, longue de 4 à 6
m, elle est l’arme principale du XV* siècle. De taille plus réduite (2 mètres) elle jouera un rôle important pendant les
événements de 1789-1795 en France (comme arme préférée des «sans-culottes») au point de survivre comme symbole-
même de la Révolution. Elle se répandit à la suite de la conquête un peu comme le bonnet phrygien et l’arbre de la
liberté.
La pièce du milieu révèle nettement sa parenté avec la framée, alors que les quatre autres trahissent des analogies avec
l’épieu normand (deux triangles d'inégale hauteur aiustés par leur bases).
Nos 26, 27, 28 et 29 Le panneau lui-méme se compose de deux clairons (recherchant la forme
de la trompe de chasse), de deux aigles en tóle noircie (on reconnait l'aigle bicéphale des
Habsbourg), et de quatre armes blanches.
No 30 En haut: sabre de cavalerie légère napoléonienne.
No 31 Troisieme: longue rapiere espagnole accusant la forme du «perce-cuirasse».
No 32 En bas: sabre de hussard (genre autrichien), grave des devises
«In hoc signo vinces» «Deus exercituum bellator fortissime esto mecum»
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Salle 111 — Empl. B (vitr.)
Casques de l'époque napoléonienne. Certaines unités de cavalerie (une d'infanterie: les dragons
à pied) portaient le casque dit à cimier.
No 1 Casque de dragon, reconnaissable au turban (bande autour de la calotte) léopardé.
No 3 Casque du genre «cuirassier», mais porté aussi par d'autres unités.
No 2 Shako, ä la plaque et aux couleurs du régiment, flanqué des épaulettes assorties.
Une protection efficace du crâne étant impossible contre les armes à feu, on dota le fantassin de ce genre de casquette
(en toile cirée ou cuir bouilli) qui grâce à sa hauteur promit (assez vaguement, il est vrai) d'arrêter les coups de sabre d'un
cavalier. La taille du Shako se réduisait progressivement au courant du XIX siècle pour aboutir au képi (genre français) et
à la casquette à visiére (la «Schirmmütze» allemande).
No 33 Fourreau d’arcon pour pistolet; ces poches étaient (généralement en double) montées
sur les selles des cavaliers.
No 34 Sabre de hussard (du systeme dit de 1790).
No 35 Mousqueton de cavalerie.
Le cavalier était muni d'une arme portative plus courte que celle du fantassin, mais, dans la conception, en tout
semblable ou mousquet. Le tenon pour la baionnette (sous la bouche) indique que le cavalier n'avait pas pour mission
exclusive de se battre à cheval.
No 36 Epée d'honneur dite «épée-clavier».
L'épée à l'époque napoléonienne n'était pas seulement une marque du grade, mais aussi un signe de distinction ou de
récompense. Surtout le modéle présent íut utilisé à cette fin et se construisit un avenir des plus durables,
puisqu’aujourd’hui encore il fait partie d’un certain nombre de «grandes-tenues» (comme du corps diplomatique).
La piéce exposée est de fabrication allemande récente mais répond en tout au patron napoléonien
Faisceaux de fusils
Les deux groupes de fusils encadrant la vitrine du centre tentent à reproduire le faisceau de
bivouac de l'armée en campagne.
No 37 Celui de la gauche est compose de cinq mousquets, tous construits sur le modele standard du «fusil modele
1777» francais, qui équipa l'armée francaise depuis Louis XVI à Louis Philippe. Les pieces sont de fabrication belge,
néerlandaise et francaise. Celui qui est marqué, daté de 1817, est muni d'un dispositif cylindrique pour protéger la
poudre du bassinet contre les intempéries. Ce mousquet pése au-delà de 4 kg, son canon n'est pas rayé mais lisse. Ceci
permet un chargement plus rapide (au détriment de la précision du tir par rapport aux fusils à canon rayé) ce qui est
préférable pour la «tactique linéaire» de l'époque.
No 53 Le faisceau de la droite est en quelque sorte le pendant de l'autre puisqu'il se compose de fusils européens non
francais parmi lesquels surtout le fameux mousquet anglais « Brown Bess» (les trois du second plan). Celui de l'extréme
gauche est signé Ketland, sorti donc de la fameuse maison de Birmingham.
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La Brown Bess est sans doute l'une des armes militaires les plus célébres, pour avoir, pendant un demi-siécle, vu du
service dans tous les coins du monde (de l'Amérique à l'Asie).
D'une conception complétement analogue à son pendant francais elle en différe par son poids légérement supérieur (4,6
kg).
Bassinet à protection cylindrique
Empl. C (vitr.)
Flanquant le plastron et le casque de cuirassier, à gauche: un shako réduit, genre allemand; à
droite: un casque de sapeur.
No 6 Le shako, déjà casquette à visière, est typique pour la Prusse et d’autres pays allemands; il
est muni de la cocarde oblongue, aujourd'hui encore populaire en Allemagne.
No 8 Le casque de sapeur: Les soldats du génie restaient les seuls à étre coiffés du casque
lourd. Occupés à lever des tranchées en face d'une place assiégée, c'était surtout leur téte qui
risquait d'étre exposée au tir des défenseurs.
No 7 Armure partielle de la Garde Royale de Westphalie, se composant d’un plastron et d’un
casque. La caractéristique principale de ce dernier consiste dans la chenille du cimier (qui
remplace la criniére). La cuirasse présente la curiosité qu’elle n'est composée que d'un plastron
tout en imitant, par les fausses épaulières, la cuirasse complète.
Les pièces sont frappées du chiffre J.N. pour Jérôme Napoléon, roi de Westphalie.
No 5 Mousqueton de cavalerie, répondant en tout au modèle classique, excepté la marque de
là platine qui est «Toula» en lettres cyrilliques.
No 4 Sabre de hussard modèle 1790, tout à fait analogue à celui de la vitrine précédente, mais
monté sur un baudrier léger du type dit «russe» et portant la dragonne de cuir.
FA
Mousqueton à platine marquée: (Tula, premier centre d'armurerie russe
Salle 111— Empl. D (vitr.)
Aux couvre-chefs déjà mentionnés ailleurs s'ajoute le bonnet de grenadier (dit aussi bonnet de poil ou d'ourson). Cette
coiffe, elle-aussi, est inséparable de la légende napoléonienne: elle fut portée par les grenadiers de la garde, dernière
réserve d'élite de l'empereur. dont le carré passa pour inébranlable jusqu'à la catastrophe de Waterloo.
No9 Casque de sapeur-pompier.
No 10 Shako aux armes de la maison de Nassau.
No 11 Bonnet de grenadier (2° empire).
Louis Bonaparte s'efforca de donner à ses troupes l'aspect chátoyant qui avait contribué à soutenir la légende de son
oncle. Le neveu imita donc, parfois servilement, l'équipement des soldats du premier empire. (Un bonnet semblable
coiffe iusqu'auiourd'hui les grenadiers de la garde de la Cour Anglaise dans leur tenue de parade — Cold Stream Guards.)
No 12 Carabine de chasseur (Saxon).
Ce modéle équipa certaines unités allemandes pendant les campagnes de libération (1813-1815).
No 13 Latte de cavalerie lourde (Cuirassiers).
No 14 Sabre de cavalerie légére (variante).
Modèle d'officier. L'arme est montée en style oriental (quillons et oreillons); l'arc de jointure est ébauché par une
chainette.
71
Salle 111 — Empl. E (vitr.)
Equipement et Armes de Cavalerie Lourde
Survivance du Moyen Age, la cavalerie lourde connut des «retours» resplendissants comme ä la Guerre de 30 ans.
Napoléon, qui accorda à cette unité une mission décisive sur le champ de bataille, redora un blason qui s'était éclipsé
dans bon nombre d'armées. Certains pays avaient continué à laisser à l'honneur ce soldat monté cuirassé, sans toutefois
lui accorder le róle démesuré qu'il avait connu des siécles auparavant; c'est ainsi que dans la Prusse frédéricienne, les
cuirassiers assument la garde du corps royale (cette tradition se maintient jusqu'à la chute de la royauté en 1918).
Comme dans tant d'autres secteurs militaires, le monde entier se mit à l'école napoléonienne, pour la «relance» de la
cavalerie lourde, ne se contentant pas seulement d'adopter le principe de l'arme, mais en copiant servilement jusqu'aux
moindres détails d'équipement. (Cette manie imitative n'épargna méme pas les ennemis les plus acharnés de l'Empereur,
comme les Russes et les Britanniques.) On ne s'étonnera donc point de retrouver tout au long du XIX siecle (et cela
jusqu’en 1914) des modèles «I* Empire» ou des types qui en sont inspirés ou dérivés.
Trois armes spécifient le cavalier lourd (le cuirassier à part entière, et le dragon ou le gendarme monté à titre partiel):
— Le casque métallique à cimier, couronné d'une houpette et prolongé en crinière. Un plumet (ou aigrette) compléte le
tableau. Dans les mondes anglo-saxon et germanique le cimier se perdit au profit d'une pointe. Le couvre-nuque se
prolongeant symmétriquement à la visieére, la forme aboutit à la fameuse «Pickelhaube» (casque à pointe), mot qui
n'est autre qu'une déformation de Beckenhaube (mariage du bassinet et de la bourguignotte). Un état intermédiaire
peut étre reconnu dans la «chenille» coiffant tout le cimier: elle résulte du rattachement de la criniére à la houpette, ne
contribuant en rien à la fonction défensive du cimier (consistant à freiner des coups de taille directs).
La cuirasse: elle se réduit à une couverture de la poitrine et du dos (plastron et dossiére), reprenant ainsi le modéle
courant popularisé par la Guerre de 30 ans. Les deux parties distinctes sont agencées par des épauliéres, étirées en
bretelles, retenues par des boutons sur le plastron. Sur la hauteur de la braconnière (reins-abdomen) une ceinture les
serre sur le corps.
L'arme blanche: le sabre à lame droite (dit pallache ou latte). Le sabre courbe, à cause de ses avantages déclarés sur
l'épée droite, continue à se réjouir des faveurs de la cavalerie légére: Arme de taille moins encombrante que l'épée, le
sabre bancal suffit à toutes les exigences de combat contre l'infanterie et la cavalerie non-blindées. Par ailleurs on se
mit à regretter la lance, qui elle, avait eté capable de percer la cuirasse d'un coup d'estoc direct. I| faut donc
comprendre la latte, qui en somme n'est qu'un retour à l'épée, comme un sabre redressé dans le but d'assumer au
moins partiellement la täche de la lance, qu'on a abandonnée. La latte est donc à la fois arme d'estoc, pour la charge
impétueuse. et arme de taille. dans la mélée.
Les pièces exposées
No 60 — casque de cuirassier (complet sauf pour le plumet)
No 61 — casque au mufle de lion, (belge) incomplet
No 62 — casque a chenille, la médaille porte la devise: «Suum cuique»
No 63 -— casque de dragon 2"! Empire: le porte-plumet révéle les traces d'un coup de sabre.
Entre les deux cuirasses: Nos 64 et 66
No 65 — casque à chenille, rehaussé d'un turban de peau léopardé (signe distinctif, jadis, des
dragons)
p
7)
No 68
casque à pointe; l'aigle prussienne déployée porte la Croix de Fer, gravée de: Mit
Gott für Kónig und Vaterland, 1813.
La cocarde de jugulaire est aux couleurs prussiennes
épauliéres assorties
Nos 67 et 69 — 2 lattes de cuirassier prussiennes.
Salle 111 — Empl. F (vitr.)
Prise de la latte (avec pouce engage dans l’anneau)
Sabres luxembourgeois
Nos 70 et 71 Le modéle le plus récent. Tous les deux montés suivant le style anglais (garde
ajourée symétrique par rapport à la fusée); ils sont de confection allemande: «Eickhorn et
Schnitzler de Solingen».
Nos 72, 73 et 74 Le modele ancien. C'est une adaptation du sabre d'officier «Louis-Philippe»
(1837 et 1845) arborant dans la garde repercée et sculptée les armoiries nationales et la trompe
de chasse (pour les «Chasseurs Luxembourgeois»). Le No 73 aurait appartenu au colonel Van
Heemskerk du contingent fédéral.
Fabrication: Ewald Cleff à Solingen.
73
Salle 111 — Empl. G (vitr.)
MILITARIA DIVERS (1870)
L'ensemble est axé sur deux póles la guerre tranco-prussienne (1870-1871), et des pieces
d'équipement ayant appartenues au Grand-Duc Adolphe. Ces deux extrémités sont reliées par la
chronologie autant que par la politique européenne entre 1860 et 1870.
Adolphe de Nassau ayant pris parti pour l'Autriche, dans la guerre austro-prussienne, fut l'une
des victimes du renouveau bismarckien de l'Allemagne, (comme le fut par ailleurs le Second
Empire). Abstraction faite de ces considérations théoriques, les objets réunis dans la vitrine
illustrent passablement le point de l'équipement militaire vers 1870, constituant ainsi un
complément aux 3 premiers panneaux de la salle 108.
Les objets exposés:
No 17 — Casque à pointe au lion de Nassau dans un blason.
No 14 — Casque d’infanterie bavarois, avec chenille sans cimier. Le chiffre «L» pour le roi
Louis.
No 16 -— Képi de fantassin français flanqué de ses épaulettes.
No 18 — Casque de cavalerie bavarois (la chenille est montée sur un cimier).
No 15 — Casque à pointe prussien, portant les deux devises «Mit Gott fiir Konig und
Vaterland» et «Suum cuique».
No 75 — Baionnette «Yatagan» pour le Chassepot, à poignée endommagée par un impact.
No 22 -— Casque a pointe nassovien (type prussien).
No 21 - Képi (shako) nassovien (type autrichien) avec le chiffre «A» pour Adolphe, flanqué
des épauliéres.
Entre les deux precedents:
Nos 20 et 19 — Détail d'uniforme de colonel russe. Par le jeu des régles de parenté, Adolphe
était devenu «propriétaire» d'un régiment d'Uhlans. L'Uhlan est un soldat de cavalerie
d'origine polonaise, équipé du sabre, de la lance (d’où appelé aussi «lancier») et d'un couvre-
chef appelé «tchapka». La Tchapka n’est autre qu’une casquette à calotte (ou plutôt timbre)
losangée. A l'origine de cette forme pourrait se trouver une plaque métallique cousue dans
l'étoffe pour protéger efficacement le cráne. Napoléon, recréant la Pologne, remit à l'honneur
ce signe distinctif de la nation.
74
Aprés 1815, la Pologne redisparut, mais ses «Uhlans» survécurent: le cavalier-lancier se
reconnaîtra désormais non seulement à sa lance (-aléne), mais aussi au couvre-chef spécifique.
Le losange si caractéristique s'adaptera entre autres au casque à pointe prussien pour contribuer
à déterminer l'unité à laquelle ce soldat appartient. Un tel spécimen se retrouve à la droite du
plastron en étoffe aux couleurs du régiment.
Le képi, à la calotte élargie et à visiére réduite, est du modèle standard russe qui allait équiper
l'appelé jusqu'à la fin de la 1* Guerre Mondiale.
(Les deux paires d'épaulettes sont assorties aux objets afférents.)
Nos 23 et 25: 2 kepis d’officier (du modele autrichien) flanquant deux vareuses d’uniforme
d’officier 24.
No 25 Le képi de droite, à l’aigle bicéphale, est caractéristique pour la monarchie danubienne.
Le chiffre «F.].» est pour Francois-Joseph.
Salle 111 — Empl. H (vitr.)
Sabres de l'époque napoléonienne.
Le sabre se définit comme une arme blanche de cavalier, avec une lame courbe à un tranchant, une poignée recourbée
(en sens contraire de la lame) et une garde protégeant la main vers l'avant (et si possible d'un cóté au moins). C'est
donc essentiellement une arme de taille, se prétant difficilement à l'escrime. L'arme, d'origine orientale, a connu,
aprés son apparition en Occident, une évolution continue, l'amenant méme à renier certains de ses caractéres
essentiels. C’est ainsi qu’on voit apparaître, importé de la Hongrie au XVII siècle, le sabre à lame droite appelé
«palache» (ou latte). Les Magyars avaient retenu cette arme à lame droite parce que l'impact de sa pointe réussit à
percer les cuirasses (ce qui n’est pas possible pour la lame courbe). C’est pour la même raison que la latte équipe
surtout la cavalerie lourde (comme les cuirassiers).
Le sabre à lame courbe évinça toutes les autres armes blanches pour la cavalerie légère; les désavantages en face à l'épée
(à lame droite) furent largement compensés par la plus grande maniabilité au combat.
Le sabre (sous ses deux aspects) vécut une carriére foudroyante sous Napoléon, en raison du róle important que
l'empereur avait imparti à la cavalerie, pour décider des batailles.
No 54 Latte de cavalerie modele an XI, au fourreau métallique montrant qu'elle est destinée
aux cuirassiers.
No 55 Sabre de cavalerie légére (aprés 1800), un modéle semblable fut attribué à l'infanterie.
No 56 Sabre de hussard (systéme 1790) ou de chasseur à cheval.
No 57 Sabre de canonnier monté (modéle 1829). La garde simplifiée du briquet a été adaptée à
une lame plus longue.
75
Nos 58 et 59 Sabres du méme modele, mais de taille différente, indiquant par là leur utilisation
diverse qui peut étre:
de sortie, ou de bataille
d’officier, ou d’homme de troupe
d’infanterie, ou de cavalerie
(Origine peut-&tre autrichienne).
Salle 111 — Empl. | (Panneau)
Tromblons à silex et sabres.
Le tromblon (existant en pistolet et en fusil) est une arme à large dispersion; son canon, à bouche en entonnoir, se charge.
de ferraile ou de plomb haché (utilisé aujourd'hui encore dans les cartouches de chasse «dispersantes».) Ses propriétés
en firent l'arme préférée des escorteurs de diligence, leur assurant la possibilité de «nettoyer», d'un coup, la route
bloquée par des bandits. En retour les brigands l'utilisérent aussi, ce qui fait que l'arme est restée attachée à la caricature
du truand méditerranéen. Les effets redoutables du tromblon le firent aussi adopter par certaines armées comme arme de
cavalerie (aujourd'hui, gráce à la Convention de Genéve, des armes à effet analogue sont prohibées pour l'usage
antipersonnel).
Nos 44 et 45 Tromblons militaires: le 1* à platine «à la Miquelet» est espagnol (poinçon de
Gabriel de Algora); le 2° est anglais (platine signee Tower).
No 46 Tromblon de fabrication française signé Coulange a Sommiéres.
No 47 Tromblon de luxe (exécution probablement turque): son canon incrusté d'argent est
monté sur un fût et une crosse superbement décorés de filigranes du méme métal.
Sabres
Nos 48 et 49 Sabres de luxe (genre hussard) antérieurs à 1800.
No 50 Sabre d'officier dit «à la chasseur» peut-étre du train d'artillerie.
No 51 Variante du sabre (briquet) de grenadier; la lame bleuie porte la devise: «Vaincre ou
mourir»
No 52 Sabre de hussard (systeme 1790).
Empl. J (vitr.)
Nos 38 et 40 Sabres de bataille d’officiers de dragons (lattes)
No 39 Epée du type attribué aux musiciens: la poignée entièrement droite, — caractéristique
pour l'épée — la différencie du «palache».
76
No 41 Sabre de cavalerie légére (modèle an XI). La cavalerie légère comprendrait théorique-
ment toutes les unités sauf les cuirassiers (dragons, carabiniers montés, hussards, lanciers,
chasseurs à cheval, gendarmerie. . .) mais pratiquement ce sabre fut distribué aux chevau-légers
(créés en 1811).
Nos 42 et 43 Sabres probablement antérieurs à l'époque napoléonienne. Le No 42 porte les
inscriptions:
«Vive la Nation, Vive le Roi»
«Vive la Garde Nationale».
L'arme a été fabriquée à Metz.
77
Salle 111
LES DECORATIONS MURALES
Theme central:
Les images d'Épinal. L'imagerie Pellerin d'Épinal se mit (peut-étre spontanément) à glorifier la
carrière napoléonienne en lançant des illustrations destinées à «parler» à l’âme du peuple.
«L'image d'Épinal», gravure naïve colorée, devint par la suite un élément important de la
propagande impériale: batailles, scénes politiques et familiales, toutes les grandes heures du
héros et de son entourage devaient y passer! En face de son succès, la firme étendit son champ
d'action, en abordant des sujets civils. Eclipsée partiellement par la Restauration, la maison
d'édition revint à l'honneur avec le Second Empire. «Napoléon le Petit», dans sa manie d'imiter
le «Grand» oncle, n'oublia pas la fameuse imagerie, ce qui explique le «retour» de la maison
avec une production déluviale, dont l’art était peut-être plus adapté au niveau des sujets. . .
Les images d’Epinal:
Au dessus de la vitrine F
Uniformes du Second Empire. On notera d'un cóté l'aspect scintillant des tenues, de l'autre, le
costume assorti des cantiniéres relevant des différentes unités.
Au-dessus de la vitrine H
Vie privée et carriére de Bonaparte par l'image d'Épinal (encadrant deux gravures de l'époque).
Toutes les images exposées sont des «répliques» contemporaines editées par la méme firme
«Pellerin».
Au-dessus de la vitrine |
Tablier de tambour anglais.
Banniére de la garde d'honneur à cheval.
La cité de Luxembourg fournit à l'empereur un corps de garde aux attributions purement représentatives.
— Liste des gardes d'honneur avec le porte-drapeau.
78
Salle 112
La salle présente des armes du XVIII siecle sélectionnées pour leur esthétique représentative.
Empl. A et D
Deux panneaux d'armes blanches encadrent les fusils et pistolets. Les épées du premier tableau
A répondent toutes aux caractéristiques du type dit «à garde réduite». Cette garde révèle toujours
son origine et ses attaches avec la rapière classique du XVII* siècle dont les traits principaux n’ont
pas disparu, mais se retrouvent dans une forme simplifiée à l'extrême.
— L'arc de jointure s'est débarassé des branches
- la plate (ou coquille) reste dans des dimensions suffisant à une protection élémentaire de la poignée
~ le quillon de parade survit pour la décoration
— les pas d'âne (toujours en pair) indiquent la prise de l'arme pour l’escrime.
Ces transformations débutèrent à la fin du XVII: siècle offrant au siècle suivant l’arme blanche si caractéristique pour
l'époque et la classe qu'elle représente: l'aristocratie nobiliaire du baroque et du rococo. Sur la fin du siècle, et au début
du XIX*, cette épée aura perdu toute mission violente pour n'exister plus que pour attirer l'oeil sur les qualités de son
porteur: elle est devenue une «épée de parement», «de cour» ou «de galanterie».
Cette nouvelle fonction se découvre aisément aux numéros 1 et 4: cette dernière est montée en argent massif et sculptée
en bossettes.
Le numéro 2 par contre reste assez sobre et solidement construite pour avoir pu servir à d'autres fins que la représentation
(ce qui peut valoir aussi pour le numéro 3 en raison de sa large lame).
Epée à garde réduite: prise par le double pas d'áne
79
Fleuret moderne à poignée belge (orthopédique) dérivée du double pas d'áne
Empl. D
Le second panneau est plus varie:
Le numéro 24, toujours arme de parement, semble étre une «épée de deuil» en raison de sa
monture en métal noirci:
Pour le «grand deuil», à certaines cours d'Europe (comme celle de Vienne), il était de bonne guére d'afficher la
consternation publique par une épée assortie, alors que normalement un ruban noir, autour de la fusée, était suffisant
pour «endeuillir» l'arme.
No 25 Gilaive d’honneur, de récompense ou de cérémonie.
Pendant le temps que l'épée évoluait, répondant aux exigences de l'escrime et de la mode, son aieul, le glaive, a survécu
dans l'ombre, d'oü il sortait à de rares occasions (comme pour une cérémonie de couronnement). La Révolution
Francaise proscrivit l'épée en raison de ce qu'elle symbolisait. Ce mépris dura jusqu'à l'Empire, embarassant Napoléon,
qui ne pouvait renier ouvertement la Révolution, en réintégrant l'épée dans ses anciens droits. Le sabre fut jugé trop lourd
et n'ayant rien d'aristocratique, il ne resta donc plus que le glaive (qui d'ailleurs cadrait bien avec «l'anticomanie» de
l'époque) pour assumer certaines fonctions théoriques et représentatives.
Devenu arme de cour en France, il alla bientót se retrouver partout ailleurs en Europe, dans un costume taillé au goût de
l’époque.
No 26 Epée de ville (ou de bataille) d’officier prussien (dans le style anglais) du début du XIX*
siécle. La large lame, richement gravée à l'eau forte, est signée «Mohr Speyer in Berlin».
No 27 Epee d’officier prussien fabriquee à Potsdam.
20
Salle 112 — Empl. B (vitr.)
No 28 Pistolet-tromblon.
La monture, en style Empire, filigranée d'argent, porte un canon en bronze, à bouche renforcée à la maniére des piéces
d'artillerie. Ce genre d'armes de poing fut courant dans la Marine Nationale Francaise
No 29 Pistolet anglais signé «Richards», formant pair avec le n° 5 du panneau au-dessus.
No 30 Pistolet signé «Brülatour à Sainte-Foye.» Le canon à barre dorsale se termine en culasse
octogonale. Les garnitures, en laiton doré, sont finement ciselées.
CE
No 31 Pistolet de poche signé «Marder à Neuerburg», les garnitures en laiton sont sobrement
ciselées.
No 32 Pistolet hollandais signé «L. Biorckman». Les garnitures en laiton sont gravées, le bois et
la platine sont ciselés en relief.
No 33 Pistolet néerlandais signé «Corbeau à Mastricht». La calotte de la crosse est sculptée en
mascaron. La plaque de pouce, en laiton, montre un guerrier couronné.
Nos 34 et 35 Pistolets ä baionnette lancante.
Tous les deux montés à l'écossaise, au mécanisme noyé dans la culasse. Le 34 porte un canon en bronze renforcé à la
bouche, le 35 un canon octogonal en damas rubané. La baionnette se replie sous le canon, engageant sa pointe sous le
pontet coulissant. La traction sur ce dernier dégage la lame qui sous la détente du ressort est «lancée» dans sa position
d'arrét.
Baionnette en arrét retenue par le pontet mobile
Q 1
No 36 Pistolet à canons superposés.
La gâchette agit à tour de rôle sur l’un et l’autre chien. La pièce est signée «G. Lasander à Utrecht», il pourrait donc s'agir
d'un membre de cette famille de Lasonder mentionnée par Hayward.
Nos 37 et 38 Pistolets de poche à canon dévissable, montés «à l'écossaise».
Ces armes sont dites «à balle forcée»: le canon s'enléve donnant accés à la chambre pour le chargement avec une balle,
dont le calibre dépasse légèrement le diamètre du canon. Le n° 38 révèle un tendre sentiment de son propriétaire pour un
certain «Traus» puisque le bois se trouve assez gauchement dédicacé: «Mort à Traus avec ce pistolet».
No 39 Pistolet de poche monté à l'écossaise. Le canon en bronze est renforcé à la bouche, la
crosse est incrustée d'argent et le chien s'arréte dans la position «armée» par un verrou de sûreté.
Chargement de la balle «forcée»
Platine centrale avec verrou de süreté
Vue sur la platine centrale
872
Salle 112 — Empl. C (Panneau)
Les pistolets
Le No 5 signé par l'Anglais Richards reste dans le style classique du XVIII* siècle, mais son fût
est raccourci. Les quatre autres sont du «nouveau style francais» ou «Empire» arboré surtout par
la crosse en angle droit et à pommeau aplati.
No 6 Signé par C. Berleur, fourbisseur liégeois et négociant en armes à feu, ayant vécu au
tournant des siécles.
"m
4
No 23 Pistolet double signé «Franc. Goffart», lui aussi Liégeois, ayant travaillé à la méme
époque que le précédent.
No 22 Cette arme, quoique non signée, évoque les ateliers liégeois. Sa crosse guillochée est
agrémentée dans les losanges par des clous d'argent. Le poids de la détente est réglable.
No 21 Le canon est signe (en argent) par Michel Berleur, le frere de Guillaume.
Les fusils
No 7 Fusil de chasse à canons pivotants signé «Andreas Schneider in Bretten».
Ce genre de fusils fut très à la mode dans la première moitié du XVIII siècle, on le désigne par le terme allemand de
«Wender» («tourneur») du fait que les deux canons montés de part et d'autre du fût peuvent s’aligner à tour de rôle avec
le chien, aprés une rotation de 180°. Le canon s'engage dans sa position de tir par un cliquet, qui est relâché par une
détente devant le pontet. L’arme est richement incrustée et ciselée dans ses parties métalliques.
No 8 Canardiére (ou «fusil canardier») signée «Fruwirth», l'un des plus grands noms de
l'arquebuserie autrichienne.
Jos. Früwirth travailla dans la 2* moitié du XVIII: siécle et fournit un nombre considérable d'armes à la cour impériale. La
canardiére est un fusil de chasse au canon spécialement allongé pour le tir au canard en vol.
No 9 Canardiére à füt raccourci, signée «Laqueyrie, Aurillac» (ce nom ne figure pas dans le
répertoire de M. Cottaz). L'arme est enrichie de belles incrustations et ciselures.
No 10 Canardiére italienne, signée «Pantigi». Paul Pantigi est cité par Demmin comme ayant
vécu à la fin du XVIFE siécle.
No 11 Fusil de fabrication probablement indigène, puisque signé «Bysénius à Schieren».
L'exécution sobre, mais élégante, peut situer l'arme vers la fin du XVIII* siècle.
83
No 12 «Stutzen» signe «Antoni Steingas».
Le Stutzen est la carabine de chasse à canon rayé et affüté jusqu'à la bouche, comme si sa partie qui n'est pas portée par
le bois, avait été coupée. Arme de haute précision, elle est normalement à double détente ( «Stecher») réglant la pression
nécessaire pour la mise à feu à quelques grammes. L'alvéole de la crosse recéle les piéces de cuir, qui, enveloppant la
balle, permettent de la forcer à travers le canon pour le chargement.
Nos 13 et 14 Tromblons, le premier, anglais, signé «Tower», le second français, marqué
«Brulatour à Sainte-Foy» (sa platine porte un verrou de sûreté).
No 15 Fusil double signe «Lepage».
Cet arquebusier fut en France le grand concurrent de Nicolas-Noél Boutet et fournit, comme celui-ci, la maison
impériale. !| a signé une quantité d'armes de grand luxe destinées à être offertes par l'Empereur, pour récompenser des
services, ou comme cadeau de présentation. L'exécution de l'arme présente, fort sobre, en comparaison avec les oeuvres
sortant normalement des ateliers du grand maître, révèle qu'elle était destinée à sa fin primordiale, la chasse.
No 16 Fusil double signé «Coulange à Sommiéres». Certaines garnitures sont relevées par un
cadre de filigranes d'argent (v. la plaque de couche).
No 17 Fusil double fabriqué par «May de Mannheim», que Hayward mentionne au sujet de
l'inventaire de la collection des ducs de Pfalz-Zweibrücken, avec une contribution de vingt
Diéces à son nom.
No 18 Fusil double signé «Lambert dit Biron». Cet armurier liégeois a exécuté au moins une
commande de piéces de présentation, offertes par Napoléon à un ambassadeur.
No 19 Canardiere pour gaucher de «James Fre(e)man», arquebusier anglais que Hayward
situe au début du XVIII* siécle.
Les armes pour gauchers ont la crosse à joue et la platine inversées par rapport aux fusils normaux.
No 20 Carabine pour gaucher.
Son fabricant Jacobus T(h)omson, représentant d'une dynastie d'armuriers néerlandaise (mais native de Liege), travailla ä
Rotterdam dans le style typiquement français.
Mort en 1807; ses deux fils continuérent ses affaires.
Salle 112 — Empl. E (Panneau)
Le tableau continue la série des armes sélectionnées par leurs qualités esthétiques. La composition se distingue par des
piéces dont la sobriété toute classique répond aux exigences qui font d'un obiet utilitaire une oeuvre d'art, sans pour
autant trahir sa fonctionnalité.
No 40 Signé «Garret à Paris».
Le fusil est monté de garnitures agréablement ciselées (platine, contreplatine, pontet, plaque de couche) et porte pour la
plaque de pouce un cartouche couronné renfermant un buste casqué, taré de profil.
Q4
No 41 Canardiere.
-
Les garnitures sont richement ciselées et, sur la plaque de pouce, aux armes de la Maison de Savoie. Le canon, pour son
extérieur, se compose de trois parties distinctes: une chambre octogonale, une section intermédiaire cannelée, un tube
rond. La platine est signée «Nigroli Milano», donc par un représentant de cette dynastie que Demmin cite pour avoir déjà
travaillé pour l'empereur Charles Quint.
No 42 Fusil signé «Martin Planer à Vienne».
Le canon damasquiné est sculpté à la culasse. La platine est masquée par une plaque ciselée en profondeur, couvrant le
bas du chien et le mécanisme de la batterie. -
No 43 Long fusil (de fabrication italienne?).
Le canon à culasse octogonale est incrusté d'une figure de cavalier en argent, le pontet montre, parmi ses ciselures, un
guerrier, le talon de la plaque de couche révéle un autre cavalier.
No 44 Carabine à silex.
Elle porte deux signatures:
— le canon est marqué: «Blasius Strôhlein Friedberg»
— la platine est gravée: «Zimmermann Frankfurt»
-— les garnitures d’une coupe géométrique assez sévère permettent de situer l'arme vers le début du XIX® siècle.
M
No 45 Fusil double de fabrication francaise.
Les garnitures sont profondement ciselées, les canons portent en incrustation: «Canon tordu». Les arquebusiers francais
ne disposant pas de moyens de teinture (comme l'avaient leurs confrères anglais), ils n'arrivaient pas à rendre visible le
grain du métal spécifique au damas: ils durent donc forcément l'écrire dessus pour faire reconnaitre la technique de
confection.
No 46 Fusil double signé «Prévost arquebusier du roi Paris».
(Cottaz évoque 2 Prévost, l'un à Méziéres, l'autre à Poitiers). Les canons incrustés d'argent portent: «Canon à Rubans»
(donc en damas). Les garnitures sont richement ciselées et encadrées par des filigranes dans le bois, sculpté lui aussi. La
plaque de pouce en argent porte le lis francais.
No 47 Fusil double signé «Sottiau à Metz».
Les canons en damas sont marqués: «Canon tordu. Fer étoffé». Le bois est sculpté en tête de mouflon. Ce sera un trait
spécifique de la crosse française, au XIX* siecle, que d'avoir le col sculpté en téte d'animal.
865
Salles 113 et 114
Deux salles consécutives dédiées à cette période du XIV* siécle, oü l'histoire nationale se
confond avec celle de l'Europe, à travers les ressortissants de la Maison de Luxembourg.
Henri VII, Empereur romain de 1308 à 1313
Jean l'Aveugle, Roi de Bohéme de 1306 à 1346 (tombé à Crécy)
Charles IV, Empereur romain de 1346 à 1378
Wenceslas I“, Empereur romain de 1378 a 1400
Sigismond, Empereur romain de 1410 à 1437
sa fille Elisabeth, en épousant Albert d'Autriche, fait passer une large part de l'héritage
luxembourgeois à la dynastie des Habsbourg.
Salle 113
Les moulages:
Centre: plaque sépulcrale de l'Archevéque Prince Electeur Pierre d'Aspelt représenté en «faiseur
de rois». De naissance luxembourgeoise Pierre à «patronné» les carriéres des personnages à ses
côtés. (identifiables à leurs blasons) de gauche à droite:
Le
Jean de Bohéme
Henri VII (empereur — tenant le sceptre et le globe)
Pierre d'Aspelt
Louis de Baviére (empereur de 1314 à 1346)
Cette pierre tombale (copie de l'original à la Cathédrale de Mayence) est flanquée de deux
figures du pont St. Charles de Prague.
A gauche:
L’empereur Venceslas (Pour l'histoire nationale: Vences/as Il ) fils de
A droite:
L’empereur Charles IV
86
Salle 113 — Empl. A et D (Mur) Les Armes:
Le théme dominant est fourni par l'hallebarde (son rapport avec les personnages historiques
évoqués n'est que láchement établi par le lien commun: la fin du Moyen Age).
Etymologiquement le terme de «hallebarde» se raméne à l'allemand médiéval de Halm-Barte signifiant: hampe - hache
(donc fer de hache emmanché). Inspirés par la hache d'armes du type nordique, les Helvétes montérent (au début du XIV*
siécle) un fer de hache pointu sur une hampe de deux métres. La conception de l'arme est essentiellement ajustée à
l'équipement défensif du chevalier: la longueur de la hampe communique au fer la force d'impact, capable de couper
l'armure à tout endroit voulu; la pointe permet de la percer à ses «défauts» (cou, aisselle, aine). Aprés 1350 la hampe se
retrouvera armée (dans le dos de la hache) d'un croc (dit bec de corvin) destiné à de multiples buts:
- percer la cuirasse (le poids supplémentaire du fer de hache aidant)
— accrocher le cheval dans sa course
- agripper le chevalier pour le désarconner.
Cette arme terrifiante s’avera fort efficace contre les charges impetueuses de la cavalerie blindee. Les victoires militaires,
qui ont aidé à conquérir et à maintenir l'indépendance nationale helvétique, sont en large partie redevables à
l'hallebarde. Les batailles de Morgarten (1315), Sempach (1386) et Nancy (1477) ont défait les ennemis de la
Confédération (Habsbourg et Bourgogne), mais, en même temps, ont renseigné l’Europe sur la valeur meurtrière et
tactique de cette innovation. Grâce à l’hallebarde, le fantassin exploitera sa chance contre la chevalerie noble.
L'hallebardier, dans la méme mesure que le coutilier et l'archer anglais (ou plus tard l'arquebusier), aura donc largement
contribué, non seulement à poser de nouvelles normes dans la tactique, mais aussi à effacer une ére avec la civilisation
qui s'y rattachait.
Les victoires qui avaient tracé la carriére de l'arme nouvelle devaient aussi annoncer sa décadence. Déjà à Sempach les
Confédérés restèrent impuissants en face d’une forêt de lances: Arnould Winkelried se sacrifia pour ouvrir une brèche à
ses concitoyens. Les insuffisances, le souvenir d’une grandeur passée, mais aussi la fascination de la forme effarouchante,
valurent à l’hallebarde d’être retirée de la bataille pour devenir arme d’apparat dans l’escorte des hauts officiers et des
princes. La nouvelle mission se répercuta sur la forme de l'arme: la pointe s'allongea en estoc ou en langue de boeuf, le
bec se recourba vers la hampe, la hache perdit son tranchant, s'inclina vers le bois et finit par se creuser en concavité. En
fin de compte les parties métalliques s’ajourèrent pour l'allégement et la décoration.
L'évolution décrite permet de dater et de classer les piéces exposées, dans les catégories
suivantes:
| L'arme dans sa fonctionnalité accomplie:
Nos 33, 34 deux hallebardes suisses du type «Sempach» (fin XIV* siécle). Les parties
principales (hache à tranchant convexe et bec) sont destinées à percer les armures.
La fonction majeure est accordée à l'estoc en carrelet, le fer à tranchant oblique, le bec
incliné vers la hampe (fin XV* siécle — milieu XVI*).
Nos 18, 35, 37, 38
No 7 (l’estoc en fer de lance)
Q7
II! Modéle de transition: le bec recourbé; la hache ajourée accuse la concavité (milieu XVI* siécle)
No 8
IV La hache franchement concave en croissant (réduite en surface)
Milieu et fin du XVI¢ siecle
Nos 4, 5,6, 13, 15
unm
V
Modèle de transition: la hache et le bec sont légèrement ajourés (XVI° siècle).
Nos 14, 16, 17, 18
VI La hache et le bec sont ajourés franchement et portent des contrepointes décoratives.
No 3
Evolution de la «hallebarde»:
(de gauche ä droite)
les types correspondent aux numeros
de la classification. | — Il - IV — VÍ
29
Salle 113 Empl.D
Nos 36 et 39 Deux armes sortent des normes établies.
Au centre: un épieu de guerre à ailetons (qui le destinent autant à la taille qu'à l'estoc). A
l'extréme droite: hallebarde (probablement espagnole du XVI siècle) à fer de hache convexe et
estoc en «langue de boeuf».
Les autres armes:
or
Nos 2, 19 Deux arbalétes (la premiére avec sa fourche d'armement) de fabrication assez
récente (XVI° et XVII: siècles).
L'arc (ici d'acier) est capable de propulser le projectile (appelé carreau) à une vitesse suffisante pour lui communiquer la
force d'impact capable de percer la cotte de mailles du Haut-Moyen Age.
La conséquence en fut que de nouvelles espéces d'armures durent apparaitre en vue d'une protection efficace contre
l'arme nouvelle: l'arbaléte forca le chevalier de se revétir de plaques d'acier agencées et articulées.
No 10 Glaive de Justice de la Ville de Luxembourg.
Arme du bourreau-exécuteur, portant sur la lame les symboles
de la profession: le gibet d'un cóté, la roue de l'autre.
Portée des deux mains, le glaive servait à décapiter les condamnés
sur une place publique (comme le «Marché-aux-Poissons»).
Nos 9 et 12. Espadon ou épée à deux mains (allem. Bidenhànden.
Il est l’exageration-«Renaissance» de |’épée classique médiévale. Conçu d’abord pour la bataille, il continua à
rendre des services appréciables dans la défense des retranchements et des murailles. Son poids énorme et son
maniement difficile le rendirent inapte à un usage de campagne. Voilà pourquoi il termina sa carrière comme arme
d'apparat dans l'escorte (p.ex. de la bannière. suivant le «Livre de la Guerre» de Fronsperger de 1573).
L'arme de gauche est munie d'un anneau de cóté ayant pour mission d'attraper et de briser la lame de l'adversaire.
Celle de droite fait débuter le fer de lame par un talon, dont la longueur, offrant prise à la main gauche, permet de mieux
guider la pointe. Les deux crochets de parade doivent protéger cette main, ou méme rompre la lame ennemie. en
l'arrétant brusquement sur son traiet de taille.
No 11 Ecu peint.
Le XVI* siècle vit renaître la mode antique de décorer l'écu autrement que par le blason personnel du propriétaire. A la
méme époque il adopte d'autres formes que celles qui traditionnellement ont offert le cadre aux armoiries.
89
Salle 113 — Empl. B
No 20 Armure complete de cavalier (vers 1520)
L'emploi d'armes du genre de l'arbaléte et de l'arquebuse obligérent le cavalier de se couvrir plus efficacement. La cotte
de mailles fut abandonnée, et un ensemble de plaques d'acier fut adapté aux parties du corps les plus exposées. Les
couvertures partielles se compléteront pour inclure en fin de compte aussi les articulations. Le résultat devait étre le
harnais accompli protégeant du mieux le cavalier dans la selle.
Les parties principales de l'armure:
-
A Armet (Helm) ici du type Bourguignotte à
mézail (Visier, Sturz) et créte (Kamm)
B Colletin ou Hausse Col (Kragen)
C Epauliéres (Achseln), d’une pièce ici avec les
D Brassards (Ober- und Unterarmróhre) reliés
par les cubitiéres (Armkacheln) et se termi-
nant en
Gantelets (Handschuhe) ici du type mitons
(Hentzen)
Le plastron, accusant ici le «ventre d'oie»,
(Brustplatte-Gansbauch) couvre le tronc en-
semble avec.
La dossiére (Rückenplatte).
H La braconniére (Bauchreifen) arrondit le
plastron vers le bas et se prolonge en
Tassettes (Beintaschen - Krebse), couvrant le
haut de la jambe et s'identifiant ici avec
Les cuissards (Diechlinge) reliés par les
Genouilléres (Kniebuckel) aux
Gréves (Beinróhren), menant la jambe dans
M Les sollerets ou pedieux, (Eisenschuhe -
Kuhmaul)
95
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Salle 113 — Empl. B
Sélection de casques illustrant le passage de l'armement défensif médiéval vers des standards
plus modernes, appelés par les exigences de nouvelles vues dans l'art de la guerre.
No 30 Armet (Visierhelm).
Le mézail (partie-avant mobile) est pointu, rappelant par là un modèle antérieur que les Allemands nommaient
Hundsgugel (museau de chien) et qui range dans la catégorie des Bassinets (Kesselhauben) moins accomplis aue l'armet.
(En usage depuis la derniére moitié du XV* siécle jusque vers 1650)
No 28 Bourguignotte (Burgunderhelm, Sturmhaube).
Son «timbre» (la calotte), bombe, se termine en une crete (Kamm) fort prononcée, destinée à faire dévier les coups de
taille de l'épée. Le visage reste ouvert, mais protégé par l'«avance» (Augenschirm) et les «oreillères» (Sturmbänder)
L'occiput du combattant est gardé par le «couvre-nuque» (Nackenschutz).
(Utilisé de la fin du XV* jusqu'à la fin du XVII* siècle).
No 29 Casque de sape ou de tranchee.
La forme générale est empruntée à la bourguignotte, mais son matériel est beaucoup plus massif: la complication et les
raffinements de la guerre des sièges exigèrent des couvre-chefs plus solides, capables de protéger efficacement contre les
éboulements, les explosions et projectiles des armes de rempart. Le type, datant du XVI siècle, se maintint jusqu'à
l'époque napoléonienne sans changer essentiellement. La «guerre des tranchées», lors des hostilités de 14-18, le rappela
sur scéne, dans la forme de certains descendants, révélant assez clairement le grand ancétre
Pieces d’artillerie
No 27 «Haquebuse» (Hakenbüchse) ou arquebuse primitive (trouvée dans l'Alzette pres de
Bettembourg).
Qr 22
Piéce rarissime, précurseur des armes à feu portatives, illustrant la premiére diversification des armes à feu. Les parties
principales sont:
a) le tube («Büchse» - boite) ou canon
b) lecrochet («Haken») destiné à poser contre la muraille, ou tout autre support solide pour faire absorber le recul.
C) la tige (hexagonale), emmanchée a chaud dans le tube, servant à la manoeuvre, remplacée depuis par la crosse
qui, elle, rend superflu le crochet «anti-recul»
No 21 «Espignole». C’est le descendant immédiat de la «Haquebuse».
Canon à manche de petit calibre, cette arme continua à être utilisée partout où un support anti-recul se présentait
naturellement (remparts de places fortes et bastingages de navires).
91
Nos 22 et 25 Pétardes (Boller).
Mortiers en fonte modernes (XIX* siécle) descendant directement des piéces d'artillerie les plus anciennes (Comme celles
en service au début de la Guerre de 100 ans). Chargée de poudre noire «ralentie» (teneur en carbone assez élevée), elle
était mise à feu lors de festivités locales (mariages, fétes patronales, etc.).
No 23 Mortier (XV* siécle).
La chambre et la volée (en fer forgé) sont assemblées à chaud, et leur joint est renforcé par des frettes additionnelles. La
conception répond en tout aux normes courantes de l'époque (volée valant 1,5 calibres; chambre réduite à 1/3 du
calibre de la volée).
(Provenance: Echternach).
No 24 Chambre de veuglaire.
De forme cylindrique, elle ne diffíére du modéle courant que par l'absence de l'anse de transport (rendue superflue par les
dimensions réduites).
No 26 Buse (Lotbüchse). Canon primitif (fin XIV: siècle) en fonte.
D’apres certains auteurs ce modele remonterait vers 1320.
Empl. D
Veuglaire (du type bourguignon)
La veuglaire est une piece d’artillerie se chargeant par la culasse. L’äme, longue de plus de 2 m, d’un calibre d’environ
100 mm; est de fabrication indigene. Elle se compose de deux parties distinctes: un cylindre en töle de 5 mm d'épaisseur
qui est cerclé, pour le renforcement, de frettes de fer forgé. Le pointage se fit par quatre mires. Deux anneaux dont l'un est
perdu, servaient au transport.
La chambre, d'origine allemande, n'est donc pas originalement celle de la piéce. Son transport est facilité par une anse;
un joint conique permet de l'accomoder aussi hermétiquement que possible à l'àme. Des cales de bois maintenaient
compact le groupe áme-chambre.
Ce genre de pièces d'artillerie connut les faveurs européennes au temps des Guerres d'Italie (fin XV° début XVI siècle).
97
Salle 114
Salle Luxembourg - Bohéme
Henri VII (sarcophage)
Né vers 1274 à Valenciennes (de Henri VI de Luxembourg-Limbourg, et de Béatrix d'Avesnes). Ágé de 14 ans, à la mort
de son pére à Worringen (1288), il accéde au pouvoir du comté en 1292, année oü il épouse Marguerite de Brabant. Il
règle les différends avec la ville de Trèves et fait élire, (archevèque de Trèves), en 1307 son frère Baudouin. En 1308, les
deux Electeurs de souche luxembourgeoise (Baudouin de Trèves et Pierre d’Aspelt, archevèque de Mayence) le font
proclamer Roi des Romains (futur Empereur). Couronné Roi Germanique en 1309 à Aix-la-chapelle, il décide une
expédition en Italie dans l’intention de ceindre la couronne impériale et de réconcilier les partis. A Milan il obtient la
couronne de fer, descend sur Rome, pénètre dans Gênes, où il perd son épouse; il réussit à arracher une grande partie de
la cité impériale aux Napolitains; couronné empereur à St. Jean de Lateran, il revient à Pise. Préparant l'offensive contre
Naples et Florence il est pris de fiévre (paludisme?) et expire le 24 aoüt 1313 à Buonconvento. Ses cendres sont restées à
Pise, dans la cathédrale, contenues dans un sarcophage, dont la copie fidèle se trouve reproduite dans la salle présente.
Jean l'Aveugle (1296-1346) 5
Epouse en 1310 Elisabeth, la dernière représentante des Premyslides, donc héritière du royaume de Bohême: le mariage
célébré à Spire réunit alors les deux couronnes de Bohême et de Luxembourg (avec des exspectatives sur le trône
impérial). Divers champs de batailles verront la personne de Jean de Bohème:
— A Muhldorf (1322) contre Frédéric d'Autriche aux côtés de Louis de Bavière.
— Contre Metz (ville à laquelle il devait des sommes considérables).
- L'Italie, où il voulait se tailler un royaume à son profit.
La Pologne et la Lithuanie (expédition qu’il entreprit à la place d’une croisade qu'il avait promise au Pape). Au cours
d'une de ces campagnes (s'étendant entre 1328 et 1344) il s'était attiré une infection oculaire qui finit par l'aveugler
totalement.
En France: répondant à l'appel du Roi Philippe VI il participa à la premiere bataille de la guerre de Cent Ans et tomba
héroiquement à Crécy (1346).
Ses enfants: du premier lit avec Elisabeth de Bohéme:
— Marguerite (épouse d’Henri de Basse-Bavière).
— Bonne (épouse le roi de France lean le Bon).
Charles 3 (heritier et empereur).
- Jean-Henri 7 (épouse la «Maultasch», Marguerite de Tyrol).
du second lit avec Beatrix de Bourbon:
— Venceslas F 6 duc de Luxembourg
e
Charles IV 3 (1316-1378)
Elu empereur en 1346, il assume la succession complete de ses pere et grand-pere (y compris provisoirement celle du
comté de Luxembourg qu’il élève à la dignité de duché).
Ses facultés, il les mettra au service de l'Empire et du royaume de Bohéme:
— Prague: création de l'Université (1346).
923
— Empire: Bulle d'or (1356) réglant l'élection du futur Empereur et ses compétences.
Interventions conciliantes, surtout en Italie.
Le nom de Charles est en outre intimement lié au mécénat de son époque; il eut à son service notamment Pierre Parler,
auteur des bustes (ici représentés par des copies des originaux à Saint-Guy de Prague) et des statues monumentales du
pont Saint-Charles (copies dans la salle précédente).
Politique familiale et territoriale:
Charles IV convola quatre fois: Blanche de Valois 2, Anne du Palatinat, Anne de Schweidnitz et Elisabeth de
Poméranie. De sa troisiéme épouse il eut trois fils
— Venceslas Il 1
— Sigismond (portrait)
— Jean de Goerlitz
Sa politique matrimoniale valut à la Maison de Luxembourg le contróle incontesté de l'Europe centrale.
Venceslas F (1337-1383) 6
Demi-frére de Charles IV, celui-ci finit par lui céder l'administration du comté de Luxembourg, se conformant enfin aux
clauses du testament de leur pére, Jean l'Aveugle. Le mariage heureux avec Jeanne de Brabant (héritiére du Brabant et du
Limbourg) fit de lui un prince puissant, qui eut désormais les moyens de désengager son patrimoine, que ses deux
prédécesseurs avaient hypothéqué. Il l’agrandit considérablement par l'acquisition du comté de Chiny (Sud-Ouest de la
province de Luxembourg en Belgique). Son régne reste dans le souvenir national comme époque de prospérité.
Venceslas Il (1361-1419) 1
Fils ainé de Charles IV il est appelé à lui succéder en 1378: il réunit sous son nom les couronnes de Bohéme, de Silésie et
d'Allemagne. Son manque d'énergie et son caractére tors lui valurent d'étre déposé comme empereur et de perdre ses
sympathies tchèques (ne sachant se décider dans les troubles religieux qui s'annoncaient en Bohéme). Pour le duché de
Luxembourg, il reprit la politique engagére ruinant l'oeuvre de son oncle homonvme.
Jean-Henri de Moravie (1322-1375) 7
Son fils, Josse de Moravie (1351-1411) élu Roi des Romains, ceignit pour un an la couronne (1410-1411) à la suite de la
deuxiéme déposition de son cousin Venceslas.
Sigismond (1368-1437) (portrait)
Dernier representant mäle de la ligne directe luxembourgeoise.
Roi de Hongrie (par son mariage avec l'héritiére Marie), il collectera les dépouilles de son aine
Venceslas (II):
— couronne impériale en 1411
— roi de Bohéme en 1419 (diéte de Breslau)
Son activité est intimement liée aux derniéres péripéties du Grand Schisme occidental et à l'organisation du Concile de
Constance. Son nom reste malheureusement rattaché à la condamnation de Jean Hus, décision qui livra la Bohême (et
une partie de l’Europe centrale) à la guerre civile.
Sa fille ainée, Elisabeth, épousa un Habsbourg, Albert d'Autriche, apportant à cette maison cette dot considérable sur
laquelle va se tabler une puissance d'à peu près cina siècles.
94
Henri VI de Luxembourg
| ^
a
=
HENRI VII
|
sarcophage (1274-1313)
Marie
Charles IV
(Roi de France)
Jean l'Aveugle 5
(1296-1346)
Elisabeth ^. Bohême 4_ _ _ _
| CHARLES IV | 3 (x x)
f=
|
Jean-Henri 7
de Moravie
ll
1316-1378
Baudouin de Treves
Beatrice de Bourbon
Venceslas Il" 6
(x) Blanche de Valois 2
(X)--—-
(X) Anne de Schweidnitz
(X)---
VENCESLAS II | T(x x)
| SIGISMOND |
(X)
1368-1437
(portrait peint)
Elisabeth
Albert de Habsbourg
(X) Copie d'aprés Pisanello (1433)?
(X x) Charles IV et son fils Venceslas (Il) en adoration (Ex-voto de l'archevéque O£ko de Vlaiim). Copie par Pierre
Blanc.
En italique: Personnages représentés
Encadrés: Les Empereurs
Les chiffres renvoient aux numéros des bustes
95
Salle 115
Empl. A Mur
No 2 Morion
Casque rendu célébre par les troupes espagnoles (qui le portaient du XVI* au XVII* siècle). ll représente un
développement, en méme temps qu'un allégement, du casque d'assaut antérieur. Sa forme devint si populaire qu'elle fut
copiée dans toute l’Europe occidentale, rendant difficile la tâche de déterminer le lieu de son origine primitive
(probablement la Flandre). Le lys décoratif ne peut étre retenu comme signe de souveraineté: ce motif fut largement
utilisé parce qu'il épouse admirablement la forme de la coiffe.
No 1 Casque de cuirassier (XVII: sie&cle) («Zischägge»).
Ce couvre-chef doit sa célébrité aux troupes montées de la Révolution anglaise (Cromwell). Le couvre-nuque articulé lui
valut le sobriquet de «lobster-tail» (queue d'écrevisse).
No 3 Bouclier en forme d’écu en acier taillé et poli (XVII* siécle).
Empl. B (vitr.)
Elle réunit deux motifs majeurs:
1) la technique d'allumage
2) le montage de platines sur des outils autres que des armes
L'histoire du mécanisme de mise à feu
No 10 Platine ä meche:
la méche incandescente, coincée entre les lévres du serpentin, se penche dans le bassinet, sous l'action du levier et de la
tige communiquant avec le serpentin. Le ressort en lame raméne le serpentin dans sa position initiale.
Platine à méche: vue sur la tige, le bassinet et le serpentin
96
No 5 Platine a rouet:
le fonctionnement est fort analogue à celui d'un briquet allume-cigare. Le chien (ici dans sa position abaissée) serre entre
ses lévres un éclat de pyrite, en contact avec la roue dentée (masquée partiellement ici par l'assemblage des leviers,
plaque, ressorts et tiges). La roue «remontée» au moyen d'une clef est retenue dans un cliquet. Le ressort principal (visible
à la droite), relié à la roue par une chaînette (de 3-4 maillons), se tend par ce mouvement rotatif de remontage. La
pression sur la détente dégage le cliquet, détend le ressort, qui, par l'intermédiaire de la chainette, fait tourner
brusquement la roue. La friction arrache des étincelles à la pyrite, allumant ainsi la poudre d'amorcage. (La platine à
chenapan, stade suivant, n'est pas représentée ici, mais se voit dans la vitrine suivante.
Platine ä rouet: vues externe et interne
No 9 Platine méditerranéenne, (dite aussi: platine à chenapan méditerranéenne, platine à la
Miquelet, variantes espagnole ou italienne).
Le mécanisme repose sur le principe du choc qui arrache une étincelle à une pierre dure. Le chien, serrant entre ses
lèvres un éclat de silex taillé, est tendu manuellement en arrière et repose (en position armée) sur une petite lame, sortie
de la plaque de platine. La pression de la détente retire la lame, permettant au ressort de projeter le chien contre la
batterie. Celle-ci, formant une pièce avec le couvre-bassinet (la combinaison accuse de profil la lettre L), fait enclume
contre le chien, et, par le choc, l'unité batterie-couvercle se renverse en arriére, découvrant le bassinet qui contient la
poudre d'amorcage. La culbute du couvre—bassinet se passant en méme temps que la production des étincelles, celles-ci
peuvent tomber dans la poudre pour déclencher la déflagration.
97
f
Platine méditerranéenne
Nos 4 et 7 «Platines à silex»
La platine à silex classique, dite aussi «platine francaise», repose sur le méme principe que la «Miquelet» (qui n'en est
qu'une variante). Tout le mécanisme, de tension et de reláchement du chien, est monté du cóté de la plaque qu'épouse le
bois. L'axe (quadrangulaire), sur lequel le chien est vissé, traverse la plaque et se prolonge en une «noix» fendue en
quatre endroits en «cran». Dans ces entailles s'engage le levier de la gáchette (sous la pression d'un ressort secondaire)
dans une premiére position de «repos», une seconde de «süreté» et une troisiéme «d'armement». Le mouvement
d'armement du chien a effectué en méme temps la compression du ressort principal qui en V s'appuie sur le 4* cran de la
noix. La pression sur la détente, communiauée à la gâchette, dégage la noix de sa position d'arrét, lançant ainsi le chien
contre la batterie.
Le No 4 est un modèle assez grossier de fusil militaire, le No 7 plus fin, est d’une arme civile et se trouvait monté du côté
gauche.
Nos 6,8, 11 Platines à percussion (dites aussi à «piston»).
L’amorcage étincelle-poudre est remplacé par une réaction physico-chimique: un choc fait exploser un mélange de
poudre détonante (fulminate de mercure). Le canon prolonge son trou-lumiére dans une espéce de court tube (le
«piston») rappelant une «cheminée». Cette cheminée est coiffée d’une amorce (en forme de calotte tronconique), et sert
d'enclume sur laquelle le chien s'abat. Le choc fait exploser le mélange détonant. la flamme traverse la cheminée et
amorce la charge propulsive en pénétrant dans le canon.
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A
Vue comparative:
Miquelet-percussion
Centre: sur la platine «en arriére», le ressort unique assume les fonctions des 2 ressorts de la platine «en avant»
99
Nos 12, 13, 14, 15 Eprouvettes à poudre.
La confection de la poudre noire terminée, des épreuves s'imposaient pour vérifier la force propulsive du mélange. A cet
effet on fait exploser une «charge», encastrée dans une chambre fermée par un couvercle, sous la pression directe, ou par
intermédiaire, d'un ressort. L'explosion propulse le couvercle le long d'un appareil de mesure (roue ou tige graduées)
taillé en crans d'arrét. Suivant le mélange de la charge, le couvercle s'arréte dans l'un des cliquets du dispositif de
mesure, permettant ainsi la lecture de la force réalisée.
Nos 19, 17, 18 Briquets à silex.
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Ils fonctionnent sur le principe de la platine à silex. Le bassinet contient (au lieu de la poudre d'amorce) une pincée
d'amadou, à laquelle l'étincelle produite par le chien communique le feu.
Nos 20 et 21 Fourchettes porte-méche.
Les volutes en oeilleton portaient la méche allumée, destinée à communiquer le feu à la poudre d'amorce du canon ou
du mousquet. La fourche elle-méme (montée sur une hampe de bois de 1.50 m) pouvait au besoin servir d'appui pour le
mousquet ou le fusil de rempart.
Nos 22, 23, 24 Types d'éperons espagnols.
Briquet: Bassinet ouvert
100
Eprouvette à poudre: avant et aprés la décharge
101
Salle 115 — Empl. C
Armes à ignition par étincelle (platines à silex et à rouet) sélectionnées pour leur intérét
esthétique et mécanique.
Nos 25 et 26 Pistolets de conception européenne, décorés ultérieurement dans le goût
musulman.
La forme générale ne diffère en rien de celle de pièces analogues occidentales de la fin du XVII siècle. Le bois est
recouvert d’une enveloppe de cuir repercée pour contenir les insertions de nacre, d’ébéne et d'argent, dans le style
oriental.
Nos 27 et 28 Paire de pistolets (de ceinture ou d’arcon). Les canons signés d'or au nom de
Kansonnet sont renforcés à la bouche dans le style du XVII siècle (imitant le canon d’une pièce
d'artillerie); fabriqués au XVIII siècle.
No 29 Fusil canardier (anglais?). La platine au chien élégant (en col de cygne) est munie d'un
loquet de verrouillage en forme de poisson (XVII siècle).
No 30 Fusil dans le style espagnol.
Le canon porte la marque des Manufactures de Pistoia, l'arme est signée par le célèbre Giovanni Battista Francino,
armurier brescian qui travailla de 1630 à 1660. réputé pour ses armes à rouet
No 31 Fusil de luxe à la marque de «Heinrich» de Prague. Le bois est inserti de motifs
décoratifs en ivoire représentant des animaux et des fleurs.
No 32 Pistolet de luxe.
Bien que non signée, l'arme, par les insertions dans le bois, doit étre rapprochée du No précédent. Elle s'en distingue par
un supplément de décorations sur les garnitures (gravures et ciselures en relief notamment sur la platine et la calotte).
Le canon est marque d’un cartouche contenant un cheval passant (mais dans le sens opposé à celui sur le canon du fusil).
Tampon du pistolet no 32
102
Nos 33 et 34 Paire de pistolets d’arcon.
Le bois ainsi que les garnitures en laiton (surtout le pommeau de crosse) sont richement sculptés en relief (Début XVIII:
siècle).
No 35 Pistolet à platine méditerranéenne (variante «à la romaine»).
La bouche du canon de cette arme, remarquable pour son élégante sobriété, s'ouvre en tulipe. Epoque: XVII* siècle.
No 36 . Fusil à platine méditerranéenne signé «Lazaro Lazarino Legitimo de Braga».
La platine avec toutes ses caractéristiques «méditerranéennes» est comparable aux platines «françaises»: le ressort
principal et la détente sont novés dans le bois. L'arme par cette curiosité rarissime est d'un intérét tout particulier.
No 37 Canardiére à platine à chenapan.
Le chenapan est du modèle classique hollandais (reconnaissable au bouton du bassinet et à l’ergot du chien). Le système,
bien que caractéristique pour les Pays-Bas, ne permet pas de conclusion quant à l’origine de l’arme: les Néerlandais ont
largement exporté leurs platines (surtout dans les pays maghrébiens).
No 38 Canardière à platine méditerranéenne (du type «à la romaine»).
Le mécanisme d'invention italienne est clairement révélé ici: c'est la lame inférieure du ressort en V qui actionne le chien
(alors que pour l'espagnole — ou «à la Miquelet» celui-ci est en contact avec la lame supérieure).
Fabrication: début XVIII: siècle.
mn
Les trois armes présentent une curieuse analogie par les évidements de la crosse (pratiqués pour
la décoration autant que pour l'allégement de l'arme).
Nos 39 et 40 Paire de pistolets de luxe.
Les armes recherchent le style oriental avec des motifs européens (dans le détail de l'ornementation). La capucine (bride
tenant le canon, le fût et la baguette) accuse la forme de l’embouchoir des armes du système francais de 1777.
Fabrication: St-Etienne (debut du XIX: siecle).
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Nos 41 et 42 Paire de pistolets orientaux dans le style européen (milieu du XVIII siècle).
La platine à silex (à la française) est gravée de caractères arabes; le pommeau porte une inscription en damas d'argent.
Fabrication turque (probablement d'Istanbul).
No 43 Arquebuse ä rouet (Stutzen).
Signée «Joseph Batner in Hammelburg» (XVII* siécle). Le bois est sobrement sculpté, toutes les parties métalliques sont
richement gravées de scénes de chasse (y compris le chien, dont la «téte», tenant les máchoires, est élargie en surface). Le
mécanisme entiérement nové dans le bois est actionné par une double détente («Stecher»).
No 44 Arquebuse à rouet signée «Feliciano-Verona» (fin du XVI: siècle).
Le canon à bouche renforcée est inserti de médaillons d'argent. Le füt est rehaussé par des insertions de nacre et d'ivoire
gravées. La platine à rouet (actionnée par une double détente) est richement gravée d'arabesques en rinceaux. Pour la
mécanique, autant que pour l'esthétique, cette arme est un document de l'art de l'arquebuserie italienne.
103
Salle 115 — Empl. D (Panneau)
Les difficultés politiques et religieuses des XVI* et XVII* siécles transforment l'Europe en champ de bataille permanent et
général. Sur le plan technique, les responsables politiques confient des opérations martiales à ces «spécialistes» que sont
les «gens du métier de la guerre», c.-à-d. les officiers qui entrainent à leur solde toute une soldatesque mercenaire de
«lansquenets» et de «reitres». L'armement de ces «professionnels» n'a que peu varié au cours de ces deux siécles. La
cuirasse partielle (plastron et casque d'assaut — «Sturmhaube») reste largement réservée à ceux qui ont les moyens
matériels pour se l'offrir. Le cavalier, piquier, hallebardier et l'arquebusier (plus tard le mousquetaire) portera toujours à
cóté de son arme principale, une arme blanche pour le corps à corps: le glaive ou le sabre pour la «taille», la rapiére pour
l’«estoc», l'épée combinant les deux espèces de coup. Les besoins de l’escrime (coup et parade) feront évoluer la lame
mais surtout la garde vers la richesse des formes qu’on observe pour l’époque. La mode, en y mettant le sien, nous fournit
une telle variété qu'il nous est difficile aujourd'hui de les classer autrement que par vastes catégories.
La garde, partie du double quillon formant croix avec la ligne lame-poignée (le glaive médiéval), se complique par
l'adjonction d'arcs, de branches de garde, de pas d'áne, coquille etc. pour aboutir au perfectionnement de la rapiére à
coquille en cloche (milieu du XVII siècle). D’autres gardes, peut-être moins compliquées, marquent une utilisation plus
spécifique de l'arme. C'est ainsi qu'une garde développée des deux côtés condamne l'épée à la «taille» et la rendent
inapte à l’art sophistiqué de l’éscrime (nos 45. 48 et 49).
Les armes:
Nos 55 et 56 Deux arquebuses ä meche.
Celle d'en haut est une réplique assez précise (datant du début du siècle précédent) du modèle en usage vers 1650. Le tir
avec ces armes fut pratiqué par les sociétés d'arquebusiers belges au XIX° siècle.
La seconde aux dimensions plus reduites et au bois inserti d’ivoire, est de fabrication espagnole (XVI siècle).
Nos 51, 52, 53 et 54 Quatre flacons à poudre en ivoire ciselé et aux montures d'étain.
Le bec verseur est souvent calculé dans ses dimensions pour mesurer la quantité de poudre nécessaire à la charge.
Nos 45, 48 et 49 Epées de taille (de cavalier).
La garde développée des deux cótés de la poignée limite leur emploi à la taille (comme s'il s'agissait de sabres). Ce genre
d'armes est le précurseur de la latte de cavalerie («Pallasch») et du «Haudegen» du XVIII° siècle.
Le No 49 est doublement intéressant; d'abord par ses deux arcs inférieurs (des «pas d'âne» destinés à protéger les doigts
enveloppant les quillons en direction de la lame) qui permettent de la classer comme épée dans son évolution vers la
rapiére; ensuite pour sa lame, au chiffre 1441 et gravée d'un loup passant schématisé, marque des fourbisseurs de Passau
et de Solingen. La comparaison du métal de la lame et de celui de la garde (de 150 ans plus récente) en dit long sur la
qualité du matériel utilisé, si 1441 est une date.
Detail de la lame du no 49
104
Nos 46, 47, 50 et 59 Rapiéres à garde partielle.
La comparaison avec le No 57 (dont la garde est accomplie dans le style classique espagnol) révèle que la monture reste
déficiente pour diverses parties.
No 47 Lame marquée d'un loup en cuivre rouge.
Detail de la lame du no 47
No 50 Epée tout a fait analogue à celle reproduite par A. van Dyck dans son portrait de Charles I* d'Angleterre (1635).
No 57 RAPIÉRE «À L'ESPAGNOLE» (À GARDE ACHEVÉE).
On distingue les parties essentielles:
— arc de jointure avec une branche de garde et de contregarde
— quillon de parade
— pas d'âne
— anneau de côté
pommeau massif
3.5.7
No 58 Rapiére espagnole à monture exceptionnelle.
La garde peut valoir comme transition entre celle décrite au numéro précédent, et celle du nouveau modele espagnol à
garde dite «en coque» (espada de taza) du No 64 (panneau suivant). L'attachement aux arc et branches est touiours
visible, mais toutes ces piéces sont soudées en une espéce de «corbeille».
105
Salle 115 — Empl. E
En haut: cuirasses surmontées des casques adéquats. Celle de gauche, ne présentant que le plastron, est partielle; l’autre
est complétée par sa dossière. Les casques sont deux variantes du type bourguignotte (en allemand: Sturmhaube =
«casque d'assaut»). Au milieu, un colletin, marque du grade du sous-officier, richement sculpté d’une scène de bataille.
Cette espéce d'embléme restera en usage dans l'armée allemande (porté notamment par la «Feldgendarmerie» ou police
militaire).
Les armes blanches (continuant logiquement le tableau précédent):
No 65 Sabre monté «a l’allemande» du type dit «Dussäge».
La lame et la garde trahissent indubitablement l'appartenance à la catégorie d'armes blanches importées de l'Orient:
— lame à un tranchant et contretranchant dit «Yelman»
— garde limitant l'utilisation de l'arme à la «taille»
La fusée toujours droite comme pour l'épée, dénote le caractére encore inachevé du sabre.
No 66 Latte de cavalerie (autrichienne).
La monture correspond entiérement au modele introduit en 1679 dans l'armée autrichienne. La lame, à double
tranchant, l'apparente à une arme fort courante dans notre région: l'épée wallone (dite aussi «épée flamande»).
No 67 Rapiére allemande montée :à l'espagnole» (répondant en tout à la description faite au
tableau précédent).
No 68 Rapiére espagnole.
La garde est essentiellement une coquille développée «en coque». Les repercements décoratifs sont destinés à attraper et
rompre la pointe de l'énée adverse (une espéce de «rompe puntas»). La lame est gravée: «Poli Fecit In Toledo Caesaris».
Nos 69, 70 et 71 Epées de campagne du type nord-européen.
Les deux anneaux de côté rappellent le classique du XVF siècle, le fameux «Katzbalger» du lansquenet germanique. L'arc
de jointure les rapproche de la conception de l'épée du XVIII siècle.
106
Salle 116 — Orient
La production d'armes de l'Asie est d'une diversité sans pareille: chaque zone de civilisation posséde sa gamme propre,
qui se ramifie dans un nombre impressionnant de types distincts. Ainsi le sabre classique dans certains pays (le Japon ou
l'Inde) se retrouve dans des douzaines de variantes. Dans cette mélée, parfois inextricable, un seul fil rouge: le soin porté
au finissage et à l'esthétique: les métaux sont travaillés (encore aujourd'hui), dans un rituel de transcendance mystique
ou magique. Des légendes, souvent religieuses, s'attachent à la découverte, la fabrication ou l'utilisation de certaines
armes (comme dans notre Haut Moyen Âge): souvent même plusieurs mythes défendent le respect religieux dû à un
poignard ou une épée. L'auréole mythologique de l’arme blanche remonte à la nuit des temps et illustre deux
considérations majeures se rapportant, l’une à la fabrication, l'autre à l'utilisation de l'ustensile.
La production d'alliages de qualité est essentiellement liée à des notions de mesure (temps, température, proportions).
L'instrument de mesure faisant défaut est remplacé par la durée d'une invocation, ou la parabole poétique (d'une couleur
par exemple). La crainte magique ou religieuse s'y ajouta nécessairement, et maintint immuable le rituel.
Le tabou, dans lequel berce l'arme — objet meurtrier —, a pour fonction principale d'en «moraliser» l'emploi et de mettre
en garde contre la menace qu'elle représente pour son propriétaire méme. Une foule de légendes sont là pour témoigner
du profond respect pour la vie que posséde l'homme «primitif», lorsqu'elles nous montrent comment le mauvais emploi
de l'arme est chátié par intervention magique ou divine.
Certains de ces aspects curieux de l'arme blanche, nous les retrouvons avec le Keris indonésien. La légende de «Si Ginjé»
(nom du Keris) raconte qu'il fallait 9 ans pour le fabriquer (un seul coup de marteau était permis par semaine, et
seulement aprés une priére déterminée). Le Keris Majapahit appelé Kyai Condong, surnaturel lui-aussi, avait la capacité
de tuer par lui-méme et de boire le sang de sa victime. Trois autres Keris sacrés le terrassérent et le détruisirent en le
brovant dans un mortier.
Empl. A Mur
Armes Indonesiennes
Les lances (ou javelots) à pointes de bois (ou de pierre) à nombreuses barbelures sont plus ou
moins réservées à la péche et à la chasse.
Les motifs décoratifs sur les hampes peuvent étre interprétés comme marques de propriété.
L'épieu à pointes s'évasant en balai est uniquement utilisé pour la péche. La lance à la pointe en
damas et la houppe en crin rouge est une arme de guerre et de cérémonie.
Sous le bouclier de Bornéo, à gauche: Golok javanais (coutelas à un tranchant et pommeau
fendu); à droite: hache de combat montée sur un manche se prolongeant en occiput pour
renforcer le poids de l'impact.
si
Arc en bambou avec fléche sans empennage (pour la chasse aquatique).
Le Keris (dit aussi Criss ou Krish, connu sous le nom de «cris malais»). Nous utilisons la
nomenclature actuellement reconnue en Indonésie méme.
107
Le Keris comporte les parties essentielles suivantes:
le fourreau:
wrangka: coquille supérieure évasée
pendok: revétement en métal (généralement ciselé) du fourreau.
l'arme proprement dite:
gagang: (dit ailleurs: «Landéan» ou «griffe») la poignée
mendok: virole (anneau entre la poignée et la lame)
selut: anneau décoratif de la poignée
la lame en «Pamor» signifiant alliage et désignant effectivement le damas (introduit avec la conquéte islamique au
début du XIlI* siecle)
L’appreciation et la collection des Keris se concentre sur les aspects suivants.
1) La poignée: les plus anciennes remontent à l'époque dite des «Rois Fabricants de Keris» (avant le IX* siecle). Jusqu'à la
conquête musulmane elle a la forme d'une divinité fantastique, appelée Kono. L'Islam interdit toute représentation
figurée, ce qui eut comme conséquence de faire recouvrir les figures grotesques de motifs floraux. Dans la suite le gagang
évolua vers des formes de plus en plus abstraites, pour aboutir à différents dessins simplifiés, qui néanmoins trahissent
toujours leur origine première (forme animale ou humaine). Certaines régions conservèrent leur attachement à des
modèles traditionnels («l'oiseau accroupi» du Sud de Célébès).
Méme démunie de sa lame, la poignée se transmettait dans la famille avec un respect mystique (attitude qui nous valut
d'avoir pu en rescaper jusqu'à notre époque).
Evolution du «Gagang Keris»
«Kono au long nez»
«Kono-Elephant»
Forme abstraite moderne
Kono recouvert d’arabesques
108
2) Le Pendok recherché pour son métal (généralement noble) et ses sculptures à motifs abstraits, suivant des patrons
traditionnels.
3) La lame: en principe le travail du fer est celui que l'Islam a importé, mais les forgerons indigènes y ont ajouté des
modifications importantes qui nous amènent à distinguer une vingtaine de profils (les plus fréquents étant dérivés
poétiquement de motifs floraux). Ces «Pancarupa» (profils) portent en outre un symbole bien précis:
«blarak ngirid» (feuilles de cocotier séchées et liées) symbolise l'autorité du chef.
Les quatre Keris (de fabrication assez récente, XIX* siécle) montrent les différentes parties
constitutives de l'arme avec les variations suivantes.
De bas en haut:
1) lame flamboyante ajourée; poignée en Kono trés stylisé masqué d'arabesques; mendok
élémentaire
2) fourreau à wrangka développé (sans pendok); poignée en Kono abstrait (récente)
3) fourreau sans pendok à wrangka simplifié; poignée «en oiseau accroupi» (abstraction de
Kono)
4) poignée comme le No 2, lame flamboyante, mendok en cuivre repoussé.
Empl. B (vitr.)
Keris et fers de lance
1) Poignée abstraite à mendok trés développé en cuivre rouge, selut en cuivre jaune. Fourreau
à wrangka complet sans pendok.
2) Lame fine en damas, poignée en forme de Kono caché sous des arabesques florales. Mendok
en argent perlé.
3) Lame en damas strié, poignée en Kono recouvert, mendok en argent repoussé.
4) + 5) Deux exemples de lames ä profils de damas caracteristiques.
6) 7) 9) 10) Fers de lance: elles sont en damas comme les lames de keris et coiffés d'un
fourreau de bois qui pour des raisons de cérémonie et d'esthétique est sculpté et coloré (en
arabesques ou mascarons).
K
8) Poignée en kono trés décoré mais facilement reconnaissable. Wrangka en bois strie.
11) Ce Kono tronqué (la téte est perdue) était entiérement recouvert de feuilles d'or. La lame est
d'un magnifique damas en relief. Mendok en argent.
12) Poignée abstraite, lame démesurément longue (a pu servir de sabre ou de coutelas).
109
13) Poignée en os représentant un «Kono au long nez» trés stylisé (rappelant un oiseau), mais
aux détails physiques toujours reconnaissables (comme les bras).
Mendok en argent repoussé; lame à talon complet (toutes les encoches possibles sont
fournies) et en beau damas.
14) «Kono au long nez» sculpté et renforcé de plaquettes d'argent; mendok simple; la lame en
damas.
15) Kono en arabesques, mendok primitif, lame lisse sans profil apparent.
16) Couteau indonésien à poignée sculptée, lame en damas avec écriture décorative gravée,
virole comme le mendok du Keris.
110
Salle 116 — Empl. C (vitr.)
1) Poignée en ivoire repercé en arabesque dans la position d'un personnage penché, mendok
en argent perlé; lame au profil effacé.
2) Poignée simplifiée en ébène sculpté, lame au damas fort corrodé.
3) Kono trés primitif et effacé par le maniement; mendok en argent perlé, lame ayant perdu le
relief du profil par affütage.
4) Poignée en ébéne ciselé; le mendok manque; la lame est trop endommagée pour faire
reconnaitre le damas.
5) Poignée en «fusée d'épée» remplacant le «Gagang» classique pour des besoins utilitaires;
lame au trés beau damas ayant perdu une partie du profil par affütage.
6) Keris en acier d’une piece; la soie est travaill&e en kono, la lame d’un damas ondule.
7) Fourreau d'une seule piéce, sans pendok et au wrangka simplifié; poignée «en oiseau»,
mendok sans originalité.
8) Fourreau à wrangka développé et pendok en vermeil lisse. Poignée en ivoire représentant un
ménage portant comme chapiteau un lion. Selut en laiton, mendok en argent perlé.
9) Fourreau à wrangka simplifié; pendok en argent repoussé; poignée en kono masqué
d'arabesques.
10) Fourreau du méme bois clair que la poignée; les décorations normalement trouvées sur les
appliques métalliques sont ici coupées dans le bois. Kono sculpté assez primitivement.
11) Fourreau à wrangka non développé et pendok sans gravures; poignée stylisée, mendok en
argent perlé.
12) Kono de taille réduite; mendok en vermeil travaillé; trés fine lame ondulée révélant le
damas par endroits.
nl
13) Poignée en «Kono-Éléphant»; selut et mendok sobres; lame montrant assez bien le profil.
14) * 15) Poignées stylisées («en oiseau») beaux mendok (l'un travaillé en filigrane); profils du
damas reconnaissables par endroits.
16) Poignée stylisée; magnifique profil de damas sur la lame endommagée.
17) Poignée en Kono masqué, le mendok fait défaut; lame au talon développé et au profil
reconnaissable par endroits.
111
Salle 116 — Empl. D Armoire
A gauche et à droite de l'armure japonaise quelques échantillons d'armes irano-hindoues. Le territoire couvert s'étend du
plateau iranien jusqu'à l'Indonésie, touchant ainsi la limite de l'expansion orientale de l'Islam. La zone de part et
d'autre de l'Indus s'est imposée, parce qu'ici des apports arabo-persans se sont mélés à la tradition hindoue, pour
créer de nouveaux standards rendant assez difficiles les distinctions typiquement régionales.
Nos 3, 4, 17, 18 et 20 Piéces d'armement défensif: boucliers, casques, partie de brassard.
Toutes les piéces portent de riches incrustations d'or dans des arabesques coraniques. Les
casques sont du type commun pour la Perse, la Tartarie et l'Inde. La calotte, en acier massif,
se prolonge en camail ouvert pour protéger la nuque et les joues. Le nasal (manque au No 4)
est mobile; les douilles sont destinées à recevoir des aigrettes ou un panache (No. 18).
Les boucliers ronds, de format réduit (pour ne pas entraver la mobilité du cavalier), offrent des surfaces favorables à la
gravure abondante: le No 17 porte alternativement des textes coraniques, des bustes et des oiseaux en médaillon.
Le brassard (incomplet couvre le haut de l'avant-bras; une partie inférieure, reliée par charniére, et un gantelet en
mailles l’ajustent solidement à l'extrémité du bras. N° 20
No 5 Sceptre pouvant servir de masse d’armes.
Nos 6 et 21 Haches d'armes et de cérémonie sur le modéle de la hallebarde européenne: fer
convexe, estoc et bec de corbin. Celui du 17 est ouvert, comme s'il avait contenu un ergot
d'un autre matériel.
No 7 Kukri Népalais.
L'arme traditionnelle du pays himalaien existe en différentes tailles (couteau, coutelas, glaive). La courbe typique de la
lame (pointe massive infléchie vers l'intérieur) lui communique un impact formidable. Le Kukri fait partie
jusqu'auiourd'hui de l'équipement des Gurkhas, auxiliaires de l'armée britannique.
M"
No 8 Thankol, arme curieuse, que portaient les garcons indonésiens jusqu'à leur circoncision
(date à laquelle ils reçoivent le keris).
No 9 Wedung, arme de cour. Le long crochet aplati en corne de buffle sert à passer le fourreau
dans l’écharpe.
No 10 Klewang (sabre javanais aux caractéristiques de coutelas).
Le tranchant est du cöte rectiligne, le contretranchant sur la courbe de la lame. Le pommeau de la fusée sculptée penche
vers le tranchant.
Nos 11 et 27 Tulwars (sabres hindou-musulmans)
C'est l'adaptation hindoue du Kilidj turco-arabe. La lame à évidements accuse le Yelman, la garde se prolonge en
oreillons, deux traits caractérisant le sabre oriental. Le pommeau s'évase en plateau et la fusée se bombe au milieu
pour mieux s'adapter au creux de la main.
No 12 Poignard indonesien (spécifique pour certaines régions de Sumatra). Il rappelle une
faucille dans toute sa conception: la face concave de la lame est affütée en tranchant.
112
Nos 13 et 14 Couteaux singhalais remarquables pour le travail du bois et du metal de leurs
poignées.
No 19 Coutelas irano-hindou (sa forme rappelle celle du Pichequabz — sorte de poignard
persan). La lame est du genre «yatagan», poignée et fourreau sont richement ciselés.
No 22 Kastané (sabre singhalais) l'arc de la garde en cuivre jaune se termine en téte de dragon.
. Le pommeau est sculpté en téte d'animal, le talon de la lame est revétu à la facon des sabres
hindous.
No 23 Tegal (Keris développé en sabre). La lame porte une remarquable sculpture de deux
nagas s'entrelacant par leurs queues).
Nos 24 et 25 Fers de lance indonésiens. Les talons sont richement sculptés et incrustés: celui
du 25 montre deux flütistes accroupis.
No 26 Rentjong (ou Randjoe). Ce poignard indonésien se caractérise par la poignée en corne qui
se prolonge dans un pommeau fantaisiste (et peu pratique). Le fourreau est normalement
d'une pièce de bois richement sculptée.
No 15 Arquebuse ä meche japonaise.
Des les premiers contacts avec les voyageurs européens (portugais) les Nippons copiérent leurs armes à feu (à ce
moment-là — XVI siècle — fonctionnant sur l'ignition par mèche). Cette platine montée sur des armes de dimensions
diverses resta l'unique systéme utilisé par les Japonais jusqu'au XIX* siécle. Alors seulement les exigences, dictées
par un nouveau rapprochement avec l'occident, leur firent accepter le «progrés» dans l'armement.
No 16 Armure compléte de guerrier japonais (Samourai). Le matériel est du cuir ou de l'acier
(verni dans les deux cas). Plutót que d'enfermer le chevalier, l'armure japonaise le couvre
. pour le protéger, et comporte pour cela surtout les pièces de front.
a) casque à long camail (couvrant la nuque jusqu’au dos) complété par:
b) une haute mentonnière figurant un masque grotesque se prolongeant en:
c) colletin articule
d) au plastron (couvrant la poitrine) se rattache une espece de:
e) broigne (sorte de tablier) assumant les fonctions de braconniére, tassettes, brayette et cuissards. Les jambes et pieds
sont protégés par
f) des gréves et
g) des solerets typiques
épaules, bras et mains son recouverts de
h) épauliéres
j) brassards
k) gantelets
No 28 A cöte: le plastron avec sa broigne articulée.
113
Salle 116
Empl. D (Mur au-dessus armoire)
2 Glaives chinois traditionnels
Ces armes blanches se caracterisent par
— une fusée enroulée de corde grossière et se terminant par un pommeau en anneau
- une lame courbe du type «Malchus» (la rapprochant de la «Storta» italienne).
1 Sabre-coutelas chinois
la garde en disque rappelle la Tsuba du Katana.
2 Lances-javelots indochinois
remarquables pour le travail d'insertion de la hampe.
Salle 116 — Empl. E Panneau
Armes blanches caucasiennes et russes
Nos 29, 30, 32 Coutelas et glaives caucasiens (dits Kama ou Kindjal)
Cette arme est repandue (toutes les dimensions sont possibles) depuis les plaines de la Russie meridionale jusqu'en
Arabie. Sa forme typique (fusée se rajeunissant au centre pour former garde et pommeau, lame droite symmétrique) est
dépistée dans la protohistoire. Arme privilégiée des Circassiens elle finit par s'intégrer dans le costume de certaines
nationalités (Arméniens et Géorgiens), ou par compléter certains uniformes officiels de la Russie tsariste. Comme
poignard, le «Kama» se retrouve auiourd'hui encore en Turquie, Perse et certains pavs arabes.
Le No 29 est assez exceptionnel parce qu'à lame courbe de sabre.
Nos 31, 33 Sabres de cosaques (Chachka)
La fusée à pommeau typique (inspiré par le yatagan?) est sans garde, permettant de noyer l'arme complétement dans le
fourreau. La lame est toujours affûtée en «rasoir» faisant de la chachka une arme de taille et de «tranche» (comme le
katana japonais), tout en interdisant son utilisation pour l’escrime (la parade est impossible!). Au fourreau se rattache un
baudrier, dit «russe», à passer lâchement en écharpe par l'épaule, afin de permettre au cavalier de déplacer l'arme aux
endroits les moins génants. De conception fort simple, ces sabres sont parfois décorés à la mode persane ou turque
(v. No 33).
114
Salle 116 — Empl. F (vit.)
Armes caucasiennes (du point de vue de l'armement, la Caucasie s’entend pour la région autour
du Caucase et de la Caspienne comprenant une partie de l'URSS, de la Turquie et de l'Iran).
No 34 Carabine à silex. Un chef-d’oeuvre de l'art décoratif de l'armurier caucasien. Le canon,
en damas profondément profilé, incrusté d'argent, est retenu au füt par quatre bandes en argent
massif repoussé; le bois est incrusté d'ivoire et d'argent et agrémenté de clous de cuivre.
No 35 Carabine à silex. Le damas du canon est relevé dans son profil par des dorures. Trois
bandes en acier bleui fixent le canon. Le même matériel relève le bois. La plaque de couche est
en ivoire massif filigrané.
Travail du bois
d’une
arme caucasienne
Ju
ged
Carabine
caucasienne:
travail du métal
sur le canon
damasquiné
115
Nos 38 et 39 Paire de pistolets à silex (completant la carabine précédente). Bois et métaux sont
ajustés et travaillés de la méme maniére que pour la carabine. La crosse ne se termine pas en
plaque, mais en pommeau arrondi.
No 37 Pistolet à silex, monté de la même façon que les précédents. Le bois est complètement
recouvert d'une enveloppe métallique. La crosse s'arrondit pour former un pommeau.
Le système de mise à feu des cinq armes est une variante de la platine méditerranéenne (dite «alla morlacca» par les
Italiens). Tous les mécanismes sont richement damasquinés d’or.
No 36 Poignard persan (genre «Djambidja» wahabite).
La fusée est en os, le fourreau en corne de chévre.
No 47 Sabre turc («Yatagan»).
Le fourreau de bois est enveloppé de cuir vert. La poignée en corne se termine en pommeau fendu en deux «oreilles»
(typique pour le yatagan turc). L'acier (de la poignée comme de la lame) est richement incrusté d'argent repoussé en
relief. L'arme fut portée passée par l'écharpe et se distingua par sa maniabilité (due au large pommeau faisant contre-
poids à la lame).
No 40 Poignard persan (genre «Kard» ou «Djambidja»). La poignée en ivoire est sculptée en
relief, représentant un prince. Le pommeau porte des pierres rouges et bleues. Le fourreau revétu
de cuir se termine par des garnitures en argent repoussé.
No 45 Poignard persan (genre Kindjal dit «Quaddara»).
La fusée entièrement métallique est incrustée d'argent, la lame porte une ciselure en forme de lis. Le fourreau porte des
garnitures ciselées et bleuies (Comme pour les Nos 35, 38 et 39).
No 44 Poignard (genre Kindjal courbe), remarquable pour sa poignée en agathe filigranée d'or.
L'écuvillon et la bouterolle du fourreau sont en argent repoussé.
No 41 Sabre oriental (turco-persan, pour les Britanniques: «Mameluk») du genre «Chamchir»
(scimiterre). La lame fort recourbée ne présente pas de contretranchant, la garde droite et la
poignée sont classiques pour l'espéce. La lame et la garde portent des inscriptions en
damasquinage d'or.
No 42 Coutelas caucasien (genre Kindjal). La lame noircie est incrustée de filigranes d'argent;
la poignée (endommagée) ainsi que le fourreau sont relevés de la méme facon.
No 43 Coutelas caucasien (genre Kindjal). La fusée en ivoire est relevée de deux boutons
d'argent. La bouterolle et l'écuvillon du fourreau de velours sont en argent niellé. La lame porte
en damasquinage d'or des inscriptions arabes. Toutes les parties de l'arme sont d'un fini
remarquable.
116
Salle 116 — Empl. G (vitr.)
Armes blanches japonaises
L'Empire du Soleil Levant détient une tradition plus que millénaire dans la fabrication des sabres. Des siècles de
recherches empiriques ont abouti aux résultats suivants:
rv
Un
()*
I. Une variété insaisissable de nuances dans la confection de la lame:
— forme de la pointe (Kissaki)
— ligne de la trempe de la pointe (Boshi)
— forme du dos (Shinogi)
dimensions de l’évidement (Hi
ligne de trempe de la lame (Yaki-Ba)
ENVELOPPE
-
NOYAU
^
— arete du dos (Mune)
— hauteur de la fleche (Sori)
— 26 variantes -
TRANCHANT
\
Shiho-Zume-Gitae
à cela s'ajoutent cinq variantes de soie, douze de traits de lime sur la soie, quinze variétés de trous de rivetage. . .
Lame de Daito montrant la ligne de trempe (Yaki-Ba)
117
2. Un patron constant et unifié pour les trois majeures espéces d'armes blanches.
D’après leur taille ce sont:
nd
a) Daito ou Katana (sabre) lame au delà de deux Shaku (unité de mesure valant trente centimétres); réservé jadis aux
Samourais
b) Wakizashi (Coutelas), lame entre un et deux Shaku, sabre auxiliaire des Samourais, ou porté par des ressortissants
de classes non chevaleresques.
c) Tanto (Couteau) lame inférieure à un Shaku, arme auxiliaire des Samourais (comme le Wakizashi) autorisé pour
toutes les autres classes de la société.
A ces catégories s'ajoutent les armes d'apparat (ou de cérémonies) le Tachi, montées souvent dans l'ancien style dit
Jindachi-Zukuri (à deux anneaux de suspension).
Les parties du sabre:
Fourreau (Saya) en matériel laqué
Garde (Tsuba) en' métal ajouré et richement incrusté
Viroles (à la garde: Fuchi; au pommeau: Kashira)
Fusée (Tsuka) enroulée de lacets
Ornements de fusée (Menuki) visibles sous les lacets des deux cótés de la fusée.
La lame suit pour sa fabrication (suivant le type) une série de rites cérémoniels bien définis et immuables. Le forgeron de
talent obtiendra comme résultante le Shiho-Zume-Gitae (lame à quatre qualités d'acier différentes).
Collier (Habaki) en metal jaune appliqué à la lame pour la retenir solidement dans le fourreau.
No 47 Tanto (fantaisiste): l'ensemble fusée — fourreau (bois laqué et ivoire) représente un
monstre.
No 48 Wakizashi de parement (genre Tachi). Fusée et fourreau en ivoire sculpté en scénes
guerriéres de Samourais.
No 49 Daito classique, ä toutes les caractéristiques de l'espéce
Pointe en: Fukura-Tsuku (courbe)
Taille de la pointe: O-Kissaki (longue)
Ligne de trempe: en Gunome (ondulé)
Dos en: Mune-Hikushi (bas)
Fléche en: Koshi-Zori (moyenne vers le milieu)
Section de la lame: Shinogi-Zukur (symmétrique)
Nos 52 et 53 Daitos de parement à la fusée et au fourreau d'ivoire sculpté (scènes guerrières).
No 50 Tanto de parement, monte sur ivoire, montrant un homme et une femme avec un
dragon.
No 51 Tanto aux montures de bronze sculptées d'une fleur et d'un dragon.
No 54 Wakizashi de parement à flèche élevée (distance entre la droite imaginaire garde-pointe
et le zénith de la courbe de la lame).
118
Salle 116 — Empl. H et I (vitr.)
Parures et armes des Indiens Peaux-rouges
Les matériaux utilisés (objets de parement et d'utilité — boite, carquois. . .) sont la fibre végétale
ou le cuir, sur lesquels sont montées des perles de manufacture européenne.
Les fléches sont dotées de pointes à tranchants plutót qu'à barbelures.
Qa:
Pour l'emplacement I, l'élément dominant est la plume montée sur une grille de fibres végétales.
Des combinaisons de différentes espèces et de couleurs variées forment des motifs typiques pour
la région ou la tribu.
Entre | et J (Mur)
Instruments de musique orientaux
Empl. J (Mur au-dessus de l'armoire)
Echantillons de couvre-chefs de différentes régions d'Extréme-Orient.
Salle 116 — Empl. J
Vitrine extréme-orientale (Sino-japonaise)
Elle réunit une collection d'objets dont l'écrasante majorité parvint au Musée par un don
testamentaire, exécuté en 1966, aprés le décés du donateur M. Félix Rosenstiel. Parmi les
articles, deux motifs arrondis ressortent: les tabatiéres chinoises et les netsukes japonais
(occupant les secondes tablettes d'en haut); ils seront traités à part, exigeant des commentaires
plus détaillés, à cause de leur fonction clairement définie.
Pour ce qui est de l'utilisation des piéces restantes, elle pourrait se définir selon la
compréhension du terme de «bibelot». Bien que certains des objets (Comme les statuettes)
trahissent les liens qui les rattachent à la religion, il y a lieu d'admettre, que du moment qu'ils se
retrouvent sur un meuble, c’est au moins autani pour des raisons décoratives que pour des
exigences rituelles.
La statue cultuelle de l’ancètre, comme la figurine idéalisante de la divinité, ont leur raison d’être
dans la religion; si elles ont servécu, c'est à cause de leurs qualités esthétiques. Ce sont ces
dernières encore qui font que ces «bibelots» sont tellement recherchés par les amateurs
occidentaux, et retenus jalousement par ceux des Orientaux, qui les détiennent de leur aïeux.
119
Le matériel utilisé peut se répartir en 2 groupes majeurs:
— les terres cuites (argile - porcelaine)
- les minéraux (pierres mi-précieuses où dominent les jades et les quartz);
à côté de matières plus «communes» comme le bois
— vase sculpté (1)
— pot à couvercle sculpté (2)
— masque en bois peint (46)
le bronze:
— encensoir, sur support et couvercle en bois sculpté
— guerrier (44)
— dame (45)
A) Les porcelaines: figurines, vases, assiettes
une divinité mâle du type japonais Hotei (dieu de la sagesse) (4)
deux divinités femelles, l’une accroupie (5), l’autre debout (6)
deux divinités en méditation (7 + 8).
deux vases peints (9 + 10): figures et caractères sont disposés en symétrie d’un vase à l’autre. Soucoupe peinte (11)
Argile: 5 figurines en terre cuite peinte
B) Les mineraux
Un premier groupe comprend les reliefs figuratifs:
en turquoise (12)
femme accroupie tenant une branche avec perroquet; sur socle d'ébéne (minéral opaque et uni)
oiseau mythique avec fleur sur socle de bois sculpté (turquoise opaque à nervures)
3 flacons sculptés de motifs floraux
¥
en malachite
femme debout (déesse) avec éventail (13)
en améthyste
deux flacons sur socle sculptés de motifs ou domine la flore (14)
en quartz
flacon rose à animaux fabuleux (15)
éléphant (rose) sur socle d'ébéne (16)
guerrier en cristal de roche sur socle (17)
bouddha, en cristal de roche sur socle (18)
femme (déesse), en «oeil de tigre» tenant une fleur (19)
récipient en feuille (oeil de tigre) (50)
en fluorite
figurine (genre bouddha ou hotei) sur socle en bois (20)
120
en marbre
recipient sur socle (21)
- en agate
pierre rectangulaire enchâssée dans un bois ajouré (22)
pierre plate ovale montée sur bois (23)
en opale
recipient sur socle (42)
en nephrite
récipient à bec verseur sur socle (43)
les jades
— Figurines
homme et enfant (24)
homme entoure de fleurs (25)
divinité avec monstre (sur ses épaules) (26)
homme masqué sur socle avec objet indéterminé (27)
ouvriers forestiers dans taillis (scène taillée dans un seul bloc de jade (28)
— Bas-reliefs
crapaud sur plantes (29)
abeille avec fleurs (30)
motif floral (31)
dragons sur anneau (boucle d'écharpe?) (32)
— Disques repercés sur socle de bois
oiseau de paradis (33)
2 personnages enguirlandés (34)
Idéogrammes (35)
— Pendentifs et amulettes (36)
chauve-souris planant sur motifs divers (notamment une croix gammée)
croix gammée entourée de bétes fabuleuses
motifs fabuleux entourant une croix gammée et un idéogramme (cachet de longévité?)
perdrix devant ruisseaux
pièce carrée couronnée de 2 dragons gravée en scène pastorale
motifs floraux stvlisés
— Agrafes et boucles de ceinture
agrafes en téte de dragon (37)
boucle taillée en motif floral (38)
— Piéces pivotant sur charniéres (39)
boucle de ceinture (taillée en chauve-souris)
piéce pivotante: l'élément fixe se termine en téte d'oiseau, la partie sur charniére, taillée en coquillage déversant des
fleurs
piéce pivotante: l'élément sur charniére taillée en chauve-souris.
121
C) Ivoires (40)
flacon en éléphant portant une dame (disproportionnée par rapport à l'animal; la téte forme le bouchon)
flacon en éléphant portant un vieillard (mémes remarques que pour le No précédent)
flacon bombé sur socle (51)
Corail (41)
dame avec fleurs
deesse assise en meditation
flacon sculpté d'échassiers et de fleurs
Divers
jouets-miniatures (cour princiére et services) (48)
boussole (49)
Netsuke
Avec le Netsuke nous abordons un autre domaine de l'art mineur japonais (à la suite des garnitures de sabres). Tout
comme pour les Tsuba ou Menuki il n'est pas aisé de faire appel a des correspondances occidentales. Il s’agit ici encore
d'un article traditionnel et exclusif de la civilisation nippone. Le Kimono, costume typique du Japon, ne prévoit de
commodité d'aucun espéce pour fourrer les articles que l'homme aime avoir sur lui à tout moment de la journée. Toute
poche, ou autre réceptacle faisant défaut, le Japonais inventa une espèce de boîte à compartiments superposés où il
enfermait les objets dont il pourrait avoir un besoin urgent et imprévu (médicaments, sceaux. . .): le Inro. Ce «sac à main»
en dur (bois laqué) finit par étre suspendu sur le Obi, large écharpe-ceinturon adaptée sur le Kimono. La corde, ajustant
des différents compartiments du /nro, l'un sur l'autre, fut passée dans le Obi et retenue par une espéce de bouton, destiné
à empécher le /nro de se détacher. Ce bouton est à l'origine du Netsuke. Présentant une surface, il se verra gravé, peint ou
sculpté en bas-relief, haut-relief pour finir en «ronde bosse». C'est le moment oü la forme d'origine se perd, pour mener
l'artiste à la «statuaire-miniature» tellement caractéristique du Netsuke classique.
Le matériel utilisé est l'ivoire (défenses d'éléphant, de sanglier. .) ou d’autres matières solides d'origine animale. Le bois,
la porcelaine connurent la faveur des sculpteurs tout comme des minéraux (précieux), ou de simples «déchets»
inutilisables (noyaux de fruits).
Les sujets traités sont tirés en grande majorité des mythes et légendes ou du folklore de la tradition japonaise, auxquels se
mèlent les emprunts chinois, hindous et bouddhiques.
Les figures les plus fréquentes dans le type Katabori (netsuke-statuette) sont les Sennin: immortels bouddhiques qui sont
arrivés par la méditation et l’ascétisme au degré suprême de félicité. Les netsukés les représentent en «vieux
montagnards» en haillons. Un autre personnage assez commun à cette statuaire-miniature est Hotei, dieu de la joie,
bombant son ventre, symbole de ses ressources spirituelles. Kirin et Shishi sont des animaux mythiques de bonne augure
et protecteurs de vertu et de religion. La foi bouddhique est protégée par des singes nimbés du nom de Arhat. Les
légendes héroïques prètent des Shoki, Chinois tueurs de démons, ou les 108 braves du Suikoden. Des figures comme les
«Ashinaga et Tenaga» (tribus d'hommes, les uns aux jambes longues, les autres aux longs bras) ouvrent les perspectives
vers la caricature, déjà assez imminente dans d'autres sujets. La mignardise, souvent humoristique et caricaturale, perce
ouvertement dans les objets, proposant des thémes sans arriére-pensée autre que l'esthétique de la forme dans la matiére.
On trouve ainsi une gamme variée d'animaux (de la mouche à l'éléphant), de plantes ou de personnages présentés dans
un maniérisme à la fois amusant et réaliste. Le réalisme dominant, nous retrouvons des scènes plus familiéres du théátre
Noh ou de la civilisation Samourai: si l'artiste pousse sur le plaisant, il nous confronte avec une souris ou un chiot.
Dans l'ensemble, l'art du Netsuke ouvre une lucarne sur la vie et la tradition japonaises.
- la religion et la mythologie par les Hotei, Sennin ou Fuku Rokoju .
— le folklore dans les acteurs du Noh ou du Boshido
- l'esthétique amusée par les scénes de la vie quotidienne dans ses détails les plus infimes.
122
Les différents groupes: Les figurines sont expliquées de gauche à droite et dans le sens des
aiguilles d'une montre.
GROUPE 1
Pécheur
Dessinateur
Tonnelier
Sculpteur
Scribe
— Scribe
GROUPE 2
Paysan coupant du bois
Pécheur avec carpe (Peut-étre Kinko Sennin patron des poissons)
Hotei: dieu de la joie parmi les 7 divinités de la félicité. Son ventre proéminent symbolise ses
ressources intellectuelles.
Homme avec chiot
Pécheur avec poisson volant
— Hotei
GROUPE 3
— Barque à 3 personnages (peut-étre Jingu et ses compagnons)
— Acteur de théâtre Noh
- Handaka Sonja (un des Arhats: disciples de Bouddha) ou Chinnan Sennin
Vieillard (Sennin) avec coquillage
Pêcheur avec sa prise
Acteur avec masque Shishi
— Musicien avec tambour
GROUPE 4
— Enfant chevauchant Fukurokuju (dieu de la longevite)
— Vieillard (Sennin) avec rouleau
Pécheur
Tonnelier
- Vieillard tirant sur sa barbe prise dans une coquille
— Danseur
=
123
GROUPE 5
— Homme avec éventail
— Musicien
Pécheur avec carpe
Homme avec coffre
- Gama Sennin (Sennin au crapaud)
GROUPE 6
Charpentier
Homme avec poisson
Travailleur mangeant dans sa gamelle
Personnage en train de lessiver
Hes
GROUPE 7
— Musicien
Personnage au potiron
Homme avec rouleau
Homme avec livre et potiron (ou vase)
Sous la tablette gauche
— 4 personnages avec potirons
GROUPE 8
— Vieillard avec éventail
Adulte et enfant avec aigle
Adulte et enfant avec carpe
Adulte et enfant voyageant
Homme au fusil
GROUPE 9
— Homme avec ráteau et éventail
— Kan'u (l'un des Trois Héros-Guerriers de Chine)
— Homme présentant des raisins
124
Tablette 1
-
Demon sur tambour (Dieu du Tonnerre?)
2 lapins rongeant une carotte
Boeuf
Groupe de daims
Shishi (chien gardant les sanctuaires shintoistes)
Démon avec gourde
Chat guettant une souris rongeant une péche
Rat sur une corbeille enfermant un serpent (Netsuke-Jouet)
Tablette 2
— Kakkyo: Creusant la terre (pour enfermer son fils afin de pouvoir faire survivre sa mère par la
nourriture ainsi économisée), Kakkyo déterra un pot d’or.
Tablette 3
— Hotei
Entre tablettes 3 et 4
— Coquille avec personnages, parmi lesquels les 7 divinités de la félicité
Tablette 4
— Pere taquinant son enfant avec une tortue (l’enfant en abandonne ses jouets)
125
Tabatieres chinoises
Importée par les Européens au 17° siècle, la mode de priser le tabac en poudre se répandit sur
toute la Chine. Les aristocrates chinois, portant les ongles démesurément longs, ne
réussissaient pas à enlever dans une tabatière du type européen une pincée de la poudre
aromatisée. C’est ainsi que des fioles à médicaments se convertirent à une nouvelle fonction:
munie d’une minuscule cuillère, fixée au bouchon, elle permettra de prendre les «prises» dans
un style typiquement chinois. Objet d'utilité que son propriétaire portait sur lui, le flacon
contribua à arrondir l'image sociale de l'aristocrate. Le matériel se puisa dans des domaines
dépassant les possibilités du commun des mortels: minéraux précieux (jade, tourmaline,
agate), porcelaine, verre (toujours richement peint) corail, nacre, ivoire, métaux purs et
alliages (souvent sculptés en bas-relief).
Vers le milieu du 18* siécle les motifs décoratifs évoluerent vers le tableau de genre pour finir en
véritables chefs-d'oeuvre miniatures: ils constituent de la sorte la correspondance chinoise de
la sculpture miniature japonaise des Netsuke. . . Certains décorateurs réussirent des exploits
d'adresse en peignant les parois intérieures du flacon; ils y arrivérent en introduisant par
l’ouverture (diamètre inférieur à un centimètre) de fins éclats de bambou, taillés en «plume
d'oie».
Le bouchon porte-cuillére est fréquemment assorti «en contraste» avec la couleur ou le motif
décoratif du flacon lui-méme, révélant ainsi autant la connaissance des associations
chromatiques, que les goüts et préférences individuels.
«L'art de la tabatière» se poursuit jusqu’aujourd’hui en Chine en adoptant les sujets politico-
sociaux du régime.
un
A
126
Salle 117 (Schwartz)
Toutes les pièces (sauf celles de la table-vitrine) retracent la carrière des Schwartz, famille d’arquebusiers indigène.
D'après les produits portant les signatures des membres de la famille, le métier d'armurier s'est transmis de pére en fils sur
trois siécles (du début du XVII* siécle jusqu'en 1930). Les Schwartz étaient d'abord installés à Clervaux, puis à Wiltz, pour
se retrouver vers le milieu du siécle passé à Mersch. La qualité de leurs armes refléte une constance manifeste dans un
goüt qu'on pourrait classer comme «bourgeois». Occasionnellement l'un ou l'autre de ces artisans s'est véritablement
dépassé pour atteindre le niveau des normes supérieures de l'arquebuserie européenne. Dans la décoration les Schwartz
n'ont jamais recherché l'originalité extravagante. Imitant en cela les très grands noms de l'armurerie mondiale, ils se sont
inspirés de patrons existants (ou de modèles dont ils disposaient), qu'ils transposaient avec un talent, respirant bien le
terroir auquel ils restaient attachés. La proximité du centre important de Liége n'est pas sans conséquence dans l'oeuvre
des Schwartz: surtout les piéces datant du XIX* siecle trahissent une touche trés nette provenant du grand voisin belge.
Empl. A (vitr.)
No 1 Pistolet à silex (milieu du XVIII* siécle) signé: «M. Schwartz à Clervaux».
Les garnitures de laiton sont toutes ciselées. La platine en acier est gravée en profondeur.
No2 Arquebuse à mèche à crosse courbe (Pétrinel à être appuyé contre la poitrine du tireur).
Le serpentin est sculpté «en serpent», le couvre-bassinet s'ouvre par pivotement latéral. Le bois est décoré de filigranes
assez grossiers en laiton. Un écusson enguirlandé et couronné porte des armoiries.
No 3 Arquebuse à rouet (du XVII: siècle).
La crosse a son talon relevé en volute décorative, le fût porte des filigranes d’argent. Un écusson sur la crosse montre un
blason.
La platine à rouet sans décoration, est assez curieuse pour ses dimensions. La clef de remontage est appliquée sur la roue,
le chien est abaissé comme pour la mise à feu.
L'arme est signée: «Henry Schwartz von Clerff»
EE
No 4 Fusil-canardier à silex. (XVIII* siècle).
Les garnitures en laiton sont gravées; la crosse est sculptée et taillée en joue; le pontet est prolongé en appui-main.
Signature: «N. Schwartz à Clerff».
No 5 Fusil de chasse à silex. Deux canons en table. Platines et chiens ciselés.
Toutes les garnitures en laiton gravées. Plaque de pouce d'argent en forme d'écusson. Crosse à joue légèrement sculptée.
Signature: «N. Schwartz à Clervaux» (XVII siècle).
No 6 Fusil à silex.
Wo
Le canon octogonal porte de belles incrustations en argent (en relief). La platine et le chien ciselés. Toutes les garnitures
en laiton gravées en profondeur. La crosse sculptée porte un écusson montrant un buste.
Signature: «Henry Schwartz à Clervaux» (XVIII siècle).
127
No 7 Fusil à silex à canons pivotants («Wender»).
Toutes les parties métalliques sont d'acier bruni et portent des incrustations d'argent richement ciselées (celles des
canons et garnitures à motifs baroques — la platine et la plaque de couche présentent des scènes cynégétiques). Le bois
est agrémenté de médaillons d'argent (comme la plaque de pouce) enguirlandés de filigranes d'argent extrémement fins.
Signature: «Henry Schwartz à Clervaux» (fin XVIII* siècle).
No 8 Fusil de chasse à silex.
Deux canons montés en table. Platines et chiens en acier ciselés. Garnitures en laiton gravées.
Signature: «Corneille Schwartz, Clervaux» (XVIII siècle).
No 9 Pistolet à silex.
Deux canons montés en table incrustés d'argent ciselé en relief. Platines, chiens, calotte de la crosse en acier incrustés
comme les canons. Plaque de pouce en médaillon sculpté en buste enguirlandé de filigrane d'argent. La conception et
les motifs décoratifs rapprochent ce pistolet du «Wender» (No 7).
Signature: «Schwartz Clerf» (XMIII* siécle).
No 10 Pistolet à silex.
Le canon noir porte un guidon en or. Toutes les garnitures en laiton sont richement ciselées. Le bois brun est sobrement
sculpté.
Signature: «Henry Schwartz à Clervaux» (début XIX* siècle).
No 11 Pistolet-tromblon à silex.
Canon (évasé), platine, bassinet et garnitures en bronze richement sculpté de motifs floraux. Chien et couvre-bassinet en
acier.
Signature: «Henry Schwartz à Clervaux (XMIII* siecle).
No 12 Fusil de chasse à silex.
Canons montes en table sur clavettes. Platine en acier, pontet et plaque de couche en laiton graves. Signature: «Henry
Schwartz à Clervaux» (XMIII* siecle).
No 13 Fusil de chasse à silex.
Canons en table à la culasse richement ciselée de motifs baroques; incrusté en or: «canon tordu» (marque du damas
francais). Platines ciselées en scénes cynégétiques. Chiens, batteries avec couvre-bassinet, garnitures profondément
ciselés dans le méme stvle que les canons.
Signature: «Corn. Schwartz ä Clervaux» (XVIll® siecle).
No 14 Fusil de chasse à silex.
Canons en table montés sur clavettes, les culasses finement incrustées d'argent. Platines signées, garnitures gravées,
plaque de pouce en écusson portant un lion passant. Crosse anglaise à joue incrustée finement de filigranes d'argent.
Signature: «Corn. Schwartz Clerff» (XVIM* siécle).
128
Empl. B (Panneau)
No 15 Fusil à silex.
Canon à culasse octogonale incrustée d'argent travaillé en relief. Platine, chien (style Empire), et garnitures en aciei
gravés. Plaque de pouce en écusson avec blason. Crosse sculptée en dragon avec joue agrémentée d'une fleur ciselée.
Signature: «Henry Schwartz et fils Wiltz» (début XIX* siècle).
No 16 Fusil à silex.
Garnitures en laiton gravées.
bois clair avec crosse à ioue
Canon, rond vers la bouche, octogonal vers le tonnerre, monte sur goupilles. Monture en
Signature: «Henry Schwartz et fils à Wiltz» (début XIX‘ siecle).
No 17 Fusil canardier à silex.
Canon ä culasse octogonale marque: «Canon tordu de Longuyon». Garnitures en laiton (sans gravure). Pontet prolongé
en appui-main.
Signature: «H. Schwartz Wiltz» (début XIX* siècle).
No 18 Fusil de chasse à silex.
Canons cannelés montés en table sur clavettes. Platines, chiens, pontet et plaque de couche en acier gravés. Plaque de
pouce en argent en forme d'écusson. Crosse et longuesse guillochées.
Signature: «Henry Schwartz et Fils à Wiltz» (début XIX: siecle).
No 19 Fusil de chasse à silex.
Canons à culasse octogonale montés en table. Platines, chiens (style Empire) pontet et plaque de couche en acier
richement gravés. Crosse à joue (taillée en volute) guillochée et garnie de clous d'argent dans les quartiers.
Signature: «Henry Schwartz et fils à Wiltz» (début XIX* siecle)
No 20 Fusil de chasse à silex.
Canons montés en table sur clavettes, les culasses richement incrustées d'argent en relief. Crosse à joue (se terminant en
rosace) sculptée en téte de cerf, guillochée et garnie de clous d'argent (dans les quartiers). La longuesse guillochée.
Cloutée et filigranée d'argent. Plaque de pouce en argent.
Signature: «Henry Schwartz et fils à Wiltz» (début XIX siècle).
129
Empl. C (Panneau)
No 21 Fusil de chasse à piston.
Canons en damas montés en table sur clavettes. Chiens disposés sous le fût communiquant directement avec les
détentes. Crosse à poignée française guillochée.
Signature: «Pierre Schwartz Wiltz» (milieu XIX* siecle).
No 22 Carabine de précision à piston.
Canon octogonal massif en damas affüté jusqu'à la bouche (Stutzen) monté sur clavettes. Hausse normale sur le canon et
hausse de précision sur le busc. Platine gravée fonctionnant à double détente («Stecher»). Garnitures et boite à
accessoires en maillechort gravées. Plaque de couche prolongée dans le style allemand. Poignée de la crosse et fût
finement guillochés.
Signature: «Schwartz Frères» (milieu XIX® siècle).
La culasse porte, damasquine d'argent, le nom: J.P. Heldenstein.
No 23 Carabine de précision à piston.
Canon octogonal massif en damas bruni, affüté jusqu'à la bouche, monté sur clavettes. Deux hausses dont l'une, de
précision, montée sur le busc. Platine ciselée fonctionnant sur double détente. Garnitures en argent. Bois guilloché à la
poignée de la crosse et au füt. La culasse porte, damasquiné d'argent, le nom: «J.P. Fischer».
Signature: «Schwartz et Fils» (milieu XIX* siecle).
y
No 24 Longue carabine à piston.
Canon octogonal monté sur clavettes, affûté jusqu'à la bouche. Platine transformée, gravée. Garnitures en maillechort
finement ciselées. Crosse à deux joues (arme pour droitier ou gaucher).
Signature: «H. Schwartz et fils à Wiltz» (XVIil* siécle — transformé au XIX: siècle).
No 25 Carabine de precision à piston.
Long canon octogonal monté sur clavettes. Deux hausses, dont l'une, dioptrique montée sur le busc. Platine et garnitures
en acier, plaque de couche prolongée dans le style allemand, adaptée sur la crosse, ajustée d'un autre bois. Poignée et füt
guillochés.
Signature: «Schwartz et Fils» (milieu XIX* siècle).
No 26 Fusil double à piston.
Deux canons superposés montés sur clavette, portant une baionnette lancante. Platines en arriére brunies et gravées,
chiens ciselés. Crosse anglaise finement guillochée à la poignée.
Signature «Schwartz Freres» (milieu XIX‘ siecle).
No 27 Carabine à piston.
Canon octogonal damasquiné, monté sur clavettes et affüté jusqu'à la bouche. Deux hausses, dont l'une sur le busc.
Platine gravée fonctionnant sur double détente, garnitures en maillechort gravées. Bois guilloché à la poignée, sculpté à
la longuesse.
Signature: «Schwartz Fréres» (milieu XIX* siècle).
130
No 28 Pistolet à piston.
Canon octogonal monté sur clavettes, à rayures dites «à cheveux». Platine en avant brunie. Monture en bois clair,
cannelée à la crosse.
Signature: «Schwartz Freres».
Canon: poinçon liégeois (milieu XIX* siècle).
Nos 29 et 30 Paire de pistolets à percussion annulaire (inachevés).
Canons octogonaux cannelés. Culasse à extracteur du systéme «Warnant». Chiens massifs genre «Flobert». Platines et
contre-platines simulées en cuivre rouge travaillées en ronde bosse. Pommeaux, capucines et pontets en laiton sculptés
dans le style néo-gothique. Bois profondément sculpté en rinceaux.
Signature: «Schwartz Frères à Mersch» (debut XX: siècle).
Empl. E (Panneau)
No 40 Carabine de précision à tabatiére systéme Snider.
Canon octogonal monté sur clavettes, la culasse damasquinée d'argent au nom de «Antoine Berger». Tabatière, platine et
chien travaillés de la méme facon. Deux hausses, dont l'une de précision sur le busc. Double détente. Crosse à poignée
guillochée et sculptée en rinceaux. Boite d'accessoires à couvercle, gravé à l’eau-forte (comme la platine et la tabatière)
et damasquiné d'argent.
Signature: «Louis Doersch - Schwartz» (fin du XIX* siécle).
No 41 Fusil de chasse à percussion coronaire (système Beringer).
Canons en damas rubané, damasquinés d’or, montés sur clavettes. Verrou de bascule formé par le pontet. Chiens gravés
et damasquinés d’or à broches de percussion. Platines en arrière brunies et gravées.
Signature: «Henry Schwartz et Fils Wiltz» (milieu XIX‘ siecle).
No 42 Carabine-revolver ä percussion à broche (systéme LeFaucheux).
Canon octogonal vissé au boitier à mécanisme. Hausse réglable sur le canon. Barrillet à dix chambres pour cartouches à
broche. Poignée de la crosse guillochée.
Signature: «Schwartz»; poincon allemand (fin XIX* siécle).
Cartouche «Beringer» ä percussion coronaire
131
Salle 117
No 43 Fusil de chasse à percussion à broche (systéme LeFaucheux).
Canons en table en damas rubané montés sur clavette. Levier du verrou de bascule (syst. Le Faucheux) ajusté au pontet.
Platines en arriére, chien et bascule richement ciselés. Crosse anglaise guillochée à la poignée.
Signature: «Schwartz et Fils, Mersch» (fin XIX* siécle).
No 46 Carabine Flobert.
Canon octogonal portant une hausse à quadrant. Culasse à extracteur basculant (genre « Warnant»). Chien massif noyé.
Poignée guillochée.
Signature: «Schwartz Frères Arq. du Roi Mersch» (fin XIX* siécle).
No 47 Fusil de chasse à percussion centrale.
N
Canons en damas rubané montés en table. Levier du verrou de bascule sur le busc (top-lever). Chiens actionnant des
percuteurs sur leur partie inférieure. Platines en arriére, pontet et plaque de couche finement gravés.
Signature: «P. Schwartz et Fils à Mersch» (fin XIX* siecle).
No 44 Carabine à percussion annulaire (système Flober.
Canon octogonal cannelé, doré et argenté alternativement dans les évidements, ciselé au tonnerre et à la bouche. Chien
massif, pontet, plaque de couche ciselés du méme motif à rinceaux. Bois de cerisier clair à platines simulées et füt sculpté
(reproduisant dans le bois le motif du métal).
Signature: «Schwartz Fréres Mersch, Arquebusiers de S.M. le Roi Grand-Duc» (fin XIX" siècle).
No 45 Carabine-revolver ä percussion centrale.
Canon octogonal ciselé à la bouche et au tonnerre. Longuesse, boitier, pontet en laiton finement ciselé. Barillet en acier
ciselé du méme motif de rinceau que les parties en laiton. Crosse en beau noyer foncé.
Signature: «Schwartz Fréres Mersch» (fin XIX* siecle.
No 48 Fusil de chasse combiné à chiens apparents.
Deux canons lisses en table et un canon rayé inférieur (« Drilling») montés sur culasse basculante verrouillée par un levier
au busc (top-lever). Platines en arrière portant deux chiens, dont celui de droite percute aussi le canon à balle (action
sélective assujettie à une manette au busc). Chiens, platines et bascule brunis en marbré. Bois clair, fût et poignée-pistolet
finement guillochés.
Signature: «Schwartz Frères Mersch» (début XX: siècle).
Restauré: |.P. Schmit, armurier à Esch/Alzette
No 49 Carabine-revolver ä percussion centrale.
Canon noir, octogonal à la culasse, ajusté dans le boitier à mécanisme. Groupe canon-barillet basculant s'engageant
dans un cliquet de maintien opéré par deux leviers latéraux symétriques. Barillet à dispositif d’éjection assujetti au
mouvement basculant. Crosse à poignée-pistolet finement guillochée.
Signature: «Henri Schwartz et Fils, Mersch» (début XX: siècle).
132
Salle 117 — Empl. D (vitr.)
La vitrine rassemble un certain nombre de curiosités.
Nos 31, 32et 33 Couteaux pistolets.
Le premier est.un poignard à deux canons. Les deux quillons de la garde sont mobiles, se laissant armer, ils dégagent les
cheminées d'amorce. Une détente escamotable sort de la poignée dés que les «chiens-quillons» sont armés. La pression
sur cette détente actionne tour à tour les deux chiens.
Brevet: Dumouthier
Le No 32 Canif combiné-pistolet.
Comprenant: lame, vrille et broche à crochet. Le canon à percussion est disposé sur le dos de la poignée réceptacle, une
espéce de couvercle enioliveur fait le chien. Le crochet forme crosse, la vrille sert de détente pour le pistolet.
No 33 Couteau ä lame pliante.
Le canon se trouve de l'autre cóté de la partie métallique de la poignée. En tendant le chien, on souléve une lame du dos
de la poignée: c’est cette lame qui sert de détente, actionnée par le pouce du tireur.
No 34 Carabine-revolver ä percussion
Un levier ajusté au pontet fait coulisser le canon de l'avant, dégageant ainsi le barillet pour le chargement de ses 6
chambres.
Brevet: L. Chaye Liége.
No 35 Pistolet ä canons divergents.
Les quatre canons (vissés dans la culasse de bronze), se déchargent simultanément par la détente du seul chien, tirant 4
balles «à la volée» (le bassinet communique par 4 lumières avec les canons). Ce genre de.pistalet appelé «duck-foot»
(patte de canard) à cause de sa ressemblance avec les palmes de cet oiseau, fut surtout porté par les officiers de la marine
anglaise dans l'intention de réprimer des rébellions à bord.
No 36 Pistolet «Lilliput» a piston.
Le canon tire une balle de calibre 5 mm. Fabrication liégeoise.
No 37 Pistolet miniature à silex.
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Montée «à l'écossaise», l'arme est entiérement en acier.
No 38 Pistolet ä piston incorpore.
Le canon, retenu par la vis de fixation sur sa face inférieure, se retire, permettant de munir le piston d'une amorce. La
percussion se fait par une broche dans un ressort à boudin.
Brevet: Ad. Jansen Bruxelles.
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No 39 Pistolet ä quatre canons fixes.
Un sélecteur permet d'aligner les bassinets avec la paire de canons supérieure ou la paire inférieure, permettant ainsi
quatre tirs successifs.
Fabrication liégeoise.
133
Salle 118
L'aménagement de la salle fut concu selon le theme général: les armes de l'Afrique Noire. Le choix des objets fut soumis
au triple critére de leur esthétique spécifique, leur représentativité et les disponibilités des réserves. Cette derniere
considération explique l'abondance relative de spécimens provenant de l'Afrique Centrale, plus précisément du Zaire
actuel, ex Congo-belge. L'époque de la colonisation de cette région y avait attiré (une conséquence directe des liens
séculaires belgo-luxembourgeois) un grand nombre de ressortissants grand-ducaux; la fascination pour l'exotisme
terrifiant (vrai ou faux?) des armes dicta le comportement collectionneur de ces gens: ils s'empressérent d'entasser lances,
haches, glaives etc. plutót que de diriger leur curiosité sur d'autres manifestations du génie noir. La composition des
objets exposés ne saurait donc étre représentative que pour le travail du fer de l'Afrique Centrale. Il faudra l'apprécier, en
interdisant à l'imagination les scénes de massacre, qu'elle serait tentée de projeter, comme une induction logique de
l'aspect terrifiant de l'arme.
En Afrique tout comme ailleurs, l’arme n’avait pas la mission primordiale d’&tre homicide; c’est un outil d’acquisition
d'abord, de défense ensuite, mais surtout de cérémonie. La plupart des piéces exhibées n'ont vu d'«action», ni guerrière
ni cynégétique, et sont par là comparables à l'épée du diplomate ou de l'académicien. Cette restriction faite, il convient
d'analyser la valeur documentaire des objets. L'arme africaine témoigne irréfutablement en faveur du «Noir» en tant que
«métallurgiste», et ceci (pour l'Afrique Centrale), au moins depuis le XI* siécle. Son «métier», intimement lié à des
pratiques magiques, conféra au forgeron des titres de gloire et de respect, mais aussi de crainte et de répugnance, faisant
de lui un «héros» ou un «paria». Artisanale, depuis le «haut fourneau» jusqu'à la décoration, la profession se transmettait
dans le tabou à l'intérieur de la fámille, du clan ou de la tribu. Cette situation explique la variété énorme dans les formes,
mais permet aussi de constater le conservatisme et les emprunts entre des voisins, qui adoptent des objets dont la
signification primitive leur échappe: Ainsi apparaissent dans la forét vierge des couteaux de iet dont l'usage pratique est
limité à la savane.
La logique esthétique (individuelle ou tribale) ajouta sa part pour contribuer à la variété dans ce conservatisme apparent.
Le Sens du beau (spécifique à l'Africain) réussit à communiquer à l'objet la perte définitive de sa mission primordiale: la
hache de jet se retrouvera tellement déformée qu'elle ne pourra plus servir, ne répondant plus aux exigences les plus
élémentaires d'équilibre balistique. -
Deux autres facettes de l'art africain, la musique et la plastique, sont là pour arrondir l'aspect de la salle, et lui
communiquer une note plus conciliante. Les récipients, autres témoignages de la dextérité de l'artisan africain justifient
leur présence par l'ornementation: on y voit dominer les mémes motifs strictement géométriques que ceux repérables en
abondance sur les armes.
Deux vitrines sont consacrées à des armes maghrébiennes (surtout marocaines) destinées à illustrer le cóté «oriental»
(surtout turco-arabe) du continent noir. Les objets ont été strictement sélectionnés pour leur apport esthétique, fournissant
ainsi un aspect tout-à-fait différent d'un art mineur des plus appréciés sur ce continent. Il convient par ailleurs de noter
que les deux régions, tellement distantes et distinctes, n'étaient pas restées sans influer l'une sur l'autre: la zone
intermédiaire, l'Afrique Occidentale, mal représentée ici en fournit les preuves évidentes.
134
Salle 118 — Empl. A (vitr.)
Types de couteaux ou haches de jet (dits: Pinga ou Troumbache).
C'est l'arme la plus caractéristique des régions limitrophes du Soudan (savane — forét tropicale) donc du Nord du Zaire
actuel. C’est le «boomerang» africain, conçu pour être lancé horizontalement avec le sol, les multiples pointes et
tranchants destinés à offrir autant de possibilités d'impacts meurtriers (la rotation autour de son centre de gravité rend un
tranchant capable de couper le jarret d’un animal en fuite). Comme arme de guerre, à utiliser dans la mêlée, elle conférait
une férocité impressionnante à qui la brandissait. Emprunté et copié sur les peuples des plaines, le couteau de jet devrait
perdre une large part de sa fonctionnalité aux mains des gens de la forêt. [| contribua sans doute à établir dans l'esprit de
l'homme blanc la réputation de férocité et de cruauté à l'égard de ceux qui l'utilisaient (comme pour les Zandé qui
passaient pour avoir été anthropophages).
Nos 62 et 65 Modèles communs aux Gobu et Ngbaka (Nord-Ouest du Zaïre dans la boucle de
l’Oubangui).
No 63 Modéle des Pomo et Boumali (à l'Ouest de l'Oubangui).
No 64 Modèle Zande (dits aussi Avungura, Idio ou Niam-Niam) du Nord-Est du Zaire (au Nord
de l' Uele).
No 66 Modele des Mbanja (Nord-Ouest du Zaïre, entre l'Oubangui et le Mongala).
Empl. B (vitr.)
Haches de combat en forme de faucille (Nos 55 - 61)
La tribu productrice de ces armes est celle des Mangbetu (Nord-Est du Zaire — entre l' Uele et le
Bomokandi) résidant au Sud des Zande, puissance guerriére, qu'ils réussissaient à retenir dans
leur politique expansive. La forme particuliére de la hache permet de conclure à une utilisation
polyvalente:
— le tranchant convexe rappelle l'usage comme sabre
— le tranchant concave fait penser à des poignards maghrébiens
— la pointe éffilée est analogue au bec de corbin des hallebardes.
Le dessin général de l'arme se maintient immuable dans toutes les piéces, la variété s'y greffe par
les motifs décoratifs:
— manches ä profils divers
enroulement de fils
lames repercées
à surfaces noircies
à protubérances
I
a
a
135
Assemblage comparatif
de variantes d’armes de jet
Boomerang australien
Haches-faucilles Mangbetu
Pinga (de droite ä gauche)
Salle 118 — Empl. C (vitr.)
Sabres, glaive, hache
Nos 48 et 49 Sabres des Bali (Zaire oriental, Sud du Lind’). Cette forme est trés répandue et se
retrouve jusqu'au Soudan. -
No 50 Hache de cérémonie (d'origine douteuse).
No 51 Glaive de justice des Jboko (appelés jadis Bangala, Gens ou Négres de l'eau). Ce genre
d'arme servait à l'exécution d'esclaves, prisonniers de guerre pour des besoins de rites magiques.
Les «Gens de l'eau» résidaient dans le Zaire occidental, sur l'Oubangui inférieur.
Nos 52 et 54 Sabres des Mbuja (Zaire septentrional — à l'embouchure de l'/timbiri dans le
Congo).
No 53 Sabre des Boa (peuple voisin des Mbaya, sur l'Itimbiri moyen). On notera les
ressemblances entre les trois derniers types, révélatrices d'influences par voisinage.
136
Salle 118 — Empl. D (Mur)
Arcs, Fléches, Boucliers (Nos 44-51)
Les arcs exposés sont tous en bois. La corde primitivement en fibres de plantes ou nerfs d'animaux, sera dés la présence
européenne, remplacée par des produits occidentaux. Il sert à la chasse comme à la guerre. Suivant sa taille, sa portée va
de 30 m au double.
Les fleches: Deux grandes divisions s’imposent. De taille réduite, elles étaient utilisées dans la forét tropicale, plus
longues, elles se révélent comme propriété de l'homme de la savane. La pointe est le plus souvent foliacée avec ou sans
barbelures suivant leur utilisation. En général elles servaient à la chasse aux oiseaux (ou au petit gibier). Rarement elles
étaient destinées au moyen et gros gibier: à l'intention de ces deux catégories, on disposait de fléches empoisonnées
reconnaissables aux rainures dans la pointe ou à des encoches dans la partie supérieure de la tige.
Si la pointe (ou le füt) porte des marques, c'est moins fréquemment un signe tribal qu'une signature de propriétaire
destinée à faciliter l'attribution du gibier touché.
Les boucliers: en trois matières premières (osier, bois, cuir), ils sont la protection à la chasse comme à la guerre. Le
chasseur s’abrite derrière son bouclier lorsqu'il affronte les félins (ce qui peut étre exigé de l'adolescent comme preuve de
courage et de maturité).
«Selection» de pointes de fleche
137
Salle 118 — Empl. E (Mur)
Lances — javelots
Les fers de lance sont moins strictement soumis aux rigueurs de la forme que les armes blanches (épées, couteaux,
haches). Ceci rend difficile, et parfois arbitraire, l'effort de classification et d'attribution: les variations ne se préoccupent
guère des limites tribales. Aussi est-il plus indiqué, et plus juste dans ce cas, de compter par région ou par groupes
ethniques.
La disposition des panoplies ne s’est d’ailleurs pas orientée sur des critères d'ethnologie ou de géographie; montrer la
variété et l'analogie dans la richesse des formes nous a semblé bien plus important que de donner dans une dialectique
de classification parfois hasardeuse.
Le motif dominant dans l'attribution de la forme est la feuille (sauf pour les harpons dont la fonction appelle d'autres
exigences). La feuille se trouve reproduite sans altération (surtout chez les Ngombe), ou plus souvent étirée dans des
fantaisies, témoignages d'autant d'esprit inventif (Nkutshu, Tetela, Mangbetu).
Nos 37 et 38 Pointes foliacées — le No 37 mäle, le 38 femelle — probablement Ngombe (cours
moyen du Congo).
Nos 38 et 41 Pointes — fantaisie (Nkutshu, Tetela — sur les rives du Lukenya).
No 39 Pointe en feuille étirée.
No 40 Javelot-harpon.
Tw
=
No 41 Pointe fantaisie (des Ngombe).
Empl. F (Mur)
Panoplie d'armes d'hast encadrées par:
à gauche: glaive (peut-étre de Sansibar)
à droite: épée Boa (Zaire-sur l'Itimbiri) et deux bátons totémiques.
Nos 26 et 32 Provenant des Ngbandi (Nord-Ouest du Zaire entre l'Ebala et le Dua).
Nos 27, 29, 31 et 33 Modéles utilisés par les Olombo et Lokele (Zaire central à l'Ouest de
Stanleyville).
Nos 28 et 34 Modèle en usage auprès des Mangbetu (Nord-Est du Zaïre).
No 30 De provenance douteuse, (sa forme rappelant néanmoins des modèles courants en
Afrique du Sud).
Entre l'épée Boa et certains fers de lance, l'analogie est remarquable (à cause de la provenance
commune: le Centre-Nord du Zaire).
138
Variantes de fers de lance
Ld
»
139
Salle 118 — Empl. G (Mur)
Nos 16, 17, 21 et 23
Javelots-harpons. Les Nos 16, 21 et 23 de la région Ngbandi-Batibenge (Nord du Zaire); le No 17
de la région des Mongo (sur le Busura).
No 18 Pointe foliacée découpée (Mongo) du lac Léopold.
Nos 19, 20 et 22 Pointes foliacées du Centre-Nord, le No 20 probablement Mangbetu, les
autres Ngombe, ou région voisine.
Empl. H (Mur)
Trois javelots dont deux entiérement en cuivre. 13 14 15
L’origine en est incertaine (selon leur forme ils se rapprocheraient de modeles courants du Centre-Nord du Zaire).
L'utilisation ne semble pas être douteuse: elle ne saurait étre que cérémonielle. Il est pratiquement impossible, pour les
autres armes d’hast exposées, de décider si elles étaient purement utilitaires ou bien si elles servaient a des fins de
représentativité.
Empl. ! (Mur)
Javelots du Nord du Congo (Ngbandi) disposés entre trois lances-javelots de l'Afrique Orientale.
Nos 1 à 7
Les javelots Ngbandi avaient la réputation d’être de la plus haute qualité et pouvaient même, tels quels, servir de
monnaie d'échange.
La lance de l'Afrique Orientale se rapproche, par l'utilisation qui en est faite, de la notion d'épée: saisie d'une ou de deux
mains par le bois (entre la lame et la pointe inférieure) elle frappe d'estocetdetaille(touten pouvantétrelancée au besoin
comme un javelot). Le modèle représenté est commun aux Hamito-Nilotes (Massai), mais se retrouve aussi avec de
nombreuses variantes chez les Bantous.
Détails de décorations géométriques
sur un fer de lance
140
Salle 118 — Empl. J (vitr.)
Nos 38, 39 et 42 Poignards du Soudan (au Nord de l'Afrique-Centrale).
Les Nos 38 et 42 révèlent nettement l'influence mauresque ou arabe.
No 40 Epee de |l’Afrique du Nord.
Nos 44 et 46 Haches de cérémonie des Sapo-Sapo (ancien Katanga).
Ici la fonctionnalité est totalement abandonnée au bénéfice de l'esthétique.
No 45 Hache du type fabrique par les Tetela (sur le haut Lukenya) mais inspirée probablement
de modeles courants chez les Luba (du Haut-Katanga).
Nos 41 et47 Glaives du genre fabriqué par les Nkundu et des Konda (région des Gens d'Eau).
No 43 Hache du type fabrique par les Tshokwe et Lunda (entre le Lulua et Djuma — ancien
Katanga.)
Motifs decoratifs «Tshokwe»
141
Salle 118 — Empl. K (vitr.)
Armes blanches africaines: Forét tropicale — régions désertiques.
No 24 Glaive Kango ou Binja (région septentrionale du Zaïre).
No 25 Couteau de l'Afrique du Nord-Est (possiblement des Somalis).
Nos 28 et 26 Glaives de cérémonie Ngbandi (Zaire septentrional).
No 27 Couteau Kusu (Zaire du Sud-Est, ancien Katanga).
No 33 Glaive de l'Afrique Orientale. Ce modéle se retrouve aujourd'hui encore chez les
nomades Massai (Kenya - Tanzania).
No 32 Epée Touareg (dite Takouba).
La ressemblance avec l'épée médiévale européenne n'est pas un hasard. Il est possible que l'influence de Byzance ait
inspiré la forme générale. Avec plus de probabilité on pourrait admettre que le contrecoup des croisades s'est fait sentir
jusqu'au Hoggar et au Tibesti fournissant aux Targui comme aux Tedda des armes qui caractérisent ces nomades jusqu'à
nos jours.
Nos 30 et 29 Poignard et glaive Shi.
Cette tribu du Zaire Oriental (lac Kivu) s'est inspirée, pour la confection des armes, des peuples de l'Afrique Orientale:
des modèles fort semblables à ceux exposés étaient courants chez les Tusi.
Nos 34 a 37 Poignards d'Afrique Orientale.
Deux composantes caractérisent ces armes: un substrat typiquement africain sur lequel se greffe l'apport arabe. Cette
composition est facilement repérable aux Nos 34 et 37: matériaux négro-africains (cuir et bois) recherchant le patron
arabo-africain (poignée et lame), tout en y mettant le coloris local d'une houppe en laniéres de cuir.
No 31 Glaive du Soudan (oriental).
Imitation du glaive européen du Haut Moyen Age, parvenu en Orient à l'époque des premiéres croisades et copié, avec
des variations, de l'Afrique du Nord jusque dans les régions de savane.
Decoration Ngbandi (sur un glaive)
142
Salle 118 — Empl. L (vitr.)
Armes blanches maghrebiennes.
Les armes exposées sont autant de témoignages du talent d'adaptation de l'Afrique du Nord, qui a su emprunter, tout en
communiquant une touche régionale. Au départ se retrouve toujours un modéle de provenance étrangére: pour les
sabres et poignards, à lame plutót droite, c'est le sabre turc (le Yatagan); les poignards à lame (et surtout à fourreau)
courbe sont dérivés du poignard arabe (la Djambidja). Du premier le Maghrébien (le Marocain et le Kabyle) a tiré le Flissa
(sabre) et le Handjar (coutelas). Le poignard arabe s'est mué en Koummya à pommeau évasé (en bicorne) et fusée trés
rétrécie.
Nos 9, 11, 12, 13, 14, 15, 20, 21 et 22 Handjars sur le modele du yatagan turc.
La lame est toujours légérement recourbée, sans garde (celle-ci étant esquissée par un talon en saillie), la poignée est en
yatagan (à pommeau fendu en «oreille») ou en F/issa (à pommeau recourbé paríois en téte de chien). Le fourreau est en
bois enveloppé généralement de métal richement travaillé. Les anneaux de suspension font le plus souvent défaut, parce
que l'arme se porte normalement passée sous l'écharpe-ceinturon.
No 10 Coutelas berbére a lame droite et poignée symétrique.
Nos 16, 17 et 18 Koummyas.
Ce poignard fut le signe distinctif des fonctions subalternes à la cour souveraine du Maroc. La Koummya se caractérise
par le rétrécissement médian de la fusée, faisant naître une garde naturelle et un pommeau en arc de cercle assez large
pour porter toute sorte de décorations. Les plus beaux spécimens sortent des ateliers de joailliers du Sud marocain.
No 23 Corne ä poudre en metal.
Comme le poignard avec son fourreau, les autres attributs du guerrier-chasseur recoivent une décoration exubérante
pour devenir autant de titres de fierté de leur propriétaire. Tout comme la Koummya, la corne à poudre se porte en
bandouliére sur deux anneaux de suspension.
143
Salle 118 — Empl. M (vitr.)
Fusils et pieces d’&quipement de cavalier marocain.
No 3 Fusil à platine méditerranéenne (adaptée «à la turque»).
Le systéme est dérivé de la «Miquelet» classique, mais porte certaines caractéristiques typiques pour la zone islamique
du bassin méditerranéen (les Italiens l'appellent «alla morlacca»). Toutes les surfaces (tant du bois que du métal) portent
de riches décorations.
Nos 4 et 5 Fusils marocains à chenapan. La platine est le chenapan hollandais (reconnaissable
au bouton du bassinet).
Les Néerlandais exportaient les systèmes non montés en Afrique du Nord. A la suite, les Maghrébiens les copiérent
(jusqu'au début de ce siècle). Selon des rapports compétents d'officiers français, les fusils nord-africains étaient (milieu
du XIX° siècle) d'une efficacité supérieure aux armes françaises (surtout pour la portée, dépassant celle des fusils
militaires européens). L'expérience néfaste pour les militaires fut décisive pour les recherches et le développement de
nouvelles armes portatives en France.
No 8 Corne ä poudre ferree d’argent.
No 6 Fourreau d’arcon pour pistolet.
No 7 Sacoche de cavalier.
LE
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Les deux derniers objets sont de beaux exemples du travail du cuir et expliquent par eux-mémes
la notion de «maroquinerie».
144
ANNEXE
FORTERESSE DE LUXEMBOURG
Développement de la place avec références explicatives par les 6 étapes essentielles menant de
la fondation à l’époque prussienne.
1) Siegfried
2) Giselbert
3) Venceslas
4) Espagne
5) Vauban
6) Autriche
145
Dates
962
963
Evénements européens ^ Ouvrages
FORTERESSE
Histoire militaire
Bataille du Lechfeld
Acquisition du terrain par Sieg-
fried
Construction de la citadelle
Construction de l'«Avant-Cháteau»
(Vorburg)
Reperes actuels
Montee de Clausen: vers le
«Grond», en aval du pont
Rempart reliant les «Trois Tours»
à la «Hellepuert»
Coupant:
Le Palais de Justice
La Cour du Musée
Le Roost (Université)
Le Complexe «Um Bock»
Enjambant les rues:
Du Palais de Justice
De la Boucherie
De l'Eau
146
PREMIERE ENCEINTE:
«REMPART DE SIEGFRIED»
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Evénements européens
Regne d’Henri IV
Prise de Jerusalem
FORTERESSE
Histoire militaire
Ouvrages
Premier agrandissement: encein-
te dite de «Giselbert»
Reperes actuels
Muraille partant des «Trois
Tours», montant sur 70 m vers
l’ouest pour retomber en arc de
cercle vers la deuxième porte de
la rue Large
Suivant la ligne generale:
Rue du Nord
du Fosse
de Clairefontaine
Enjambant les rues:
du Nord
la Grand-rue
du Curé
de la Reine
de l'Eau
du Saint-Esprit
148
DEUXIEME ENCEINTE:
MUR DE GISELBERT
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1684
1542
1542-
1544
1543
1544
Evénements européens
Bulle d'or de l'empereur
Charles IV
Bataille d’Azincourt
Execution de Jeanne d’Arc
Prise de Constantinople
par les Ottomans
Guerre entre Francois I"
et Charles Quint
Ouvrages
3° enceinte:
Muraille dite
de Venceslas
contenant:
— l'ancienne ville haute
— le Faubourg du Grond
— le Plateau du Rham
EPOQUE BOURGUIGNONNE
Bastion Marie
EPOQUE ESPAGNOLE
FORTERESSE
Histoire militaire
Prise de Luxembourg par Philippe
de Bourgogne (21 au 22 novem-
bre: Escalade de la Tour Saint-
losse)
— Prise par le Duc de Guise (au
service de François |", roi de
France)
Breche au Fort Saint-Josse (30
août)
— Reconquéte par René de
Nassau
— Capitulation devant Charles
d'Orléans (12 sept.)
— Siége par les Impériaux (Géné-
ral de Fürstenberg)
— Les Francais se rendent aux
Imperiaux (Ferdinand de Gonza-
gue) (mai 1544)
Reperes actuels
Nord et ouest:
Bd Royal (du Pont Adolphe ä la
Cóte d'Eich) descendant jusqu'à
la rue L. Ménager
Sud:
Du Plateau du Saint-Esprit au Ver-
lorenkost par la Vallée de la
Pétrusse
Est:
Vallée de l'Alzette
Plateau du Rham
Route de Tréves
Vallée de l'Alzette
(Pont du «Stierchen»)
Bock
Bd Victor Thorn
Rue Laurent Ménager
Place de Bruxelles
Boulevard Royal — Avenue
Amélie
Place de Bruxelles
TROISIEME ENCEINTE:
MUR DE VENCESLAS
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FORTERESSE
Histoire militaire
Dates — Evénements européens
Ouvrages
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1004
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Bastionnage du front de la plaine
(COMTE DE BERLAIMONT)
du front du sud:
(COMTE D’EMDEN)
1618-
1648
Guerre de trente ans
Bastion Beck
Bastion Louis
1661
Avenement de Louis XIV
Bastion Jost (St-Josse)
1671
Sous le COMTE DE MONTEREY
(gouverneur des Pays-Bas), l’inge-
nieur general de LOUVIGNY
poursuit la fortification: de la
plaine (ouest-nord)
du nord-est
du sud
1680
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Les «Reunions» de Louis Reduits Peter
XIV Louvigny
Marie
J
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Blocus par les Francais (Maréchal
de Créqui)
1683
Bombardement
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Siege (Crequi-Vauban) du 27 avril
au 7 juin (commandant de la
ville: PRINCE DE CHIMAY)
— 8 mai: attaques sur Berlaimont
Bock
Rahm
Verlorenkost
— 19 mai: prise du Réduit Marie
Reperes actuels
Bastion Berlaimont:
Bd Royal — Ave de la Cöte d’Eich
Place de la Constitution
en face de la Place du St-Esprit
Place de Bruxelles — Ave M.-
Therese
Entre bd Royal et bd Prince Henri
Bd Victor Thorn
Bd Roosevelt — vallée de la
Pétrusse
Ave Marie-Therese
Parc de la ville: Radio Luxem-
bourg
Ave Amélie
Depuis la hauteur du Fetschenhof
Bd Royal — Ave de la Côte d'Eich
Montée de Clausen
Fetschenhof
Bd Général Patton
Ave Amélie
— 20 mai: prise du «Grond»
152
— 27 mai: attaque sur Berlaimont
Fondation Pescatore (Ave de la
Cóte d'Eich — Bd Royal)
— 7 Juin: capitulation
TRAVAUX/ DES ESPACNOLS
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Dates
1684-
1697
Evénements européens
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Ouvrages
FORTERESSE
Histoire militaire
Travaux de Vauban (assisté par
Candau)
1) Front de la plaine:
Redoutes isolées (Peter à Ber-
laimont)
Reliés dans un ouvrage
cohérent
Réduits existants transformés
en forts et complétés par:
Lambert
Vauban
Royal
Reperes actuels
Ave Marie-Therese — Fondation
Pescatore
Parc de la ville
Sud Ave Monterey
Galerie Pescatore
Quest Ave de la Porte-Neuve
2) Integration du Pfaffenthal dans
les defenses:
Fort Niedergrünewald
Fort Obergrünewald
relié au contrefort du Bock
Relié au Tintenberg (Berlai-
mont)
Sud Pt Gr.-Duch. Charlotte dans
Parc des 3 Glands
Sud de Rue des 3 Glands
Auberge de la Jeunesse
Tours Vauban — Cöte d’Eich
3) Front sud-est
+
600
A
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3
Guerre de
d’Augsbourg
la Ligue
Ravelin du Rham
Verlorenkost
Wallis
Bourbon
Tours du Rham vers Fetschenhof
Bd Patton — Rue Aug. Lumiére
Ave de la Gare — Bd d'Avranches
Caisse d'Epargne
4) Ebauche d’une 3° ceinture
1697
* e
1715
1715-
1795
1740-
1765
Paix de Ryswick
Mort de Louis XIV
Marie-Therese
Réduit (plus tard Olizy)
Réduit (plus tard Thüngen)
Réduit (plus tard Rumigny)
Interruption des travaux
(Epoque espagnole)
LUXEMBOURG
SOUS LES HABSBOURG D’AUTRICHE
Vers Cour de Justice Europ.
Vers place de l'Europe
Fetschenhof: INS
TRAVAUX.
DEAAUBAN
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Dates
1756-
1763
1765-
1780
1780-
1790
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1797
1794-
1795
7.6.
1795
1805
1813
1814
0
Evénements européens
Guerre de sept ans
M.-Thérèse et Joseph Il
Joseph II
Prise de la Bastille
V.
almv
Austerlitz
Leipzig
156
FORTERESSE
Histoire militaire
Ouvrages
1) Front de la plaine:
Renforcement des ceintures
existantes
Ceinture intérieure
Ceinture moyenne
Ceinture extérieure:
Fort Reinsheim
Fort Charles
2) Front de Treves
Fort Olizy
Fort Thüngen
(Ceint. moyenne)
Fort Rubamprez
Fort Rumigny
3) Front de Thionville
Ceinture moyenne:
Avancée Thionville
Fort Elisabeth
Lunette coupée
Ceinture extérieure:
Fort Neipperg
Blocus et siege par les Francais
(aux ordres de Moreau puis Am-
bert) Ville defendue par BARON
VON BENDER
Occupent hauteurs de: Dommel-
dange, Grünewald, Hamm, Bon-
nevoie, Hesperange, Cessange,
Merl, Strassen
Coups de mains rejetés contre
Front de la plaine
Olizy
Rumigny
Capitulation
1) Blocus (janvier) par les Prus-
siens
2) Blocus (février) et coup de
main contre «Porte de Mansfeld»
(entre Obergrünewald et Bock)
Evacuation des Francais par la
Porte-Neuve
Reperes actuels
Bd Royal
Parc de la ville
Ave Marie-Therese — Rue des Jar-
diniers
Nouveau Theätre (Nord bd
Schuman)
Vers Cours de Justice Europ.
Trois Glands — Place de l'Europe
Hall de l'INS
Administration et Stade INS
E
Bd de la Petrusse — Ave de la
Liberte
(Rues Goethe - Schiller - Heine -
Dicks)
Rue Auguste Lumiére — Stade
Union Sportive
Parc de la ville
Ave Kennedy — Bd Adenauer
Fetschenhof
Pfaffenthal (Intersection du Via-
duc et de l'Alzette)
Bd Royal — Ave de la Porte- Neuve
TRAVAL i
DES -AUTRICHIE
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1514
La
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Histoire generale
Histoire universelle
(Encyclopedie de la Pleiade)
Leroi-Gourhan
Jean Naudou
Propyläenweltgeschichte
(Mann-Heuss)
Alfred Rust
Richard Pittioni
Generalites «Technique»
Leroi-Gourhan
L'homme et la matiére
Milieu et technique
Histoire nationale
Schoetter-van Werveke: Geschichte des Luxemburger Landes
Herchen-Margue-Meyers: Manuel d’histoire nationale
Thill Gerard: Vor- und Frühgeschichte Luxemburgs
Margue Paul: Luxemburg in Mittelalter und Neuzeit
Forteresse
J. Coster: Geschichte der Festung Luxemburg
F.-W. Engelhardt: Geschichte der Stadt und Festung Luxemburg
Hemecht: Articles de:
|. Grob
L. Langers
LH.
P. Medernach
J.P. Koltz: Baugeschichte der Stadt und Festung Luxemburg
(Les 6 plans de la forteresse ont été réalisés sur les modéles proposés par M. Koltz dans ses 2 éditions)
Armes: Généralités
Boeheim: Handbuch der Waffenkunde (1890)
Demmin: Die Kriegswaffen (1893)
Revues: Cibles — DWI]
159
Armes blanches
H. Seitz: Blankwaffen
G. Seifert: Der Hirschfänger
H. Westerdijk: ljzerwerk van Centraalafrika
G.H. Tavard: Les armes blanches modernes
Armes ä feu
H.L. Peterson: Alte Feuerwaffen (traduction)
Smith & Smith: Small arms of the world
Jaroslav Lugs: Handfeuerwaffen
M. Cottaz: L’arme ä feu portative francaise
C. Gaier: Quatre siécles d'armurerie liégoise
160
Platine à silex (vue extérieure)
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VIS DE CHIEN
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LEVRE
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Platine à percussion (vue intérieure)
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