MUSEE DE L’ETAT
d.
LUXEMBOURG
LES PEINTURES DE
DENIS
VUILLARD
BONNARD
DU MUSEE NATIONAL
D’ART MODERNE DE PARIS
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DU 27 NOVEMBRE AU 19 DECEMBRE 1948
CETTE EXPOSITION EST ORGANISÉE PAR
LA DIRECTION DU MUSEE NATIONAL
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D’ART MODERNE DE PARIS
ET LE SERVICE D’EDUCATION ESTHETIQUE
DU MINISTERE DE L'ÉDUCATION
NATIONALE DU LUXEMBOURG
ELLE EST PLACÉE SOUSLE HAUT PATRONAGE DE
MONSIEUR LE MINISTRE DE L'ÉDUCATION NA-
TIONALE DU LUXEMBOURG ET DE MONSIEUR
LE MINISTRE DE FRANCE A LUXEMBOURG
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L^ Luxembourg évoque dans le cœur des Français des images
de paix et de liberté. Paix et liberté que l'une. des plus
petites nations du monde sait défendre, à l’occasion, avec un
grand courage et qui la met au rang des peuples les plus grands.
Il y a mille raisons — et dont notre récent et fraternel partage
de la même peine et de la même lutte n’est pas la moindre —
pour que de fréquents rapports intellectuels unissent le Luxem-
bourg et la France. Je suis persuadé que les peintures de chez
nous que nous envoyons à nos amis luxembourgeois, et qui sont
aussi des images de paix, se trouveront à l'aise chez eux.
C'est avec Maurice Denis, Edouard Vuillard et Pierne
Bonnard que s'ouvre le panorama de la peinture française
moderne offert par le Musée national d'Art Moderne à ses
visiteurs. Les collections du Louvre s'achèvent sur l'Impression-
nisme, lequel se trouve à présent groupé au Jeu de Paume, et sans
doute plus à sa place dans la lumière des Tuileries que dans un
palais: il y est proche des feuillages, proche de sa patrie qui est
le plein air. Seurat et Toulouse-Lautrec, qui faisaient encore
partie des collections de l'ancien Luxembourg, ont été remis au
Louvre et se trouvent donc au Jeu de Paume, clóturant la belle
aventure impressionniste. Deux petites salles du Musée d'Art
Moderne ont cependant conservé Signac et les Divisionnistes
et aussi Sérusier et l'Ecole de Pont-Aven, c’est-à-dire la suite de
Gauguin. Ces deux salles servent de lien avec le chapitre de
l'Impressionnisme et de prélude à la nouvelle épopée qui com-
mence donc, dans notre grande galerie, avec les Nabis.
' Denis, Vuillard, Bonnard font en effet partie du groupe que
l'on a appelé de ce nom, qui, plus exactement, s'est plaisamment
surnommé ainsi, et qui fait le pont entre les deux siècles, ouvre
3
les premières révolutions du nôtre, tire la leçon des dernières
du XIXe, particulièrement de Cézanne, plus particulièrement
encore de Gauguin. C’est, sinon la doctrine, du moins l'esprit
et la volonté d'esprit, la volonté de haute spiritualité de ce
dernier que Maurice Denis a repris et prolongés par ses théories,
par son œuvre, par toute la signification de sa figure. Ame
religieuse, soucieuse de maintenir dans l'exercice créateur la
presence effective d'une constante réflexion et d'y manifester
une rigoureuse ambition de style, Maurice Denis se rattache,
par delà Pont-Aven, à Ingres et aux préraphaélites ingresques
et, pat delà encore à l'Italie et aux Primitifs italiens. Bref, avec
sa préoccupation d'ordonnance, avec son choix des moyens les
plus simples et les plus purs, il se classe dans un des grands
courants de l'art universel, celui de la spiritualité.
Méme souci de clatté et de simplicité chez Vuillard, à ses
débuts, avec un renouvellement de ce japonisme qui avait déjà
exercé sa salubre influence sur les Impressionnistes, sur Degas,
sur Toulouse-Lautrec. Au reste les curiosités étrangères sont
vives à cette époque, qui est celle du théâtre de l'Ofuvre par
quoi le génie du Nord et son souffle d'austérité morale pénètre
chez nous. C'est aussi l'époque des batailles symbolistes, aux-
quelles le génie belge avec: son sens du mystére intérieur, a pris
tant de part. C'est enfin celle de la Revue Blanche avec son
réalisme minutieux et sarcastique. Tout un naturisme se déve-
loppe, qu'inspire le goüt de l'innocence, de l'observation à la
fois subtile et naive, un besoin de retour au lyrisme linéaire des
Primitifs. On découvre, avec une ironie attendrie, le charme des
intimités quotidiennes, et comme tant de poètes de ce moment,
Vuillard sera bientôt un maître de l'intimité.
Il se confine dans la société qui l'entoure, en ces années
heureuses de la fin du siécle et de la premiere avant-guerre,
fait le portrait des gens du monde, des gens de théátre, des
personnages illustres ou simplement des amis et des familiers
qu'il rencontre dans les milieux qu'il se trouve fréquenter, décore
leurs salons, peint aussi des intimités plus proches de son exis-
tence personnelle et de son cœur, représente sa mère dans les
attitudes de la vie quotidienne, cousant, lisant, prenant son
petit déjeuner. Claude Roger-Marx l'a appelé à juste titre le
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peintre de la « féerie bourgeoise ». Cette féerie se joue sous nos
yeux dans une tonalité de mauves et de gris où subsistent peut-
être les goûts mis à la mode par les recherches de sa jeunesse.
Elle suffit, avec de délicats effets de lumière et un sens raffiné
des matières, l'amour des fleurs, des porcelaines, des cristaux,
des étoffes, à ce subtil coloriste. En Vuillard revivent quelques-
unes des vertus que l'on reconnait à Chardin et, d'une facon
plus générale, à l'art du XVIIIe siècle français.
Des interieurs capitonnes Bonnard ouvre la fenétre. Cette
méme minutie amusée, il la porte à la nature, brumeuse ou
ensoleillée. Son nez flaireur hume l'odeur végétale, ainsi que
devait le faire le bonhomme La Fontaine; son œil aigu dis-
tingue les caprices de la couleur, les jeux infiniment imprévus
de la lumière, qui se fait souveraine au point de se transformer
en coulées d’or ou d'azur. Peu d'artistes ont été doués d'un
pareil organisme sensoriel. Il faut l'avoir vu, dans son jardin
du Cannet, inspecter le ciel, caresser les bourgeons d'une branche,
pour comprendre à quel point d'intimité peut parvenir la com-
munication d'un homme avec la nature. De là que son œuvre
de coloriste reste, jusque dans son extrême vieillesse, d'une si
jeune, si éblouissante et surtout si libre et audacieuse fraîcheur.
Cet œil ingénu et ingénieux, cet œil magicien accomplit des mé-
tamotphoses. Et sans qu'il ait jamais émis de théorie, ni se soif
soucié d'en entendre, Bonnard, aux approches des quatre-vingts
ans, apparaissait comme le plus révolutionnaire des peintres,
celui qui substitue au monde extérieur une vision imprévue,
inédite, singulière et où ce même monde extérieur délivre ses
énergies et ses charmes, les purifie, les exalte.
Trois maîtres, dont le dernier à son tour, vient à peine de
nous quitter, trois maîtres qui se situent au commencement de
l'art de notre temps, et se rangent en même temps dans la plus
certaine et la plus glorieuse tradition de l'inventive école fran-
caise. Nous espérons que nos amis de Luxembourg sauront
retrouver en eux les essentielles vertus créatrices du génie de
notre nation.
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JEAN CASSOU
Conservateur en dief du Musée d’Art Moderne.
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DENIS Maurice
Granville 1870 — Paris 1943
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LES MUSES.
Huile sur toile: H. 1,68; L. 1,35.
Signé d'un monogramme, en bas, au centre, et daté 1895.
Vente A, Fontaine, 1932,
2
LA FAMILLE MELLERIO.
Huile sur toile: H. 1,18; L. 1,10.
Signé, daté et dédicacé en bas, au centre, « À Madame
André Mellerio, Maurice Denis, 1897 ».
Vente Mellerio, 1943.
HOMMAGE A CEZANNE.
Huile sur toile: H. 1,80; L. 2,40.
Signé en bas, à gauche, et daté 1900.
Don de M. Andre Gide, 1928.
MATERNITE A LA FENETRE.
Huile sur toile: H. 0,70; L. 0,46.
Signe d’un monogramme, en bas, ä droite.
Peint au Pouldu, 1901.
Donation Paul Jamot, 1939.
6
5
LE FORUM.
Huile sur bois parquete: H. 0,46; L. 0,71.
Signe d’un monogramme, en bas, ä droite, et date 1904.
Donation Paul Jamot, 1939.
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AU BALCON A VENISE.
Huile sur toile: H. 0,70; L. 0,45.
Signé en haut, à gauche, et daté 1907.
Don de Vartiste, 1933, en souvenir de Gabriel Thomas.
BRETONNES SOUS LA TONNELLE.
Huile sur toile: H. 0,50; L. 0,60.
Signe d’un monogramme, en bas, ä droite.
Peint vers 1907.
8
LA LEGENDE DE PSYCHE.
Esquisses de la décoration peinte en 1907, pour l'hótel de
Serge Ivanitch Morosoff, à Moscou.
Cinq panneaux de toile: H. 0,72; L. 0,50. Signés.
a) L'Amour s'éprend de Psyché.
b) L'enlévement de Psyché par Zéphyre.
c) Curiosité de Psyche.
d) Psyché persécutée par Vénus.
e) Jupiter unit l'Amour et Psyche.
Donation Paul Jamot, 1939.
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SECOND ENLEVEMENT DE PSYCHE.
Esquisse d'un des deux dessus de porte ajoutés en 1909 à
l'hótel Morosoff.
Huile sur toile: H. 0,52; L. 0,30.
Don de M. Maurice Denis, 1941,
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10
SAINT-GEORGES ET LE DRAGON.
Huile sur toile: H. 0,78; L. 1,32.
Signé en bas, à droite.
Peint en 1910.
11
LE PARADIS.
Huile sur bois parquete: H. 0,49; L. 0,74.
Signe en bas, ä droite, et date 1912.
Donation Paul Jamot, 1939.
12
L'ANNONCIATION.
Huile sur toile: H. 1,00; L. 1,26.
Signe en bas, ä gauche, et date 1913.
13
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LA MEILLEURE PART.
Huile sur toile: H. 1,20; L. 1,35.
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Signe en bas, ä gauche, et date 1920.
14
MATERNITE BLANCHE.
Huile sur toile: H. 0,75; L. 0,80.
Signé en bas, à gauche, et date 1923.
15
PORTRAIT DE L'ARTISTE.
Huile sur toile: H. 0,32; L. 0,25.
Signé en haut, à droite, et daté 1928.
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VUILLARD Edouard
Cuiseaux 1867 — La Baule 1940
16
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PORTRAIT DE LARTISTE PAR LUI-MEME.
Huile sur toile: H. 0,24; L. 0,18.
Signé en bas, à droite. Peint vers 1888.
Don de M. Hessel, 1942.
17
NATURE MORTE A LA SALADE.
Huile sur toile: H. 0,46; L. 0,66.
Signé en bas, à droite. Peint vers 1890.
Donation Vuillard, 1941.
18
AU LIT.
Huile sur toile: H. 0,74; L. 0,92.
Signé en haut, à gauche, et date (18)91.
Donation Vuillard, 1941.
19
LE SOMMEIL.
Huile sur toile: H. 0,33; L. 0,64.
Signé en bas, à droite. Peint vers 1891.
20
JARDINS PUBLICS.
Trois panneaux décoratifs appartenant à la série exécutée
pour M. Alexandre Natanson.
a) H. 2,13; L. 0,73.
b) H. 2,13; L. 1,53.
c) H. 2,15; L. 0,81.
Detrempe sur toile, signes et dates 1894.
Vente Natanson, 1930.
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21
LE PASSEUR.
Huile sur bois: H. 0,52; L. 0,75.
Signé en bas, à droite, et daté 1897.
Don de Madame Abreu, 1948.
22
APRES LE REPAS.
Huile sur carton: H. 0,28; L. 0,36.
Signé en bas, à droite. Peint vers 1900.
23
LE DEJEUNER DU MATIN.
Huile sur carton: H. 0,57; L. 0,60.
Signe en bas, ä gauche. Peint vers 1904.
24
VASE DE FLEURS.
Huile sur toile: H. 0,60; L. 0,58.
Signe en bas, ä droite. Peint vers 1906.
Vente Pacquement, 1932.
25
PORTRAIT DE ROMAIN COOLUS.
Huile sur carton: H. 0,75; L. 0,66.
Signe en bas, ä droite, et date 1906.
26
Don de M. Romain Coolus, 1930.
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A
PORTRAIT DE MADAME SUZANNE DESPRES.
Huile sur carton: H. 0,51; L. 0,625.
Signé, daté et dédicacé en haut, à droite: « À Suzanne
Després », E. Vuillard, 1908.
27
LA SALLE À MANGER ROUGE.
Huile sur toile: H. 0,30; L. 0,30.
Peint vers 1908.
Donation Vwillard, 1941.
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28
INTERIEUR.
Huile sur bois parquete: H. 0,37; L. 0,25.
Peint vers 1910.
Legs de M. Gaston Migeon, 1931.
29
LE PORT PAR TEMPS GRIS.
Colle sur papier beige: H. 1,13; L. 0,67.
Peint vers 1910.
Donation Vuillard, 1941.
30
LA PROMENADE DANS LE PORT.
Colle sur papier beige: H. 0,65; L. 0,65.
Peint vers 1910 (?).
Donation Vwillard, 1941.
31
LE CARGO A QUAI.
Colle sur papier beige: H. 0,54; L. 0,52.
Peint vers 1910 (?).
Donation Vuillard, 1941.
32
LE BOUQUET DE NARCISSES.
Colle sur papier gris-bleu: H. 0,46; L. 0,56.
Peint vers 1912 (?).
Donation Vwillard, 1941.
33
PORTRAIT DE MADAME VAQUEZ.
Detrempe sur toile: H. 1,08; L. 2,00.
Signe en bas, ä droite, et date 1918.
Don de M. et M"* Paul Aubert, 1941.
11
34 PORTRAIT DE FORAIN DANS SON ATELIER.
Gouache sur papier beige: H. 1,10; L. 0,79.
Peint vers 1928.
Donation Vuillard, 1941.
35
PORTRAIT DE MADAME BENARD.
Détrempe sur toile: H. 1,12; L. 1,00.
Signé en bas, à droite. Peint vers 1930.
Don des héritiers de M"* Bénard.
36
LA LECTURE.
Colle sur papier beige: H. 1,08; L. 0,85.
Peint vers 1930.
Donation Vuillard, 1941.
37
PORTRAIT
DE LA COMTESSE ANNA DE NOAILLES.
Fusain sur toile: H. 1,10; L. 1,28.
Signe. Execute vers 1932.
Donation Vuillard, 1941.
38
UNE ALLEE AU BOIS DE BOULOGNE.
Colle sur papier beige: H. 0,59; L. 0,45.
Peint vers 1955 (?).
Donation Vwillard, 1941.
39
LA PETITE PLACE.
Colle sur papier blanc: H. 1,05; L. 0,75.
Peint vers 1935 (?).
Donation Vuillard, 1941.
12
BONNARD Pierre
Fontenay-aux-Roses 1867 — Le Cannet 1947
40
LE PEIGNOIR.
Huile sur velours: H. 1,54; L. 0,54.
Signé d'un monogramme sur le cóté droit.
Peint vers 1890.
41
FEMMES ET ENFANTS.
Huile sur bois parqueté: H. 0,55; L. 0,57.
Signé en bas, à droite, et daté (18)99.
42
FEMME ASSOUPIE SUR UN LIT.
Huile sur toile: H. 0,96; L. 1,05.
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Signé en bas, à gauche, et daté 1899.
Vente Fénéon, 1947.
43
INTERIEUR, JOUR D'HIVER.
Huile sur toile: H. 0,49; L. 0,61.
Signe en bas, ä droite.
Don de M™° Veuve O. Sainsere, 1923.
44
LA MAISON DE MISSIA.
Huile sur toile: H. 0,37; L. 0,46.
Signé en bas, à droite, et dédicacé « À Missia ».
45
EN YACHT.
Huile sur toile: H. 0,43; L. 0,65.
Signé en haut, à droite.
Donation Paul Jamot, 1939.
13
46
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LA PLAGE À MARÉE BASSE.
Huile sur toile: H. 0,46; L. 0,53.
Signé en bas, à gauche.
Donation Barthellemy, 1943.
47
LA TOILETTE.
Huile sur toile: H. 1,20; L. 0,80.
Signé en haut, à gauche.
Peint vers 1922.
48
BORDS DE LA SEINE.
Huile sur carton: H. 0,39; L. 0,46.
Signe en bas, ä gauche.
49
PORTRAIT DE MADAME E. B.
Huile sur toile: H. 0,96; L. 0,80.
Signé en bas, à droite.
Don de M. Emile Bernheim, 1933.
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PAYSAGE DE MONTAGNES.
Huile sur toile: H. 0,56; L. 0,47.
Signe en bas, ä gauche, vers le centre.
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PAYSAGE AU REMORQUEUR.
Huile sur toile: H. 0,50; L. 0,80.
Signé en bas, à droite.
52
LE CORSAGE ROUGE.
Huile sur toile: H. 0,50; L. 0,52.
Signé en bas, à droite.
14
53
COIN DE SALLE A MANGER, AU CANNET.
Huile sur toile: H. 0,81; L. 0,90.
Signé en bas, à droite.
Peint vers 1933.
54
COIN DE TABLE.
Huile sur toile: H. 0,67; L. 0,635.
55
Signe en bas, ä droite.
Peint vers 1936.
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TROUVILLE, LA SORTIE DU PORT.
Huile sur toile: H. 0,77; L. 1,03.
Signe en bas, ä gauche.
Peint en 1938.
56
MEDITERRANEE.
Gouache: H. 0,50; L. 0,63.
Signé en bas, à droite.
Peint de 1940 à 1945.
15
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*, IMPRIMERIE P. LINDEN >
d LUXEMBOURG ;